Saint-Malo | La jeune fille avait été violée lors d’une soirée entre amies

La « soirée pyjama », organisée près de St-Malo ce soir d’août 2007, avait tourné au cauchemar pour une ado de 13 ans. Onze ans plus tard, l’un de ses agresseurs était jugé.

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Elle avait 13 ans ce soir d’août 2007 quand elle s’est retrouvée enfermée dans une salle de bains avec deux garçons de 18 ans, invités à se joindre à la fête quelques instants plus tôt.

La soirée prévue entre copines, organisée chez ses parents, près de Saint-Malo, a virée au cauchemars : dans la salle de bains, les deux garçons la violent. Le premier, mineur au moment des faits, a été jugé par le tribunal pour enfants.

Le second était majeur. Il comparait devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo, près de onze ans plus tard, pour une affaire qui aurait pu également relever de la cour d’Assises.

Sidération

L’enfant, devenue jeune femme, est assise sur le banc des victimes aux côtés de son avocate, ce 31 mai 2018. Elle a porté plainte en août 2012, après de longues années traumatiques, dans un état de « sidération ».

Cinq ans après les faits, elle avait raconté aux enquêteurs avoir été forcée à boire, alors qu’elle avait déjà bu avec ses amies, puis avoir été littéralement violée. C’est un ami qui, inquiet de la savoir enfermée dans la salle de bains avec deux garçons, a frappé à la porte cinq minutes durant et l’a trouvée à moitié dénudée, allongée par terre, en pleurs.

« Je n’ai jamais forcé personne »

Le prévenu, lui, est formel : pas d’agression sexuelle. D’abord il la pensait plus âgée, et puis il n’a « jamais forcé personne », dit-il.

S’il reconnaît que la toute jeune fille lui a fait une fellation, il assure qu’elle n’y était pas contrainte et que l’intention de pénétration a échoué : le miroir derrière lequel il avait assise l’adolescente s’étant brisé. Ce serait d’ailleurs la raison des pleurs de la mineure.

« Elle pleurait surtout parce que sa virginité avait été volée, non pas pour ce dégât matériel dérisoire » estime pour sa part le procureur de la République.

Pour Me Jeannesson qui porte la voix de la victime, ce n’est pas non plus vraiment le même scénario :

« Ils l’ont traîné dans la salle de bains, ils l’ont mise à genoux, l’ont forcé à leur faire une fellation. Si le miroir s’est brisé, c’est sous les coups de butoir ; il l’a assise sur le lavabo et il l’a pénétrée. »

« C’est une blessure pour toute la famille »

L’avocat du prévenu Me Dersoir demande que le tribunal le relaxe : « Ce n’est pas vraiment une soirée pyjama. C’est une soirée débridée où l’on s’alcoolise massivement à 13 ans. C’est un contexte particulièrement confus. Elle ne se souvient pas de ce qui s’est passé, mais puisqu’elle part du principe qu’il s’est passé quelque chose, elle l’affirme. Elle a reconstruit ses souvenirs sur un mode victimaire. »

Toujours est-il que l’adolescente a été très perturbée à partir de ce jour d’août, son père en témoigne avec pudeur :

« Nous avions une petite fille très enjouée. Ça a été l’effondrement quand quelques jours plus tard elle a été hospitalisée pour une tentative de suicide. Il y a eu une honte enfouie en elle jusqu’à ce qu’elle nous parle, après des années d’incompréhension, en 2012. C’est une blessure pour toute la famille. »

« À 13 ans, c’est un cataclysme dans une vie » a ajouté Me Jeannesson.

2 ans de prison ferme

Le tribunal a choisi de croire la jeune victime, aujourd’hui âgée de 24 ans.

Son agresseur a été condamné à 2 ans de prison ferme et à un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il est désormais inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infraction sexuelle. Il devra verser 7 500 € à la jeune femme, et 1 000 € pour chacun de ses parents.

Source : actu.fr

 

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