Saint-Joseph | Condamné à 2 ans de prison pour avoir agressé sexuellement sa fille

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Le prévenu dénoncé par son fils
Le tribunal correctionnel de Saint-Pierre a jugé ce jeudi un quadragénaire pour plusieurs agressions sexuelles sur sa fille porteuse d’un handicap. Au-delà des faits déjà terribles, ce sont ses réponses et explications qui vont choquer les magistrats.

En juillet 2020, Clara* et Killian*, se disputent en présence de leur assistante maternelle.

Après avoir fait cesser la dispute, cette dernière va se retrouver au cœur d’une révélation terrible.

Le petit garçon va dire que son père touche régulièrement sa sœur.

Des accusations que la jeune fille, alors âgée de 8 ans et atteinte d’un léger retard mental, va confirmer.

Un signalement va être alors fait.

Après une longue enquête, c’était donc l’heure du procès pour Jonathan*, le père de famille.

Celui-ci va nier les accusations, même s’il reconnaît qu’il est parfois brutal avec ses enfants « pour les devoirs ».

Des explications aussi choquantes qu’inédites

Néanmoins, les rapports des experts médicaux affirment que Clara, aujourd’hui âgée de 12 ans, présente bien les traits d’une victime d’inceste (dépression, manque d’estime de soi, comportement hyper-sexualisé pour son jeune âge).

Selon le quadragénaire, tout n’est qu’accusation mensongère. Pour lui, Clara raconte tout ça uniquement par jalousie pour sa sœur.

Mais ce n’est pas la seule excuse ahurissante qu’il va donner aux magistrats.

Si sa femme ne voulait plus qu’il soit seul avec ses filles, « c’est parce qu’on nous a dit qu’à La Réunion, c’est la région de France où il y a le plus d’agressions sexuelles sur mineur et qu’il ne fallait laisser les pères seuls avec leurs filles ».

Autre justification choquante, il avoue avoir fait mal une fois à sa fille en l’essuyant après la douche, mais c’était uniquement parce que la serviette était rêche et le problème a été réglé avec un nouvel adoucissant.

« Les explications qu’il donne me laissent dubitatif »

« Les explications ne sont pas convaincantes. Au contraire, elles sont inquiétantes », argue Me Victoria Rouxel qui représente la partie civile.

Elle demande donc 4000 euros pour le préjudice moral.

Un point de vue partagé par le procureur.

« Les explications qu’il donne me laissent dubitatif. Il y a certes beaucoup d’agressions sexuelles à La Réunion, mais c’est partout en France que ça arrive. Il n’y a pas de raison de ne pas laisser un père avec ses filles », souligne-t-il

avant de requérir une peine de deux ans de prison, dont un an avec un sursis probatoire de deux ans.

Il demande en peine complémentaire le retrait de l’exercice de l’autorité parentale sur sa fille.

Des réquisitions que va suivre le tribunal, ajoutant l’inscription au FIJAIS, le fichier des délinquants sexuels, ainsi qu’une obligation de soin et le paiement des dommages.

Il a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. 

*Prénoms d’emprunt

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