Saint-Denis | Accusé d’atteinte sexuelle sur mineure par sa nièce, l’homme de 17 ans son aîné a bénéficié d’une relaxe

D’abord jugé pour viol sur sa nièce de 14 ans en 2016, Nicolas a été jugé par le tribunal correctionnel pour atteinte sexuelle sur mineure avant d’être relaxé. Le ministère public évoque pourtant une culpabilité évidente

Pour le ministère public, la chose est entendue et la culpabilité évidente. Les réquisitions se porteront à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis.

Le conseil du prévenu, Me Jean-Christophe Molière, a su donner l’ampleur nécessaire au doute qui persistait dans ce dossier et qui a profité au mis en cause.

C’est avec les meilleures intentions, selon ses dires, que Nicolas, 32 ans en 2016, propose de faire découvrir le Brûlé (commune de l’île de la Réunion) à sa petite cousine métropolitaine de 14 ans et son petit frère de 11 ans.

Fraîchement installés sur l’île avec leurs parents, les enfants vivent une situation assez délicate. L’adolescente a déjà fait plusieurs fugues par le passé, et vient de répéter le schéma alors qu’elle vit assez mal la délocalisation familiale. Son petit-copain est resté en Bretagne, et le papa qui s’était vu promettre un poste sur l’île, se retrouve sur le carreau du jour au lendemain et noie ses déboires dans l’alcool.

Le prévenu explique en substance : «On parlait de ses problèmes, je voulais juste la soutenir. (…) Je regrette énormément d’avoir voulu aider ces enfants là !»

Pour cause, la jeune fille a une version sensiblement différente de la nuit en camping passée avec son petit cousin de 17 ans son aîné. Ce dernier aurait redoublé d’effort pour éloigner le petit frère des activités. Et c’est donc en duo que la jeune fille part avec l’adulte de la bande pour chercher du bois.

La « première scène » durant laquelle le trentenaire vole un baiser. La douche solaire est propice à une « seconde scène » où il aurait cette-fois caresser la poitrine de la jeune femme à la faveur d’un nouveau stratagème. Enfin, c’est une fois dans la tente pourtant compartimentée, que le trentenaire aurait eu une relation sexuelle complète avec sa petit cousine encore mineure.

Lors de sa mise en examen en avril 2016, Nicolas sera placé en détention provisoire durant une semaine, pour des faits de viol. L’instruction écartera par la suite le caractère contraint de la relation.

Renvoyé devant le tribunal correctionnel vendredi 10 mai pour une atteinte sexuelle sur mineure, le prévenu sera finalement relaxé. De part et d’autre, les parties relèveront des incohérences et contradictions.

Pour le ministère public, la chose est entendue et la culpabilité évidente. Les réquisitions se porteront à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis.

Le doute persistant dans le dossier aura profité au prévenu au terme des débats.

« On vous relaxe au bénéfice du doute. Vous devez comprendre qu’il y a bien deux lectures possibles dans cette affaire, mais il n’y a que vous et la victime qui sachiez vraiment ce qui s’est passé cette nuit »

J.G.

Source : clicanoo.re