Saint-André-d’Hébertot | Agressions sexuelles sur deux mineures de 8 et 9 ans, six mois de prison ferme

L’homme a tenté de s’expliquer devant le tribunal de Lisieux, en présence des deux jeunes femmes, âgées de moins de 10 ans au moment des faits.

Les faits, survenus à Saint-André-d’Hébertot, remontent à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Mais la douleur des victimes elle, est toujours bien présente. Aucune des deux plaignantes, âgées de 8 et 9 ans au moment des faits, ne parvient à retenir ses larmes devant le récit fait par la présidente du tribunal de Lisieux. Et devant le comportement affiché par le prévenu lors de l’audience.

« Vous tentiez régulièrement de lui toucher les fesses, rapporte Alice Matis en référence aux accusations faites par la fille adoptive (il s’agit d’une famille recomposée), lorsque la mère était dans une autre pièce.

Alors (la fillette de l’époque) criait. »

L’homme de 80 ans aurait également eu l’habitude de regarder la petite fille par le trou de serrure lorsqu’elle était dans la salle de bain.

À l’autre victime, sa petite-fille, « il lui demandait souvent de faire la sieste ensemble et de lui toucher les parties intimes ».

« Vous reconnaissez les faits ? », finit par demander la présidente.

Et l’homme, qui a des soucis d’audition, de rétorquer :

« Y a du vrai, du faux…

Les mains aux fesses, des embrassades… »

Quelques secondes plus tard, il ajoute, plus catégorique :

« Elle a tout monté avec sa mère. »

Stupéfaction quasi générale dans la salle d’audience devant ce revirement.

L’homme avait pourtant reconnu les faits devant les enquêteurs.

Dans la salle d’audience, à quelques mètres de lui, la belle-fille lève les yeux, en larmes, au ciel.

De colère, elle lâche en chuchotant :

« Fils de pute ! » Insulte envoyée à plusieurs reprises durant l’audience.

Le prévenu reconnaît malgré tout un agissement avec sa petite-fille.

« Une fois seulement. »

La présidente :

« Est-ce que c’est normal de prendre la main d’une petite fille pour la mettre sur votre sexe ? »

– Je ne sais pas si on peut voir ça comme un acte sexuel.

Je vous dis, c’était un moment de faiblesse.

Je m’excuse.

C’est fait, c’est fait… […]

– Elle vous a touché où à travers le pyjama ?

– Le ventre, pas le sexe.

Je ne pense pas qu’il y avait intention de toucher le sexe.

Elle m’avait demandé comment on faisait les bébés. »

L’homme prétend également n’avoir rien entendu le jour de son audition.

D’où ces changements de version.

Il se rassoit, l’air hagard, un sourire contenu au coin des lèvres.

L’avocat de l’une des victimes voit là « un système de défense déplorable.

C’est déjà sa 3e version, ça fait beaucoup. »

Il ajoute :

« Pourquoi adopter une fille pour avoir ce genre de comportement ?

D’autant qu’il semblerait que ce ne soit pas les seules dans la famille… »

« La honte doit changer de camp », lâche l’autre avocat, après avoir souligné le « culot » du prévenu, d’avoir tenté un arrangement financier pour obtenir le retrait de l’une des plaintes.

Même l’avocat de l’homme avoue « avoir été surpris, malmené » par les propos tenus à la barre.

Et parle d’un homme « un peu perdu, à la marge, dépassé par les événements », auteur de faits « graves, déviants, anormaux ».

Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal le condamne à deux ans de prison, dont six mois ferme.

Source : Actu

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