Rouen | Laxisme : Encore du sursis pour agressions sexuelle !

Un ancien soigneur de chevaux a été condamné à douze mois de prison avec sursis pour avoir commis des agressions sexuelles sur deux adolescentes dans un centre équestre, près de Rouen.

L’ancien soigneur de chevaux a été licencié (photo d’illustration)

«Vous savez faire la différence entre toucher des seins et serrer une main monsieur ? », demande très sérieusement la présidente, en faisant les gros yeux au prévenu. — « Heu… », répond celui-ci. — « Toucher des seins, c’est un peu sexuel monsieur non ? ! » poursuit la juge. — « Heu… oui », bredouille-t-il. — « Si vous ne faites pas la différence monsieur, c’est grave ! »

Le mis en cause, un petit trentenaire replet, décrit comme « le p’tit bon gars », était jugé par le tribunal correctionnel de Rouen pour « agression sexuelle » commise sur une mineure de 17 ans et une jeune majeure de 18 ans entre 2014 et 2016.

À l’époque, les deux jeunes filles étaient en formation dans un centre équestre près de Rouen.

Sous la responsabilité du prévenu, palefrenier depuis quatorze ans dans la structure.

Entre les bottes de foin, et dans l’ambiance chahuteuse et plein air des écuries, le trentenaire donne des tapes sur les fesses des filles, leur tripote les seins, tente de leur dégrafer le soutien-gorge, envoie à l’une d’elle des SMS grossiers à connotation sexuelle…

Pour le trentenaire, marié et père de deux enfants, c’est un jeu. Rien de plus.

« Elles m’ont bien donné des petites claques dans les fesses avec une fourche »,

lâche-t-il, comme pour justifier ses actes délictuels.

Un coup dans les parties

Les jeunes filles — dont l’une doit passer son examen agricole palefrenier —, n’osent pas dénoncer les faits. Jusqu’au 28 janvier 2016 où le prévenu franchit la ligne rouge.

Alors que la victime de 18 ans prend un café dans le club-house de l’établissement, l’ex-palefrenier la chatouille, la faisant chuter sur le canapé.

Il bloque ses jambes entre les siennes, et « en profite pour lui toucher les parties intimes », indiquera-t-il par la suite lors de sa garde à vue.

La victime crie, lui dit d’arrêter, se débat, lui met « un coup dans les parties ».

L’ancien professionnel arrête finalement et repart travailler. La victime dépose plainte. Le mis en cause est licencié pour faute grave.

À la barre, il assure que

« c’était pour rigoler. Je m’excuse pour ce qui s’est passé. Je n’avais aucunement l’intention d’aller plus loin. »

Les juges doutent de ses explications.

« Il y a une différence entre chahuter et les faits qui vous sont reprochés monsieur. Vous n’avez pas l’air d’en avoir conscience… »,

sermonne la présidente. « Vous étiez attiré par elles physiquement ? » questionne la magistrate. — « Non pas du tout », indique-t-il.

« Un faible quotient intellectuel »

L’avocate de la défense renchérit :

« Il n’y avait pas de mauvaise intention de sa part. Mon client est du genre rentre-dedans, cru avec un faible quotient intellectuel. Pour lui, tout ceci était un jeu. »

Celui qui avait un casier judiciaire vierge jusqu’ici, a été condamné à douze mois de prison avec sursis assortis d’une obligation de soins.

Son nom sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : Paris-Normandie

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