Roanne | Un lycéen condamné à un an ferme pour agression et chantage sexuel

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« Je vais faire de toi mon objet sexuel, je veux te violer, mais je n’ai pas le droit »
Un jeune a comparu devant le tribunal pour avoir exercé un chantage sexuel sur une lycéenne camarade de classe et l’avoir agressée sexuellement. Les débats ont révélé qu’il s’agissait en fait d’une tentative de viol. Il a été “condamné” à 1 an ferme.

Ces camarades de classe de 1ère d’un lycée du Roannais avaient noué une relation particulière, lors de l’année scolaire 21-22.

Dans sa grande bonté, l’adolescente avait pris sous son aile un jeune homme introverti, affecté par des difficultés psychologiques liées à une enfance baignée par la violence de sa mère, les addictions de son père et le décès de ce dernier.

Mais celui qui affichait une grande gentillesse, sans laisser percevoir la moindre ambiguïté au départ, montrait parfois une autre facette de sa personnalité : «le méchant Bryan».

Il ressortait au travers de crises ponctuelles, parfois espacées de plusieurs semaines ou de quelques jours.

“Le méchant Bryan”,lui demandait des photos d’elle dénudée, sous peine de se scarifier ou de se suicider.

Des situations qu’elle était parvenue à désamorcer durant plusieurs mois.

Et, toujours dans ce désir de lui venir en aide, lui faisait confiance de nouveau et poursuivait les échanges.

Mais au fil du temps, le chantage exercé par l’ado de 18 ans à peine se faisait obsessif, au point qu’elle finisse par satisfaire ses exigences.

«Pourquoi a-t-elle cédé cette fois-ci ?», questionne la présidente, Christine Savarzeix.

Hésitant, le prévenu se fait rapidement rattraper par le tribunal :

«Parce qu’elle a eu peur pour vous»

Les messages qu’il envoyait révélaient une facette encore plus sombre de sa personnalité, sadique même, «d’une violence inouïe», insiste la présidente.

«Je vais faire de toi mon objet sexuel», «Je veux te violer, mais je n’ai pas le droit», énumère-t-on à l’audience, entre autres.

Il n’avait «pas le droit» et pourtant c’est ce dont il rêvait.

Le 19.9.22, il lui avait donné rendez-vous dans les escaliers du lycée à l’interclasse :

«Rejoins-moi, jai une super bonne nouvelle, je l’ai tué»

Lui, c’est le «méchant Bryan». Armée d’une paire de ciseaux en poche car elle soupçonnait un piège, elle le rejoignait alors.

Il la serrait dans ses bras, fortement, jusqu’à descendre ses mains sur ses fesses.

Et lui glissait à l’oreille:

«Tout va bien se passer, ça va aller vite», ajoute l’avocate de la victime, Me Sarah Morel.

Après 2 coups portés dans les parties de son agresseur, elle parvenait à s’échapper. Puis dénonçait les faits.

Un expert psychologue désigné pour l’examiner décelait de violentes pulsions de nature sexuelles et un rapport à la sexualité très perturbé.

Il ne relevait en revanche aucune pathologie psy.

Le reste des débats permettent de souligner qu’une autre procédure pour des faits de même nature est en cours.

Et, de la bouche même de Bryan, d’apprendre que d’autres chantages sexuelles auraient été exercés sur d’autres victimes via les réseaux.

«Je ne sais pas si je dois parler de prévenu ou d’accusé. Ce sont des faits criminels correctionnalisés et requalifiés en agression sexuelle.

Mais il s’agit bien d’une tentative de viol uniquement interrompue parce qu’elle s’est défendue, assène le procureur de la République, Xavier Laurent.

Il l’a entraînée dans un piège, tissé sa toile pour la ramener vers lui et exercé un rapport de domination et d’humiliation.»

Conformément aux réquisitions du ministère public, le tribunal a condamné le jeune homme sans antécédents judiciaires à 3 ans de prison dont 1 ferme.

Un suivi socio-judiciaire de 5 ans a aussi été prononcé, obligeant Bryan à travailler et à se soigner, et l’interdisant d’entrer en contact avec la victime et ses proches ainsi qu’avec des mineurs, et d’exercer toute activité en lien avec des mineurs.

Enfin, son nom a été inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

* prénom modifié

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