« Cet homme doit être condamné à quatorze ans de réclusion criminelle pour avoir fait vivre des actes odieux à deux filles de quatre ans et leur avoir enlevé leur innocence. »
Capucine Aubertin (Avocate générale)
L’accusé, un homme de 34 ans, a été renvoyé devant la juridiction criminelle pour viol, commis sur sa fille, à l’été 2014 à Issoire, et pour agression sexuelle sur la fille de son ex-femme, commise entre avril et septembre 2011, en Haute-Loire. Des faits qu’il a toujours niés, durant l’instruction, comme à chaque fois qu’il a pris la parole depuis le box.
Face à l’accusation se sont dressés les deux avocats de la défense, Mes Canis et Cepero, plaidant l’acquittement.
« Il y a eu dans l’instruction de ce dossier une absence totale d’esprit critique de la parole des petites filles, a souligné Jean-François Canis.
Je pense qu’une mère peut influencer et inspirer un discours. » L’avocat a passé plus d’une heure à démonter les éléments mettant en cause le trentenaire. Me Cepero a indiqué que « la mère des enfants apparaît comme une manipulatrice qui s’était plainte d’un viol n’ayant jamais existé, qui a prétendu être enceinte alors que c’était faux, qui a plusieurs fois usurpé l’identité de ses proches »
Un peu plus tôt, la représentante du ministère public a repris les faits reprochés à l’accusé, précisant que « les deux fillettes ont toutes les deux réitéré leurs déclarations et leur changement de comportement, après les faits, atteste qu’elles ont vécu un traumatisme ». Pour les faits de viol, « ils ont été révélés avec des mots d’enfant, pas avec des mots qu’on lui aurait appris en vue d’un coup monté ».
Coupable de viol mais pas d’agression sexuelleLa cour a finalement reconnu l’accusé coupable du viol par introduction du manche d’un couteau en plastique dans le sexe de la fillette.
Le président Étienne Fradin a mis en avant « les données médicales, le fait que l’enfant ait désigné nommément son père et qu’aucun élément ne laisse penser que le récit ait été inculqué » à la fillette. Et a prononcé une peine de quinze ans de réclusion criminelle.
Pour l’agression sexuelle, le trentenaire a été déclaré non-coupable, « l’acte ayant été réalisé dans le seul but de nettoyer l’enfant ».
Me Canis a annoncé qu’il allait faire appel de cette condamnation.
Source : lamontagne.fr