Riom | Quatorze années de réclusion requises contre le père accusé de viol et d’agression sexuelle

Depuis ce lundi, la cour d’assises du Puy-de-Dôme examine une affaire de viol et agressions sexuelles sur deux fillettes.

Dans le box des accusés, un homme de 34 ans, père et beau-père des enfants, qui conteste l’intégralité des faits reprochés. L’avocate générale a requis, ce mercredi après-midi, quatorze années de réclusion criminelle.
L’homme a été renvoyé devant la juridiction criminelle à la suite des révélations faites par sa fille, âgée de quatre ans au moment des faits, qui se seraient déroulés à l’été 2014, à Issoire.

La fillette, dont les parents sont séparés, était chez son papa pour les vacances. Quelques mois plus tard, elle a dénoncé un viol : l’enfant a dit avoir été victime d’un acte de pénétration, commis par son père avec le manche d’un couteau en plastique.

Une plainte en 2015Début février 2015, la mère a déposé plainte et une autre procédure – qui avait été initialement classée sans suite – a été jointe dans le cadre des investigations menées sur le mis en cause.

En septembre 2012, la fille de sa femme, issue d’une première union, avait évoqué une agression sexuelle commise par le trentenaire, au moment de la toilette, lorsque le couple vivait en Haute-Loire. La fillette avait quatre ans au moment des faits.

En détention provisoire depuis octobre 2015

Mis en examen et placé en détention provisoire fin octobre 2015, l’homme a toujours contesté les faits. Devant les enquêteurs comme lors des expertises psychologique et psychiatrique auxquelles il a été soumis.

Et, depuis ce lundi, face aux magistrats et aux jurés de la cour, il n’a pas changé de position :

« Ce n’est pas moi, je n’ai rien fait aux enfants. »

L’accusé

Concernant la fille de son ex-femme, le trentenaire ne nie pas « l’avoir frottée un peu fort avec le gant de toilette car elle s’était fait caca dessus, mais en aucun cas pour lui faire du mal ou l’agresser. »

Tout au long du procès, peu de témoins ont répondu présents…

Le père de l’enfant et la grand-mère maternelle, qui avait recueilli les confidences de l’enfant, ne se sont pas présentés devant la cour d’assises. Et ne se sont pas constitués parties civiles.

Les parents de l’accusé n’ont pas fait le déplacement, sa sœur non plus. Seuls des membres d’une famille l’ayant hébergé après son divorce, durant plusieurs mois, sont venus dire que le mis en cause « n’avait jamais posé aucun problème et n’avait jamais eu un geste déplacé envers les jeunes filles de la famille »

Constatations médicales 

Les faits de viol, l’accusé les a toujours contestés. Évoquant « un coup monté par [son] ex-femme pour me nuire ». Même mis face aux constatations médicales effectuées sur la petite – dont l’hymen présente une incisure -, il a juré n’avoir jamais violé sa fille.

L’avocate générale Capucine Aubertin a pris la parole en début d’après-midi. Elle a requis quatorze années de réclusion criminelle.

« Pour avoir fait vivre des actes odieux à ces deux enfants et leur avoir enlevé leur innocence ».

Capucine Aubertin (Avocate générale)

La représentante du ministère public a repris les faits reprochés à l’accusé, indiquant aux jurés que « la fille, tout comme la belle-fille, de monsieur, ont toutes les deux réitéré leurs déclarations et leur changement de comportement, après les faits, atteste qu’elles ont vécu un traumatisme ».

Rappelant que, concernant les faits de viol, « ils ont été révélés avec des mots d’enfants, pas avec des mots qu’on lui aurait appris en vu d’un coup monté ».

Outre l’emprisonnement, elle a demandé le retrait de l’autorité parentale et un suivi socio-judiciaire comportant une obligation de soins.

Me Cepero et Me Canis vont désormais plaider pour la défense de l’accusé.

Le verdict est attendu dans la soirée.

En fin de matinée, l’avocate des parties civiles, Me Virginie Dessert, a demandé à la cour et aux jurés « de reconnaître les deux fillettes victimes, pour leur permettre d’avancer, de se reconstruire ». Elle est revenue sur les « troubles du comportement » dont ont souffert – et souffrent toujours – les enfants.

« Elle s’est mise à rejeter tous les hommes de son entourage, y compris son père, ce qui signifie qu’elle se protège, a souligné l’avocate en parlant de la belle-fille de l’accusé. Aujourd’hui, elle n’a pas de limites, pas d’intimité, car elle a subi une agression sexuelle. »

Quant à la fille du trentenaire, « elle a un comportement sexué, tout à fait anormal pour son âge, elle a une peur panique des hommes et répète qu’elle craint que son père s’évade de prison et recommence ».

Source : lamontagne.fr

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