Revest-des-Brousses | Il est condamné pour des attouchements sur sa belle-petite-fille

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Encore une peine ridicule pour ce pédocriminel
Le tribunal de Digne-les-Bains a condamné Philippe B, 66 ans, à 18 mois de prison pour plusieurs agressions sexuelles incestueuses. Les faits, qui se sont déroulés à Revest-des-Brousses, ont été cachés à la justice par la famille pendant deux ans.

Le tribunal a besoin de comprendre comment en 2025, une famille peut encore se dire que le bon réflexe, c’est de couvrir.

“Comment peut-on se dire qu’il faut taire, et ne pas dénoncer, les actes dont son enfant a été victime ?”, s’interroge Marti Cartoixa, président de l’audience correctionnelle du jeudi 4 septembre 2025 au tribunal judiciaire de Digne-les-bains.

Philippe B., 66 ans, résident à Revest-des-Brousses, comparait libre devant le tribunal.

Il est accusé de multiples agressions sexuelles incestueuses sur une mineure de son entourage proche, âgée de 11 à 13 ans au moment des faits.

Deux ans de silence familial

La victime a subi de multiples attouchements sur la poitrine de la part de Philippe B, agressions qualifiées d’incestueuses par le tribunal.

“Même s’il n’y a pas de lien de sang avec cette enfant, il y a des liens affectifs”, relève Marti Cartoixa.

Le prévenu, en plus d’être le compagnon de la grand-mère maternelle de la victime, réside derrière la maison où cette dernière a grandi.

La victime a 11 ans lorsque Philippe B. lui caresse pour la première fois la poitrine, après l’avoir attirée à l’extérieur pour jouer.

Il aurait alors commencé à lui faire ce qu’il qualifie de “gratouilles”, passant la main sous ses vêtements, en s’attardant sur sa poitrine.

Des actes qui se reproduisent plusieurs fois quand la victime se retrouve en présence de l’agresseur – y compris pendant des réunions familiales.

En 2022, la victime s’ouvre à sa sœur et à sa cousine, craignant que Philippe B. ne s’en prenne aussi à elles.

“Elle a dit à sa sœur, fais attention à Papi Philippe’”, se souvient la mère de la victime.

Mis au courant, les parents instaurent “un cordon sanitaire” et empêchent Philippe B de la voir, mais n’alertent pas la justice.

“C’est un tiers qui a fini par alerter”, note Marti Cartoixa.

Brisant ainsi une omerta de deux ans.

Des séquelles psychologiques

“C’était une enfant très joyeuse. À l’adolescence je l’ai vue changer, elle est devenue renfrognée”, raconte sa mère à la barre, la voix brisée.

“J’ai cru que c’était l’adolescence.”

En sixième, quand débutent les premiers attouchements, la victime commence à s’arracher les cheveux, est suivie par un psychologue.

Se reprochant de “n’avoir rien vu”, les parents justifient leur silence par la volonté de protéger leur fille.

“Ce n’est pas pour le défendre lui. C’était ma manière à moi de la protéger, de créer un cocon”, explique la mère.

“Ce n’était pas la bonne solution, avec du recul, je suis consciente de ça.”

Son avocate, elle, rappelle :

“On parle quand même d’une jeune fille qui vit à 500 m de son agresseur, et qui vit dans un village où tout le monde se connaît !”

Le traumatisme psychologique subi par la victime est lourd, selon l’expertise psychiatrique.

Décrite comme une jeune fille “introvertie”, la victime souffre depuis l’adolescence d’un dégoût de son corps, d’une intolérance aux contacts physiques, et d’une appréhension que les hommes de son entourage aient du désir sexuel pour elle.

Des séquelles aujourd’hui difficiles à démêler du souhait exprimé par la victime de changer de genre, et d’empêcher le développement de sa poitrine.

“Elle se ressent comme garçon depuis toujours, sans s’en être ouverte à ses proches pendant longtemps”, note l’expertise.

“Il minimise”

Au fil de l’audience, Philippe B. reste laconique, semble perdu.

Sa plus longue phrase sera pour la victime :

“Je voudrais quand même m’excuser”, déclare-t-il en se tournant vers elle.

Chargeant “l’alcool” pour expliquer ses actes, il se défend d’une quelconque attirance pour les enfants.

Et refuse d’expliquer.

“C’est quelqu’un qui minimise beaucoup”, témoigne le beau-père de la victime.

“Il n’y a pas de prise de conscience, je veux vraiment attirer l’attention du tribunal là-dessus.”

Le tribunal le déclare coupable et le condamne à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis probatoire, assortis d’une interdiction d’entrer en contact avec la victime, et d’une obligation de soins.

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