La Réunion | 12 ans de prison pour le viol de sa voisine handicapée de 11 ans

Après plus d’une heure de délibéré, les jurés ont condamné A.G à 12 ans de réclusion ainsi qu’à un suivi socio judiciaire de 5 ans.

Debout dans le box des accusés, A.G, 44 ans, ne va prononcer qu’un mot “oui”.

L’homme reconnaît avoir, par deux fois, en 2009, imposé des relations sexuelles à sa petite voisine alors âgée de 11 ans, handicapée cérébrale.

L’affaire est portée à la connaissance de la Justice, plus d’un an après, lorsque la mère de l’enfant apprend les agissements de son voisin.

La victime ne pouvant en parler, ce sont ses amies qui alertent ses parents.

En effet, quelques jours avant le dépôt de plainte, la petite fille révèle à ses amies “avoir fait l’amour” avec le voisin.

Comprenant la gravité de la situation, elles racontent immédiatement l’histoire à la maman de la fillette, puis va déposer plainte.

En octobre 2012, A.G. est placé en garde à vue.

S’il reconnaît avoir eu deux rapports sexuels avec l’adolescente, il affirme devant les enquêteurs, que la jeune fille était consentante et qu’elle était à l’initiative de la relation.

Mis en examen pour viols aggravés, il a été placé en détention provisoire.

Un an après, alors qu’il vient d’être placé sous contrôle judiciaire, il change complètement de ligne de défense, reconnaissant tout et surtout le fait qu’il avait parfaitement conscience du handicap de sa victime.

Décrite comme gentille et sérieuse, les professionnels expliquent dans leurs synthèses, qu’elle souffre d’importants problèmes d’élocution.

“Elle recherche l’affection des autres. Dès que l’on fait un peu attention à elle, elle donne sa confiance à cette personne. Lui, c’était notre voisin que nous connaissions bien. On pensait pouvoir lui faire confiance “, explique la mère de l’enfant.

Appelée à la barre, la victime maintenant âgée de 19 ans ne parvient pas à s’exprimer.

Il faudra toute l’expérience du Président Jean-Pierre Szysz pour qu’elle parvienne à répondre à quelques questions.

Interrogé à son tour, le quadragénaire reconnaît les faits donnant comme explication une forme de frustration sexuelle et surtout sa forte consommation d’alcool.

«Il est alcoolique chronique depuis son adolescence, livre l’enquêteur de personnalité. Il admet boire plus d’une bouteille de rhum tous les jours. Le jour des faits, alors qu’il est 7h30, il affirme avoir déjà bu une demie bouteille».

«L’alcool a toujours été au centre de sa vie depuis sa naissance, renchérit l’experte psychologue. Son père buvait et un nombre important des membres de sa fratrie sont eux aussi alcooliques. Il souffre d’une évidente immaturité psychoaffective liée au contexte familial dans lequel il a grandit», conclut la psychologue.

Pour Me Catherine Moissonnier, ces carences n’excusent en rien les faits commis.

“Pour cette jeune fille, il est important qu’il les reconnaisse. Mais ses explications sont insuffisantes. On ne peut pas se retrancher derrière l’alcool. À l’époque, la victime avait un âge mental de 5/7 ans et pour elle il est encore très difficile de s’exprimer. Elle a subi un traumatisme important qu’elle gardera toute sa vie au fond d’elle. Il doit comprendre la gravité des faits qu’il a commis”,

conclut Me Moissonnier.

«Ce jour-là, la victime était encore mineure et surtout handicapée, attaque l’avocate générale Bérangère Prud’homme. Les faits sont établis et reconnus. Elle est incapable d’imaginer des choses et encore moins d’inventer. L’alcool n’est pas une excuse. Lui, doit maintenant se prendre en charge, afin de pouvoir se reconstruire», termine-t-elle en requérant 10 ans de réclusion.

Peu de marge de manœuvre pour Me Jean-Patrice Selly, à part plaider la personnalité de son client.

“Il tente de se réinsérer et de soigner son addiction. Il faut une peine lui permettant de se réinsérer “, plaide, en vain, le conseil.

Source : Clicanoo

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