Rennes | Pas d’inquiétude pour ce coach pédo

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Pédocriminel En liberté

“Il n’a pas intégré que l’on ne touche pas à un corps qui dort.”
Après des soirées arrosées, ce coach sportif dormait avec ses joueurs mineurs et les agressait sexuellement. Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce 1er août ce Mayennais de 39 ans à 4 ans de prison avec sursis et à l’interdiction de toute activité avec des mineurs.

L’homme n’en mène pas large devant le tribunal correctionnel de Rennes où il comparaissait hier.

Il regarde ses pieds et a du mal à expliquer pourquoi, entre 2014 et 2021, il a agressé sexuellement cinq jeunes dont quatre mineurs.

Sans compter d’autres agressions du même type antérieures et donc prescrites.

Il était alors entraîneur d’un club de football d’une petite commune située à la frontière de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine.

Ses victimes étant de jeunes joueurs du club.

« J’étais dans le déni d’un refoulement homosexuel », tente-t-il d’expliquer à la présidente qui cherche à comprendre pourquoi il a agi ainsi.

« Vous insistiez pour qu’ils dorment dans votre lit après des soirées très arrosées. Pour pouvoir vous livrer à ces attouchements. C’était calculé ? » demande-t-elle.

Il bafouille, cherche ses mots : « Je sais que c’est totalement inadmissible. »

Trois des victimes, aujourd’hui majeures, étaient présentes à l’audience et ont témoigné.

« C’était mon entraîneur depuis deux ans et on organisait des soirées alcoolisées tous les week-ends à Vitré où il nous invitait, raconte l’un d’eux. Comme on avait tous bu, il nous proposait alors de dormir chez lui. On était six ou sept. Il m’a dit que je pouvais dormir dans son lit et d’enlever mon pantalon. Dans la nuit, j’ai senti une main dans mon dos et ensuite qui touchait mon sexe. J’étais dans un demi-sommeil et je n’ai pas compris tout de suite ce qu’il s’est passé. »

Quelques minutes plus tard, il prend conscience. « Je me suis levé et j’ai quitté les lieux. »

Les victimes, souvent par honte et aussi parce qu’il s’agit de leur entraîneur, n’ébruitent pas ces agressions.

Des voix vont quand même se faire entendre en 2018 mais sans conséquence.

Finalement, ce n’est qu’en septembre 2022 qu’un signalement sera fait à la gendarmerie.

Les expertises psychiatriques ne montreront pas d’altération de la personnalité, et la consommation d’alcool n’abolissait pas son libre arbitre.

Elles décèlent en revanche une « immaturité ».

« Vous êtes incapable de gérer l’interdit et on peut se demander si, finalement, vous n’attendiez pas d’être attrapé par la justice sachant que vous êtes incapable de vous contrôler, s’interroge le procureur. En 2018, vous aviez déjà eu une alerte qui aurait pu vous faire prendre conscience mais vous avez continué. »

Il requiert une peine de 4 ans de prison dont un an ferme.

« Je suis prêt à vous suivre dans son attente d’être puni pour ce comportement qui était un acte de destruction pour ceux qui le subissaient, mais aussi pour lui », a plaidé Maitre William Pinault, qui évoque aussi : « l’histoire d’un délit extraordinaire et en même temps une histoire ordinaire et si banale. Des agressions sexuelles qui ne sont pas passées par les ressorts de la violence, de la contrainte ou des menaces mais qui ont emprunté le cours de la surprise. »

Pour l’avocat, il ne s’agit pas d’un prédateur sexuel. « Mais il n’a pas intégré que l’on ne touche pas à un corps qui dort. »

L’ancien coach sportif a été condamné à 4 ans de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer des activités avec des mineurs ainsi qu’une peine d’inéligibilité de cinq ans.

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