Jumièges | Un homme de 19 ans commet l’irréparable sur la fillette de 8 ans, dont il a la garde occasionnellement un mercredi

Deux ans de prison avec sursis pour l’agresseur d’une fillette à Jumièges

Solitaire et travaillé par ses pulsions, Jérémy M. a commis l’irréparable en agressant la fille de sa belle-mère. Deux ans de prison.

Jérémy M., des lunettes épaisses et carrées vissées sur un visage empâté, n’a que 21 ans. Il en avait deux de moins quand, le 31 août 2015, il agressa la fille de sa belle-mère, une enfant de 8 ans et demie.

Ce jour-là, à Jumièges, en panne de solution de garde, la fillette est confiée à ce jeune homme un peu taciturne.

La garde se passe plutôt bien jusqu’au moment où Jérémy M. propose à l’enfant « d’essayer un truc ».

Il l’emmène dans la chambre, sur son lit, lui baisse le pantalon et lui lèche le sexe pendant quelques minutes.

La fillette, interdite, ne réagit pas, ne s’ouvre pas de cette agression à ses parents immédiatement.

« J’avais peur. Je ne savais pas quoi faire », a déclaré l’enfant.

Ce n’est qu’en avril 2016, troubles du sommeil et de l’attention aidants, que l’enfant libère sa parole et détaille ce qu’elle a vécu à ses parents.

Dans le même temps, prévenu que la gendarmerie allait mener l’enquête, Jérémy M. se dénonce avant même que la plainte ne soit déposée.

Geste inexpliqué

-“Vous pensez qu’une fillette de huit ans peut être intéressée par des problématiques sexuelles ? demande la présidente du tribunal, dont le visage semble refléter un profond ennui.
– Non.
– Comment expliquez-vous votre geste ?
– Je ne sais pas.
– Vous savez que l’enfant est toujours perturbée ? Ça vous étonne ?
– Non. »

Pas facile pour les magistrats de tirer davantage que des monosyllabes du prévenu, qui est pourtant allé voir des psys mais qui ne semble pas avoir compris pourquoi il est passé à l’acte.

« Elle a vécu ce traumatisme pendant des mois, elle a été angoissée, elle en a des cauchemars », raconte l’avocate de la partie civile, qui réclame 5 000 € de préjudice moral.

« Une mineure de moins de 15 ans, c’est la loi qui le dit, est particulièrement fragile.

À huit ans, la sexualité, c’est le monde des grands.

Elle a vécu une effraction dans son corps, on a violé son consentement », souligne le ministère public, inquiet aussi de voir que le jeune homme consomme de la pornographie à assez grande échelle et n’a pas de vie sentimentale propre.

« Combien d’hommes, pris dans ce cas de figure, seraient allés se dénoncer ? plaide la défense pour rendre sympathique le prévenu. C’est plus que rarissime. »

Le tribunal condamne Jérémy M., dont c’est le premier délit, à deux ans de prison intégralement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve d’une durée de deux ans, histoire de suivre des soins et d’indemniser à hauteur de 5 000 € la victime.

Sur le banc du tribunal, le père de l’enfant victime, un homme athlétique et imposant, pose un regard mêlant affliction et mépris sur le jeune homme, qui repart tranquillement.

Benoit MARIN-CURTOUD

Source : Paris Normandie

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