Rennes | Le délégué du Défenseur des droits à Alençon condamné pour agressions sexuelles

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Il était en charge de « la protection des Droits de l’enfant » !
Le tribunal correctionnel de Rennes (Ille-et-Vilaine) a condamné, jeudi 12 janvier 2023, le délégué du Défenseur des droits à Alençon (Orne), à un an de prison ferme pour des « agressions sexuelles » commises sur son neveu entre 2011 et 2015.

Il était jugé pour avoir commis au moins « trois séries de faits » sur l’enfant à l’occasion de « rencontres familiales » en Ille-et-Vilaine, entre 2011 et 2015.

Le jeune homme majeur avait dénoncé ces faits en 2020 après avoir été « stupéfié » et « pétrifié » lorsque son oncle l’avait « touché » lorsqu’il était enfant.

Jeudi 12 janvier 2023, le sexagénaire, qui avait lui-même décrit « cinq faits » aux enquêteurs, a reconnu sans détours :

« Tout ce qui a pu se produire, il est victime, c’est moi qui l’ai fait »

Ce dernier avait notamment emmené son neveu « au musée » et l’avait agressé « dans la voiture », pendant qu’il conduisait.

Dans ce « milieu familial rural », le prévenu a été décrit comme « en retrait » par rapport aux autres membres de sa belle-famille : il est issu, pour sa part, du « monde urbain », « à l’image sociale irréprochable » et « attaché à des valeurs familiales (…) et religieuses fortes ».

En charge de « la protection […] des Droits de l’enfant »

Ce retraité de « la Sécurité routière », aujourd’hui âgé de 68 ans, est en fait « bénévole » auprès du Défenseur des droits, « une autorité constitutionnelle (…) qui veille à la protection des droits ».

A ce titre, cet habitant d’Alençon a notamment la charge de « la protection de l’intérêt supérieur des droits de l’enfant ».

Il est toujours en fonction mais a reçu « une suspension d’un mois », à sa demande…

La procureure de la République lui a demandé :

« Cela ne vous pose pas un problème déontologique d’agir pour une autorité (…) qui œuvre pour les Droits de l’enfant ? »

Un combat depuis l’adolescence

Reste que, pour celui qui est « suivi depuis septembre 2021 par un psychologue et un psychiatre », lutter contre sa « pédophilie » et son « attirance pour les mineurs » est un « combat » depuis l’adolescence.

Ainsi, si son neveu n’avait pas dénoncé les faits, il a « bien peur » que cela « aurait continué », a convenu le sexagénaire.

Me Valérie Castel-Pagès, l’avocate du jeune homme victime a rappelé :

« Il faut avoir du courage pour briser le silence et pousser la porte d’un commissariat »

L’avocate rennaise a d’ailleurs déploré que « 18 mois » se soient écoulés « entre le dépôt de plainte et le placement en garde à vue » du prévenu, dont le casier était jusqu’alors vierge.

Un an de prison ferme

Afin d’expliquer cette « longueur » de la procédure, la procureure de la République de Rennes a commenté :

« Il n’était pas possible de le faire juger à Alençon : son référent, c’est le procureur de la République d’Alençon »

Mais pour Me Benjamin Mayzaud, l’avocat du prévenu, « la honte a véritablement changé de camp » : son client s’est lui même « affublé le qualificatif de pédophile », ce qui est « extrêmement peu courant ».

L’avocat rennais avait, pour sa part, réclamé une peine « intégralement assortie d’un sursis » pour son client, mais conformément à ce qu’avait réclamé la procureure de la République, le tribunal correctionnel de Rennes a finalement condamné le prévenu à quatre ans de prison dont trois avec sursis.

Le tribunal a également prononcé un suivi socio-judiciaire pendant six ans au cours duquel il a obligation de se soigner et interdiction d’entrer en contact avec les victimes.

Il est, par ailleurs, interdit au prévenu, pendant dix ans, d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole impliquant des mineurs.

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