Reims | Condamné à 17 ans de réclusion pour viols et tortures sur ses enfants

Jugé depuis jeudi, ce père de famille avait, durant des années, fait subir le pire à ses enfants.

Le Tribunal de grande instance de Reims / © France 3 Régions

Pascal D. a été reconnu coupable, ce vendredi soir, d’actes de tortures et de barbarie sur ses trois fils et de viols sur sa fille, désormais majeurs.

Au terme d’un délibéré de quatre heures et de deux jours d’audience à huis clos, les jurés de la cour d’assises ont condamné cet homme de 56 ans à dix-sept années de réclusion criminelle. Dans l’après-midi, l’avocat général Valéry Morron avait requis quinze années d’emprisonnement.

L’essentiel des faits s’étaient produits au domicile familial situé dans la proche région rémoise, et s’étaient répétés durant des années au début du siècle.

L’enquête avait démarré en 2009 à la suite d’une première plainte déposée par Hervé (prénom d’emprunt), l’un des fils de Pascal D. devenu majeur. La mort de sa mère et l’entame d’une psychothérapie l’avait poussé à révéler l’enfer subi jusqu’à ses 16 ans. Celui-ci avait, selon son témoignage, démarré douze ans plus tôt, lorsqu’il avait encaissé des coups au motif qu’il ne cueillait pas assez vite des fleurs en forêt.

Pascal D. avait expliqué avoir été lui-même victime d’inceste et de maltraitance durant son enfance

La suite, pour lui, ses frères et sa sœur, s’était apparentée à un interminable musée des horreurs.

Au regard des cicatrices relevées sur son corps, le médecin qui avait examiné Hervé avait jugé son récit crédible.

Un expert-psychiatre avait diagnostiqué chez cette victime ayant déjà elle-même de lourds antécédents judiciaires une « structure psychopathique » et « des envahissements pulsionnels difficilement contrôlables ».

Antoine (prénom d’emprunt), autre fils de Pascal D., avait, quelques mois après son frère, relaté son enfance infernale.

Coups, simulations de noyade, morsures de chien, privations de nourriture lorsque son père ne lui servait pas de la moutarde et de la pâtée pour chien… La liste des sévices, même non exhaustive, était insoutenable.

En 2011, Valérie (prénom d’emprunt) avait ensuite décrit les viols qu’elle avait régulièrement subis de la part de son père depuis l’âge de 11 ans, tout en confirmant les tortures endurées par ses frères.

Pascal D., lorsqu’il avait été interpellé, avait expliqué être « tombé amoureux » de sa fille et assuré que leurs relations sexuelles étaient consenties.

Il avait, en revanche, nié les tortures qui lui étaient reprochées sur ses garçons, reconnaissant tout de même leur avoir mis « de grandes claques ».

Florent (prénom d’emprunt) livrera en 2016 un nouveau témoignage accablant, semblable à celui de ses frères.

Aux enquêteurs, Pascal D. expliquera avoir été lui-même victime d’inceste et de maltraitance durant son enfance. Son propos avait été confirmé par son petit frère. Avant de décrire comment lui aussi avait, bien avant ses neveux et nièces, essuyé la fureur de Pascal D., notamment par des simulations de noyade et des parties fléchettes durant lesquelles son corps servait de cible.

Ce vendredi soir, Pascal D. a passé sa première nuit en prison.

Source : L’Union

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