Quimper | Le professeur de musique François Xavier Cuadrat, récidiviste, écopera de six ans de prison ferme

Six ans de prison au professeur « qui n’était qu’amour pour les enfants »

Chez lui, les enquêteurs trouvent quatre ordinateurs, 73 supports compilant 11 235 photos et vidéos de jeunes garçons « majoritairement asiatiques », dont 9 037 nus. Ainsi que dix mannequins adultes et enfants dans des postures sexuelles. Il avait déjà été condamné en 1995 pour agressions sexuelles sur mineurs !

Une clef USB oublié a mis au jour ses agissements. Un professeur de musique du Sud-Finistère a été condamné à six ans ferme, à Quimper, pour agressions sexuelles sur mineurs.

« J’aimerais être jugé pour ce que j’ai fait et ce que je suis et non pour ce que je n’ai pas fait et ce que je ne suis pas ».

Dans le box du tribunal de Quimper, le 24 février, un homme pas bien grand, les cheveux peignés sur le côté, porteur de fines lunettes derrière lesquelles tranchent des yeux aciers. Il dégaine ses arguments d’une voix de crécelle, d’un ton emprunté, avec un débit de mitraillette.

Ce qu’il n’est pas ?

« Pédophile ».

Ce qu’il n’a pas fait ?

« Toucher les parties génitales des enfants. C’est une accusation très grave, je ne suis qu’amour pour les enfants ».

Ayant « raté sa vocation de concertiste », il était professeur de violon et de piano vers Douarnenez et le Pays bigouden, avant son interpellation, le 11 janvier 2019.

Tout commence le 4 janvier 2019, quand il se rend à la banque avec sa clef USB. Mais l’oublie en partant.

Dessus, la banquière découvre « 128 fichiers à caractère pédopornographiques ». Et en avise la police de Lorient.

Chez lui, les enquêteurs trouvent quatre ordinateurs, 73 supports compilant 11 235 photos et vidéos de jeunes garçons « majoritairement asiatiques », dont 9 037 nus.

Dans son salon, ils découvrent dix mannequins adultes et enfants dans des postures sexuelles. Il les plaçait aussi de façon à avoir un auditoire, quand il jouait. « C’était un délire d’artiste », balaie-t-il.

Les enquêteurs s’arrêtent sur une vidéo, filmée par le quinquagénaire, en mars 2018. Dessus, un élève âgé de 11 ans.

« Il était allongé et vous lui avez dit de baisser son pantalon, il vous a dit qu’il avait peur et vous avez continué », argue la présidente.

Regard acier en réponse.

« Il avait besoin de temps de décompression ».

Les parents de l’ado, sur le banc, soufflent, atterrés. La grand-mère a repéré, lors d’un cours, « une séance trop guili-guili au niveau du sexe ».

« Jamais de la vie on ne me reprendra à agir de la sorte ».

Ce n’est pas la première fois. La présidente avance sa condamnation en 1995, pour les mêmes faits, qui lui avait valu d’être viré de l’école de musique, « une cabale » pour lui. Et évoque l’agression sur un garçonnet, aujourd’hui lycéen.

« Vous lui avez fait le jeu de l’œuf, évidemment, il était toujours dans sa culotte », gronde la procureure Collobert, avant d’appuyer sur « les photos de tous les élèves ».

« Vous me demandez quoi, précisément, que je me suicide ? », geint l’homme.

Elle requiert entre autres cinq ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve, interdiction définitive de travailler avec des enfants, une inscription au fichier des délinquants sexuels (Fijais) et le maintien en détention.

Pour Me Doublet, « il ne veut pas se définir comme un agresseur donc il s’énerve ».

François Xavier Cuadrat a été condamné à six ans de prison ferme. Il reste en détention. Il devra verser 7 000 € à la famille du garçon de la vidéo et 2 000 € à celui du jeu de l’œuf.

 

Source : letelegramme.fr

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