Canada | Un retraité passionné de photo va en prison pour du tourisme sexuel

Un retraité montréalais passionné de photographie a été condamné à plus de cinq ans de pénitencier hier, car sa collection de clichés contenait autant de paysages que de pornographie juvénile.

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Gilles Marcil savait depuis l’adolescence qu’il était attiré par les jeunes garçons, mais il n’a pas pris les moyens nécessaires pour réprimer ses pulsions, a insisté le juge Normand Bonin.

Au contraire, l’homme de 74 ans «saisissait chaque opportunité» pour assouvir des désirs sexuels et étoffer sa collection de pornographie juvénile, qui contenait entre 45 000 et 50 000 images.

Gilles Marcil a travaillé presque toute sa vie à l’étranger, notamment pour des organisations humanitaires telles que l’UNESCO et des filiales de l’ONU, d’après sa biographie publiée sur un site consacré à la photographie.

Il a mis sur pied de nombreuses bibliothèques, principalement en Afrique et en Asie.

Passionné de photographie, il a continué de voyager à la retraite, surtout à Saïgon, au Viêt Nam. Son blogue et sa page Flickr contiennent des centaines de clichés – légitimes –, dont plusieurs montrant des enfants.

Tourisme sexuel

Le hic, c’est que Gilles Marcil pratiquait aussi le tourisme sexuel. Croyant que cette pratique était mieux acceptée à l’étranger qu’au Québec – et que le risque de se faire prendre était moins grand –, il a légitimé les abus qu’il a fait subir à deux jeunes Asiatiques de 5 et 9 ans, a relaté le juge, citant un rapport préparé en vue de la sentence de l’aîné.

En mai dernier, ce dernier a plaidé coupable à des accusations de possession, production et importation de pornographie juvénile et de contacts sexuels sur deux mineurs, au palais de justice de Joliette.

Gilles Marcil s’était fait arrêter à son retour du Viêt Nam trois ans auparavant, à l’aéroport Pearson de Toronto. Les douaniers ont trouvé étrange qu’un aîné voyageant seul ait la casquette et le gilet d’un garçon dans ses valises.

C’est en fouillant son ordinateur qu’ils ont découvert le pot aux roses, car le pédophile avait oublié d’encrypter ses fichiers de pornographie juvénile avant de rentrer au pays, contrairement à son habitude.

Les enquêteurs ont aussi trouvé des clichés de garçons faisant une fellation à l’aîné.

Gilles Marcil «cherchait un bénéfice sexuel personnel en exploitant la naïveté des enfants», a noté le juge Bonin.

Il demandait des faveurs sexuelles à ses victimes en échange desquelles elles pouvaient utiliser son ordinateur, son téléviseur ou recevoir des bonbons.

Il lui est même déjà arrivé de payer des parents pour arriver à ses fins. Les crimes ont été perpétrés entre 2008 et 2013.

Pas la première fois

Le septuagénaire avait déjà été condamné pour une agression sexuelle sur deux mineurs, à Montréal, dans les années 1980.

Il a aussi dû payer une amende dans un dossier d’outrage à la pudeur survenu au Sénégal, en 1998.

Gilles Marcil avait alors pris une douche avec deux garçons venus mendier à son domicile.

Se mordant nerveusement les lèvres, le pédophile­­ a écouté attentivement le juge Bonin prononcer sa sentence hier.

Il a été condamné à 68 mois derrière les barreaux. Compte tenu de la détention préventive, il lui en reste 62 à purger.

Extraits de la décision du juge Normand Bonin

«L’accusé, auprès de l’agent de probation, reconnaît aimer toucher les enfants, les caresser longuement […]. C’est ainsi qu’il obtient sa plus grande satisfaction sexuelle.»

«L’accusé […] prétend même ne pas avoir remarqué d’inconfort chez les jeunes victimes, puisque jamais il n’eut de réprimandes de parents pour avoir fait des attouchements à leurs enfants. Il a poussé l’audace jusqu’à commettre certains attouchements en présence d’une mère.»

«Gilles Marcil n’avait jamais pensé se faire arrêter, selon ses dires, s’estimant «suffisamment connaisseur en informatique pour éviter de se faire prendre».»

«Le nombre de photos et vidéos dans son ordinateur est franchement impressionnant.»

«En Afrique, l’accusé soutient avoir été exposé à la nudité des jeunes garçons à la plage. Pendant plusieurs années, il a alimenté ainsi ses fantasmes.»

Source : www.journaldemontreal.com

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