Porto-Vecchio | Un homme condamné à 10 ans de réclusion pour viols sur sa nièce
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 15/06/2024
- 08:07
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Dernier jour d’audience à la cour d’assises d’appel de Bastia, ce vendredi 7 juin.
À l’issue de trois jours de débats, Serge Zamora a été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour des faits de viols sur mineur, en l’occurrence sa nièce, commis entre le 28 juin 1987 et le 31 décembre 1993.
La Cour a aussi reconnu le caractère incestueux des faits.
Les jurés ont suivi les réquisitions du ministère public.
Au terme de l’audience civile, il a été condamné à verser la somme de 20 000 euros à la victime pour préjudice moral.
En première instance, Serge Zamora avait été condamné à huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Corse-du-Sud, au printemps 2023.
La plaignante, aujourd’hui âgée d’une quarantaine d’années, avait dénoncé les agressions de son oncle par alliance plus de trente ans après les faits, en 2019.
Deux autres femmes avaient déposé plainte pour des faits similaires contre le même homme, mais ceux-ci étaient prescrits.
Une troisième avait aussi révélé “une agression de nature sexuelle”, mais n’avait pas déposé plainte.
Ce vendredi 7 juin, les débats se sont d’abord concentrés sur la personnalité de Serge Zamora.
À la barre, l’experte psychologue parle d’un homme qui apparaît “très soucieux de son image et du regard de l’autre” mais qui “ne parvient pas à se raconter lui-même, un peu comme on pourrait l’observer chez un adolescent”.
L’experte psychiatre, elle, évoque quelqu’un “d’assez fruste, ne livrant aucun état émotionnel lorsqu’il évoque son parcours de vie”.
Un comportement qu’elle indique comme étant classique chez les personnes de sa génération.
Un homme “calme et casanier”
À 77 ans, face à la cour, il revient brièvement sur son enfance en Algérie, là où il est né.
Il évoque une éducation stricte, mais sans violence.
Serge Zamora se présente aux jurés comme un homme “calme et casanier”.
Plus longuement, il évoque l’année qui vient de s’écouler.
En un peu moins de douze mois, il a séjourné dans trois prisons : à Ajaccio, aux Baumettes à Marseille et à Borgo. “À Marseille, je cohabitais avec les cafards”, insiste-t-il.
Il souligne aussi qu’il n’a aucun antécédent judiciaire, “deux ou trois contraventions dans ma vie, au maximum”.
Du côté de la partie civile, Me Sylvain Mosqueron a choisi de revenir sur les difficultés de l’affaire, et particulièrement sa temporalité.
“Soyons clairs, ce n’est pas un dossier classique. Il n’y aura ni preuves ADN, ni caméras de vidéosurveillance. Mais attention, le dossier que vous jugerez, ce n’est pas une parole contre une autre. C’est la parole de quatre femmes qui dénoncent les mêmes faits contre Serge Zamora.”
“Nous avons une somme d’incertitude”
Réponse immédiate de Me Gabriel Poggi, dans sa plaidoirie : “Je vous l’affirme, c’est effectivement la parole de plaignante contre celle de l’accusé. Et dans ce genre d’affaire vous devez vous attacher aux éléments objectifs du dossier. Nous avons une somme d’incertitude et je vous rappelle que le doute doit bénéficier à l’accusé.”
Dans ces incertitudes, il y a notamment les dates de vacances.
La cour devait se prononcer sur des faits commis entre le 28 juin 1987 et le 31 décembre 1993.
Or, Me Poggi a défendu devant les jurés qu’il n’y avait aucune preuve confirmant que la plaignante s’était rendue, chacune de ces années, en vacances avec son oncle en Corse.
Des arguments qui n’ont pas permis de convaincre la cour.
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