Polynésie | Le pédocriminel multi-récidiviste Wilfrid Atapo à nouveau en procès

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Jugé pour corruption de mineurs en l’absence de la plupart de ses 40 victimes âgée de 8 à 11 ans
Déjà condamné à sept ans de prison ferme en mai 2020 pour avoir extorqué des clichés à caractère sexuel à des mineurs en les faisant chanter sur les réseaux sociaux, Wilfrid Atapo est cette fois jugé pour des faits similaires commis alors qu’il était sous contrôle judiciaire, puis lorsqu’il était in

Actualisation du 15juilet 2022 :

Au terme de deux jours de procès devant le tribunal correctionnel, Wilfrid Atapo, dit “Dj Fred”, a été condamné mercredi à 12 ans de prison ferme.

L’homme était poursuivi pour avoir extorqué des centaines d’images à caractère pédopornographique à des mineurs sur les réseaux sociaux en les faisant chanter.

Article du 14 juillet 2022 :

Le procès pour corruption de mineurs et diffusions d’images de mineurs présentant un caractère pédopornographique de Wilfrid Atapo, dit “Dj Fred”, s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel en l’absence de la plupart des 40 victimes.

Jugé en état de récidive légale, il encourt 20 ans de prison.

Retour à la barre pour l’ancien animateur des boîtes de nuit de Papeete, Wilfrid Atapo, plus connu sous le nom de “Dj Fred”.

En mai 2020, l’homme avait déjà été condamné en appel à sept ans de prison ferme pour avoir obtenu des clichés à caractère pédopornographique en faisant chanter de très jeunes mineurs sur les réseaux sociaux.

Depuis mardi matin, Wilfrid Atapo est cette fois jugé par le tribunal correctionnel pour des faits similaires commis entre juillet 2018 et mars 2019 alors qu’il était sous le coup d’un contrôle judiciaire. Il est également poursuivi pour avoir fait chanter des mineurs lorsqu’il était incarcéré à Nuutania en juin 2020.

Cette nouvelle affaire avait éclaté en janvier 2019 lorsque la mère d’une mineure de 11 ans s’était rendue à la gendarmerie pour expliquer que sa fille avait été contactée sur les réseaux sociaux par une adolescente qui lui avait proposé qu’elles s’échangent des photos à caractère sexuel.

Prenant peur, l’enfant de 11 ans s’était confiée à sa mère qui avait donc décidé de porter plainte.

Grâce aux investigations techniques, les enquêteurs étaient rapidement remontés à Wilfrid Atapo qui vivait alors sous le coup d’une mesure de contrôle judiciaire prononcée dans le cadre d’une première affaire de corruption de mineurs.

Dans les disques durs et ordinateurs de “Dj Fred”, les gendarmes avaient mis la main sur plus de 300 photos et vidéos que le mis en cause avait obtenues en faisant chanter des enfants.

Placé en détention provisoire dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire suite à la révélation de ces faits, Wilfrid Atapo avait récidivé de sa cellule en achetant un téléphone à un surveillant.

C’est donc pour les faits commis lorsqu’il était sous contrôle judiciaire puis en détention que l’homme a de nouveau été présenté devant la justice mardi matin. Tel que l’a rappelé le président du tribunal, les 40 victimes constituées dans ce dossier –pour la plupart âgées de 8 à 11 ans– avaient subi la même “machination”.

Après avoir usurpé de vrais comptes sur les réseaux sociaux ou en avoir créé de faux sous l’identité d’adolescents, le prédateur récidiviste obtenait des clichés compromettants avec lesquels il faisait ensuite chanter les victimes pour obtenir de nouvelles photos ou vidéos à caractère pédopornographique.

À une enfant de 8 ans, l’homme lui avait demandé de se filmer en ayant des rapports sexuels avec sa petite sœur.

À une autre petit fille de 11 ans, Wilfrid Atapo avait envoyé une vidéo mettant en scène une mineure nue et ligotée. Une vidéo de “cartel” représentant, selon lui, une scène de viol sur mineure filmée quelque part en Amérique du sud.

En l’absence de la plupart des 40 victimes constituées dans ce dossier, leurs avocates et la représentante de l’APAJ sont venues expliquer à la barre que les trois quarts des enfants abusés avaient “honte” et se sentaient coupables.

Un jeune homme est ensuite venu raconter que Wilfrid Atapo avait piraté son compte pour faire chanter des fillettes. Sauf que ce jeune homme, mineur à l’époque, avait été convoqué devant les gendarmes qui n’avaient pas cru en son innocence. Condamné pour des faits qu’il n’avait pas commis, le malheureux a indiqué au tribunal mardi qu’il avait ressenti un “bien fou” lorsque les gendarmes l’avaient appelé pour lui dire que Dj Fred était l’auteur des faits. Face à cette histoire effroyable, Wilfrid Atapo lui a présenté ses excuses à la barre en l’enjoignant à “dire à ses copains” qu’il n’était pas coupable.

Le procès doit s’achever mercredi avec les réquisitions du parquet et les plaidoiries. Jugé en état de récidive légale, Wilfrid Atapo encourt vingt ans de prison ferme.

Chronologie judiciaire

8 décembre 2015 : Wilfrid Atapo est condamné par le tribunal correctionnel pour tentative de corruption de mineure à deux mois de prison avec sursis et 500 000 Fcfp d’amende. Il a demandé à une mineure de 11 ans de lui envoyer des photos à caractère sexuel.

Juillet 2017 : Ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de Wilfrid Atapo qui est soupçonné d’avoir extorqué des photos et vidéos à caractère pédopornographique en faisant chanter des mineurs sur les réseaux sociaux. Mis en examen, il est placé en détention provisoire.

Mars 2018 : Wilfrid Atapo est placé sous contrôle judiciaire.

Mars 2019 : Après avoir de nouveau fait chanter des mineurs sur internet, Wilfrid Atapo est placé en détention provisoire dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire pour des faits de juillet 2018 à cette incarcération.

6 novembre 2019 : Jugé dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juillet 2017, Wilfrid Atapo est condamné à sept ans de prison ferme.

28 mai 2020 : La cour d’appel confirme la peine de sept ans de prison ferme prononcée en première instance.

Novembre 2021 : Alors qu’il purge sa peine, Wilfrid Atapo est de nouveau mis en examen pour des faits commis depuis sa cellule de Nuutania. Un gardien de prison est également mis en cause pour avoir vendu des téléphones et du paka à l’intéressé.

12 juillet 2022 : Ouverture du procès de Wilfrid Atapo devant le tribunal correctionnel. L’homme est jugé pour les faits commis de juillet 2018 à mars 2019 alors qu’il était sous contrôle judiciaire dans le cadre de sa seconde affaire et pour les faits commis à Nuutania du 4 au 5 juin 2020.

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