Poitiers | Le baby-sitter pédophile condamné à 30 mois de prison

Un informaticien, qui avait agressé sexuellement des fillettes qu’il gardait, comparaissait hier dans une ambiance pesante.

Le baby-sitter pédophile avait été recruté sur le Bon Coin. – (Photo d’illustration)

Daniel (*) est bien de ces pédophiles qui nourrissent leurs fantasmes d’épouvantables images pédo-pornographiques à l’ombre du « Dark Net » et assouvissent leurs effroyables pulsions sur d’innocentes petites victimes.

18.000 images “ insoutenables ” d’enfants ligotés, torturés, violés

Ce n’est pas son allure voûtée, son visage livide, son catogan impeccablement tiré et son élocution saccadée qui font de ce jeune poitevin de 28 ans un prévenu atypique dans ce genre de douloureux dossier. Daniel a mené des études d’informatique, il a un casier vierge. Et surtout, il reconnaît presque tout… Même l’indicible.

Comme les 18.000 images « insoutenables » d’enfants ligotés, torturés, violés qui ont levé le cœur de ceux qui ont compulsé l’épais dossier et fait sortir de ses gonds le procureur retourné.

Il avoue en bloc et en détail les faits si difficiles à entendre pour les parents effondrés et l’assistance glacée. Un soir, il a versé du jus de citron sur le petit corps nu d’une fillette de 6 ans menottée les yeux bandés sur son lit. Pourquoi ? Pour que le chat la lèche.

Le baby-sitter recruté sur le Bon Coin filmait ses saynètes sordides avec le stylo espion acquis à cet effet. Il venait garder des gamines avec un sac rempli de jouets sexuels. Il dit « avoir été trop stressé pour avoir du plaisir et aller plus loin. »

Il regrette. « Je m’excuse auprès des familles, ce que j’ai fait est horrible. Je ferais tout pour réparer ce qui peut l’être. »

En prison depuis le 28 octobre, il prétend avoir commencé un gros travail sur lui pour ne pas recommencer.

Pourtant il en convient :

« si on ne m’avait pas arrêté, j’aurais continué. » Mia (*) pleine de force a eu le cran de raconter à son papa que « Pierre lui faisait des choses pas bien. Il faut lui dire de ne pas recommencer. »

L’enquête débute alors en septembre 2016. Les perquisitions et les auditions vont mettre au jour les dérives pédophiles du jeune homme solitaire, qui a vu son père mourir d’une crise cardiaque mais peut compter sur le soutien digne d’une mère aimante et présente.

Il était temps de le stopper. On ne sait pas jusqu’où, il serait allé. Le père de Laura (*), une petite de 4 ans victime d’attouchements, se lève pour faire part de ses terribles interrogations.

Ce qui me révolte n’est pas ce que l’on sait mais ce que l’on ne sait pas. Je ne crois pas à la reconstruction de ce type d’individu assez intelligent pour en dire un peu et masquer beaucoup…

En commençant ces réquisitions, le procureur a tenu à saluer « ces parents exemplaires qui ont fait ce qu’ils devaient faire en écoutant leurs enfants et en portant plainte. Au nom de la société, je vous en remercie. »

Dans des plaidoiries tout en nuances, les avocats des parties civiles (Maîtres Coutand et Salomon) comme de la défense (Maître Brottier) ont donné à cette audience, pour le moins pesante, un ton apaisant. Le tribunal, après un long délibéré, a renvoyé Daniel derrière les barreaux, condamné à 30 mois ferme.

Dix ans de suivi socio-judiciaire

En dehors de la condamnation à une peine de prison (5 ans dont la moitié ferme) et des dommages et intérêts à verser aux victimes (7.000 € pour Mia, 2.000 € pour chacun de ses parents, le cas de Laura est renvoyé en intérêts civils), le tribunal, dans son jugement, s’est appliqué à tenter de limiter les risques de récidive.

Daniel, qui est inscrit au fichier des délinquants sexuels, est astreint à un strict suivi socio-judiciaire de 10 ans après sa sortie de détention.

(*) Les prénoms ont été changés.

Source : lanouvellerepublique.fr

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