Perpignan | Un prévenu « amnésique » condamné à 8 mois avec sursis, 7 ans après les faits

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Pédocriminel En liberté

Un homme accusé d’agressions sexuelles sur deux fillettes de 8 et 5 ans
Un prévenu qui passe aux aveux puis se rétracte, deux plaignantes dont l’une ne peut plus parler tant elle est traumatisée et une affaire qui refait surface des années après les faits.

Un dossier compliqué qui s’est jugé au Palais de Justice de Perpignan.

Il aura fallu la visite dans les écoles d’un village au sud de Perpignan, d’une conseillère qui met en garde les enfants contre les atteintes sexuelles pour que l’adolescente ose enfin se confier.

Pour qu’elle dénonce les actes dont elle fut victime des années plus tôt alors qu’elle n’était qu’une toute jeune enfant, elle n’avait que 8 ans, sa sœur en avait 5.

Elle raconte à ses parents les attouchements qu’elle a subis, les exhibitions qui lui ont été imposées, à elle mais aussi à sa sœur dit-elle, par ce voisin qui était devenu l’ami de la famille.

La première audition à la gendarmerie se passe mal.

L’enquêtrice perçoit des divergences entre les déclarations des jeunes filles.

Le dossier stagne.

Mais l’affaire est reprise par un autre service.

Et cette fois, un suspect est mis en examen.

Devant les enquêteurs, il passe aux aveux, il a agi sous le coup de la boisson, il donne même des détails.

Mais voici qu’en cette fin d’année 2020, lors de son procès, il revient sur ses déclarations.

De quoi faire bondir l’avocat des parties civiles, Me Nassier :

« Donc, vous n’avez rien fait ! ? »

« Je ne m’en souviens pas, c’était il y a sept ans. Et les gendarmes me mettaient la pression ».

« Votre audition date du mois de mai, pas d’il y a sept ans !

Et le psychologue aussi vous mettait la pression ?

Parce que, à lui aussi, vous avez parlé de vos actes.

La plus jeune de mes clientes ne peut plus en discuter, elle pleure sans pouvoir expliquer.

Elle doit être suivie.

La plus âgée aussi vit un terrible traumatisme ».

La procureure paraît outrée :

« Je suis choquée par le comportement du prévenu. Il n’a fait aucun travail sur lui-même ».

Elle requiert 10 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis et obligation de soins.

En défense, Me Brivet-Galaup, va tenter le tout pour le tout :

« Il a une déficience intellectuelle, sa mémoire de rappel est diminuée de moitié. Et on ne peut le condamner sur les seuls propos des petites filles.

On a des contradictions à foison sur les gestes et les conditions des faits. Pour condamner, il faut des faits avérés et étayés. »

Le tribunal relaxe le prévenu des accusations concernant la plus jeune des sœurs.

Mais le prévenu est condamné pour la prévention portant sur l’autre plaignante.

Il est condamné à 8 mois de prison assortis du sursis et à indemniser la jeune fille et ses parents pour le préjudice moral subi.

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