Pamiers | Le professeur d’histoire condamné à du sursis pour attouchements sur un collégien fragile de 14 ans

Lorsque le président Barrié annonce le délibéré, l’homme, filiforme, du haut de ses presque deux mètres, s’affaisse.

 

Cet ancien professeur d’histoire a été condamné hier pour agression sexuelle sur un ancien élève, alors qu’il exerçait dans un collège appaméen, entre janvier 2012 et juin 2013.

Avec deux circonstances particulières, selon le jugement : il a abusé de l’autorité de sa fonction et imposé ces attouchements à une personne vulnérable, un garçon de 14 ans, «fragile», selon les termes de son avocat, Me Guy Dedieu.

Au final, l’ancien professeur, aujourd’hui âgé de 69 ans, est condamné à trois ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant 36 mois, obligation de soins, interdiction de contacts avec sa victime et d’exercer une activité en lien avec des mineurs.

Cette condamnation sera également inscrite au fichier des auteurs d’infraction sexuelle.

«Un long combat»

Les faits ?

Le tribunal correctionnel de Foix a donné du crédit aux déclarations du petit Kévin (prénom modifié), qui a indiqué avoir été victime d’attouchements à caractère sexuel de son professeur d’histoire.

C’est la mère de la jeune victime qui a porté plainte.

«Elle s’inquiétait de l’attitude de son enfant et est tombée sur une sorte de journal intime, indique Me Dedieu.

C’est là qu’elle a tout découvert.»

Et l’avocat d’indiquer :

«Au départ, une sorte de relation d’amitié, de confiance, a lié l’élève et le professeur.

En fait, le professeur a jeté une forme de dévolu sur mon client.

Et puis, selon ce que raconte mon client, à la faveur des sujets d’étude, ils ont passé ensemble des moments, notamment pour un exposé sur la Révolution bolchévique de 1917.»

Selon le témoignage de la victime, le professeur est venu chez lui, où les premiers attouchements à caractère sexuel ont eu lieu.

D’autres se seraient déroulés dans les vestiaires de piscine municipale.

«Pour la victime, cette première condamnation est une satisfaction, soulignait hier Me Dedieu.

Parce que cela a été un long combat avec quelques années d’instruction et le prévenu qui conteste les faits.

Le fait que la justice entende sa parole est un grand réconfort.»

De fait, dans ce genre d’affaire, «c’est parole contre parole, souligne Me Dedieu.

Mais nous mettions en avant quelques éléments matériels.

Par exemple, mon client est le seul élève qui apparaît dans les agendas du professeur.

Et le professeur avait des photos de mon client en maillot.»

L’audience s’est déroulée à huis clos et l’avocate du professeur n’a pas souhaité s’exprimer, donc on sait seulement que le professeur a nié les accusations en bloc.

Très rapidement après l’annonce de la condamnation, son avocate, Me Frédérique Pujol-Suquet, représentant Me Laurent de Caunes, a annoncé qu’elle faisait appel de cette décision.

Source : La Dépêche

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