Perpignan | Quatre hommes condamnés pour proxénétisme aggravé sur mineurs

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“40 clients par nuit”
Jugés ce jeudi pour avoir contraint des adolescentes à se prostituer, quatre hommes sont condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel de Perpignan.

Quatre hommes ont été condamnés ce jeudi pour « proxénétisme aggravé » devant le tribunal correctionnel de Perpignan.

Les faits remontent aux années 2020 et 2021.

Les victimes sont cinq jeunes femmes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, dont quatre étaient encore mineures.

La plus jeune n’avait que 15 ans.

En situation de faiblesse, elles sont tombées sous l’emprise de ces quatre hommes parfois violents, et forcées à se prostituer dans des hôtels, à travers toute la France. 

Un calvaire qui va durer plusieurs mois.

La plus lourde condamnation, quatre ans de prison ferme, incombe à un gérant d’épicerie de Narbonne, surnommé “Pirate”.

À la vue de cette véritable boule d’énergie qui gesticule dans le box vitré, on imagine sans peine la crainte qu’il a pu inspirer à ses jeunes victimes.

Affichant déjà 14 condamnations à son casier judiciaire, il semble avoir joué le rôle de “tête pensante”, bien qu’il nie l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.

Pour approcher les jeunes femmes, “Pirate” a recruté un jeune bellâtre de 22 ans.

Répondant au surnom de “Rio”, il écope de trois ans de prison ferme. 

Sa mission était de repérer des proies sur les réseaux sociaux, en ciblant les adolescentes en souffrance.

Il les amadouait, les séduisait, puis les menait doucement sur le chemin de la prostitution.

Un “tour de France” du sexe

C’est le cas de cette adolescente de 16 ans, une orpheline placée dans un foyer de Capendu dans l’Aude.

Contactée par le jeune homme via Snapchat, elle croit au prince charmant et tombe amoureuse.

“Un jour, il vient la chercher et la conduit à un hôtel de Perpignan, dans une chambre où se prostitue une jeune fille mineure. Juste pour regarder”, raconte son avocate, Maitre Aurélie Altet-Morales.

“Et puis quelque temps plus tard, on vient la rechercher. Mais cette fois, on la force à pratiquer un acte sexuel. On prend des photos d’elle. Et elle se retrouve fichée sur un site de petites annonces.”

Voilà comment se referme le piège sur ces cinq jeunes femmes.

À partir de là, ce n’est plus qu’un long chemin de souffrance.

Ballottées d’hôtel en hôtel, les victimes se trouvent embarquées dans un véritable “Tour de France du sexe”, Perpignan, Argelès-sur-Mer, Tours, Orléans, Cholet… “40 clients par nuit”.

Et un “chiffre d’affaires de 1.000 euros par jour” à atteindre. Sinon, les coups peuvent tomber.

Lourd traumatisme

Dans le rôle du chauffeur, un restaurateur de l’Aude, surnommé “le Lyonnais”, affiche 22 condamnations au compteur.

Pendant que les victimes enchaînent les passes, il patiente dans la salle de bain, pour surveiller et encaisser l’argent.

Il est condamné à 15 mois de prison ferme.

Également poursuivis pour avoir joué un rôle mineur dans ce “réseau”, trois autres prévenus sont également condamnés, respectivement à huit mois avec sursis, trois mois fermes et trois mois avec sursis

Pour les cinq victimes, le calvaire va durer plusieurs mois.

Jusqu’à ce jour où l’une des jeunes filles ose prendre la fuite et se réfugier au commissariat.

Deux ans après les faits, elles présentent toujours de “très lourds traumatismes” selon leurs avocates.

Aucune d’entre elles n’a trouvé la force d’assister à l’audience.

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