Perpignan | Le boucher jugé pour viols de mineurs

Un boucher du Riberal âgé de 53 ans se retrouvera à compter d’aujourd’hui dans le box de la cour d’assises de Perpignan pour agressions sexuelles et viols sur quatre mineurs, corruption de ces mêmes jeunes garçons et importation d’images à caractère pédopornographique entre 2007 et 2013.

Le Serrat-d’en Vaquer, l’un des lieux où étaient agressées les victimes. PHOTO/Archives L’Indépendant

L’affaire avait éclaté le 14 avril 2013 lorsqu’un témoin avait alerté les services de police. Quelques instants plus tôt, il avait abordé l’accusé au Serrat-d’en Vaquer à Perpignan, lieu de rencontres homosexuelles. Ce dernier étant en présence d’un autre homme, étonnamment jeune, et lui avait proposé une relation.

L’enquête avait alors mis en lumière que le garçon était âgé de 17 ans, présentait une vulnérabilité psychologique et aurait été abusé par le mis en cause depuis plusieurs années. Et il ne serait pas le seul… Au total, quatre mineurs ont, chacun avec leurs mots, livré un récit similaire sur la façon dont le quinquagénaire avait forgé son emprise sur eux.

Fils de cliente ou de connaissances, tous auraient d’abord été amadoués par des sorties et des cadeaux que leurs parents n’avaient pas les moyens de leur payer… L’homme s’était ainsi montré généreux à leur égard, les avait pour certains embauchés comme apprentis dans son commerce, les invitait à dormir chez lui le mercredi ou les week-ends, leur offrait diverses activités ludiques comme le karting, le quad, la piscine… et avait au fil des semaines exercé un ascendant sur eux.

La sidération et le silence

Au point de les plonger dans un état de sidération lorsqu’il les aurait soudain contraints à des caresses, fellations et des rapports sexuels… Il les aurait parfois entraînés dans des relations à trois, ou aurait emmené l’un d’eux au Bocal du Tech pour des rendez-vous sexuels à plusieurs.

Les victimes se seraient alors murées dans le silence d’autant que l’accusé était reçu cordialement dans leurs familles respectives avec lesquelles il entretenait des liens amicaux et celles-ci lui faisaient confiance.

Le boucher, affichant un casier judiciaire vierge, aurait avoué ne pouvoir s’empêcher d’avoir des relations avec des jeunes garçons et n’aurait pas nié les relations incriminées avec les plaignants. Or, il aurait évoqué un chantage et aurait expliqué être à la merci de ces jeunes qui auraient maintenu le contact pour mieux le menacer de le dénoncer et ainsi profiter de ses largesses.

Même s’il apparaît curieusement que, s’il se sentait menacé, il aurait tout de même confié à une employée être «amoureux» d’une des victimes et aurait adopté une attitude intransigeante avec ses apprentis dans sa boucherie.

Le suspect aurait en outre évoqué à demi-mot que les mineurs étaient à l’initiative de la fréquentation du Bocal du Tech et des relations à plusieurs, bien que les investigations et les diverses photographies, retrouvées dans son ordinateur, tendent à démontrer le contraire.

Verdict attendu vendredi.

Source : lindependant.fr

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