Méricourt | Ils battaient leurs filles à coups de laisse et les forçaient à regarder des films X
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 13/05/2016
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Un couple de trentenaires a été condamné au tribunal d’Arras pour violences et corruption de mineurs. À Méricourt, les trois fillettes du foyer étaient frappées à coups de laisse et de martinet. On leur infligeait aussi des films X ou d’horreur.
« Il y avait des gens nus, je ne sais pas ce qu’ils faisaient, mais c’était dégoûtant. »
C’est avec ses mots d’enfant que la fillette a expliqué aux enquêteurs avoir vu des films pornographiques imposés par maman, papa ou beau-papa, l’architecture familiale des deux suspects étant relativement complexe (divorces, enfants de différents partenaires…).
L’affaire débute le 3 avril 2014 avec le signalement de l’aide sociale à l’enfance. La maman, 34 ans, dépressive, tient un discours inquiétant concernant sa fille de 8 ans. Des mesures judiciaires éducatives sont prises, le parquet d’Arras est saisi, une enquête est ouverte.
Des soupçons de maltraitances remontent à la surface. Les trois fillettes, alors âgées de 8, 9 et 11 ans, indiquent que leur père (ou beau-père), 34 ans aussi, les frappe à coups de laisse de chien métallique ou de martinet avec des perles en fer au bout, précision que les petites n’ont pu inventer.
L’une d’elles évoque des coups de pied et de martinet parce qu’elle ne voulait pas réciter sa poésie. Une autre était contrainte de copier des lignes pendant des heures, sans explication, ce alors qu’elle ne sait pas bien écrire et ne comprend pas ce qu’elle écrit.
« Il faut imaginer la souffrance morale d’être punie des heures dans une pièce pour une raison qu’elle ne comprend pas avec une punition qu’elle ne comprend pas », décrit la vice-procureure à l’audience.
Films X et d’horreur imposés
Plus tard, il sera établi que les petites étaient aussi contraintes de regarder des films X ou le film d’horreur Chucky (la poupée tueuse) qui leur fait si peur.
Les psychologues et psychiatres qui ont vu les fillettes évoquent un « retentissement émotionnel » et un « attachement anxieux » au beau-père. Les avocates, dont Me Pagin, parlent d’enfants « très perturbés », « traumatisés ».
La vice-procureure, qui dénonce l’absence de ce couple jugé « sadique » à l’audience, demande même la déchéance de l’autorité parentale. Les prévenus auraient subi des abus sexuels durant leur enfance, a-t-on, appris lors des débats.
Dans ce sombre tableau, précisons que l’une des petites a perdu son père des suites d’un cancer, sa mère ne voulant plus entendre parler d’elle.
Le couple, également poursuivi pour détention de cannabis, outrage à magistrat et possession d’un chien de deuxième catégorie sans vaccination ni agrément, a été reconnu coupable.
Jugement : dix-huit mois de prison avec sursis, sans déchéance de l’autorité parentale toutefois. Avec 1 500 € de dommages-intérêts à verser à ces filles bien mal parties.
Source: http://m.lavoixdunord.fr/
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