Paris | Enqûete concernant le gynécologue Emile Daraï, accusé de viols sur mineures, 3 nouvelles plaintes

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3 nouvelles plaintes
Des manifestants ont dénoncé les violences gynécologiques devant l'hôpital Tenon de Paris, après l'ouverture d'une enquête pour viol le 28 septembre 2021 contre le professeur Émile Daraï. (OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)
Ce spécialiste de l’endométriose est dans le collimateur suite à plusieurs témoignages de femmes qui l’accusent de violences gynécologiques et obstétricales et d’étudiantes qui disent avoir assisté à des examens sur des patientes d’une grande violence.

Actualisation du 6 Novembre 2021

L’ex-chef du service endométriose de l’Hôpital Tenon fait déjà l’objet de 3 plaintes pour “viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans” et “viol en réunion”.

3 nouvelles plaintes pour viols ont été déposées contre le gynécologue parisien Émile Daraï. Ces 3 plaintes déposées jeudi s’ajoutent à 3 autres déjà déposées contre le professeur.

Ce gynécologue était le chef du centre endométriose de l’hôpital Tenon à Paris jusqu’au 8 octobre dernier, avant de se voir retirer ses responsabilités après ces accusations. Une enquête avait été ouverte pour “viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans” à son encontre le 28 septembre dernier, après la plainte d’une jeune fille de 17 ans.

Toujours autorisé à exercer

Cette enquête confiée dans un premier temps à la brigade de protection des mineurs a été transférée à la deuxième division régionale de la police judiciaire de Paris. Le praticien fait également l’objet d’une plainte pour “viol en réunion”, ainsi que d’une plainte pour “viol sur personne vulnérable par personne ayant autorité”.

Le professeur Émile Daraï a été privé de ses responsabilités de chef de service à l’hôpital Tenon le 8 octobre, avait indiqué l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et Sorbonne Université, afin que l’enquête interne sur les accusations de viols et de maltraitance le visant puisse “se dérouler dans la plus grande sérénité”.

Les conclusions de cette enquête, qui devaient être rendues avant la fin octobre, ne sont toujours pas connues. En attendant, le professeur peut continuer à exercer, malgré le retrait de ses fonctions de chef de service et d’enseignant.

Actualisation du  8 Octobre 2021:

Une seconde plainte pour viol a été déposée contre un chef de service de l’hôpital Tenon à Paris.

Une enquête a été ouverte, confiée au deuxième district de la police judiciaire.

Déjà accusé de violences gynécologiques, un chef de service de l’hôpital Tenon à Paris est visé par une seconde plainte déposée jeudi 30 septembre 2021.

Une enquête a été ouverte pour « viol sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité » et « viol en réunion ». 

Des examens intimes violents et sans consentement

Confiée dans un premier temps à la brigade de protection des mineurs, l’enquête ouverte a été transférée au 2ème DPJ indique le Parquet de Paris à actu Paris, confirmant une information de RTL.

Pour cette deuxième plainte, la jeune femme relate la présence d’étudiants en médecine lors de la consultation où elle aurait été victime d’examens intimes violents, sans consentement.

Une première plainte avait été déposée pour  « viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans » contre le praticien, spécialiste de l’endométriose à l’hôpital Tenon.

Accusé de violences gynécologiques, le médecin est également visé par une enquête interne à l’AP-HP.

Toujours en activité, il conteste les faits.

Samedi 2 octobre, un rassemblement s’est tenu devant l’hôpital Tenon à l’appel du collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques, qui a recueilli d’autres témoignages de faits similaires auprès de patientes.

Le collectif réclame la suspension du professeur le temps de l’enquête.

Article du 1er Octobre 2021:

Une enquête a été ouverte pour viol sur mineur de plus de 15 ans à l’encontre de Emile Daraï, chef de gynécologie-obstétrique à l’hôpital Tenon à Paris, après une plainte déposée par une jeune patiente de 17 ans.

Ce spécialiste de l’endométriose est dans le collimateur suite à plusieurs témoignages de femmes qui l’accusent de violences gynécologiques et obstétricales et d’étudiantes qui disent avoir assisté à des examens sur des patientes d’une grande violence.

Une enquête a été ouverte mardi à l’encontre du professeur Emile Daraï, chef de gynécologie-obstétrique à l’hôpital Tenon à Paris, pour viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans.

Cette enquête fait suite à une plainte d’une jeune femme mineure au moment des faits. Elle a été déposée le 24 septembre.

Une enquête interne à l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) avait été ouverte après des révélations de France info et de témoignages de femmes qui accusent ce spécialiste de l’endométriose de violences gynécologiques et obstétricales lors de consultations. Des étudiantes en médecine, qui ont assisté à des examens, ont aussi dénoncé les violences subies par les patientes.

Le praticien lui :

“Conteste les faits dont on l’accuse et récuse des propos qu’il juge diffamatoires”.

Selon les témoignages recueillis, le médecin employait des méthodes très brutales lors de consultations. Agnès, une de ses patientes, a confié :

“Il arrive et insère directement un spéculum de manière extrêmement violente, sans lubrifiant, sans rien”.

“Je pousse un cri, je sens la fissure que j’ai à ce moment-là qui se déchire, je sais que je suis en train de saigner. Il dit alors qu’il va procéder à un toucher rectal. Je lui dis : ‘non, non, pas de toucher rectal, je viens d’être opérée d’un abcès de la marge anale.’ Il ne me regarde pas. Il insère deux doigts dans mon anus, et je sens toutes les sutures qui craquent, les cicatrices qui explosent, j’ai une douleur absolument fulgurante, je me débats dans les étriers, je hurle.”

Sur le compte Twitter Stop violences gynécologiques et obstétricales (@StopVOGfr), qui a publié la semaine dernière une série de témoignages sur le sujet, plusieurs étudiants et étudiantes en médecine dénoncent également les pratiques du professeur.

Une étudiante a écrit sur ce compte Twitter :

“Quand je m’éloigne de la patiente, le médecin s’empare du spéculum. Sans prévenir, il l’insère dans le vagin de la dame. D’un coup. Elle se crispe sous la douleur. Ses muscles se contractent et font ressortir l’instrument. Le médecin le renfonce, plus fort. Il hurle ‘détendez-vous’. Elle gémit, il est évident qu’elle est terrorisée […]. Il s’exaspère. Le speculum ressort encore. Il le renfonce de plus en plus brutalement. J’ai envie de pleurer, parce que je réalise que je viens d’assister à un viol et que je n’ai rien dit”.

Les enquêteurs devront déterminer s’il s’agit d’une agression sexuelle de la part du médecin ou si les faits relèvent de pratiques brutales d’un gynécologue. Le conseil départemental de l’Ordre des médecins à Paris a indiqué avoir reçu trois signalements en 2014 concernant ce professeur.

Ce professeur réputé a fait savoir à franceinfo via l’AP-HP qu’il :

“Conteste les faits dont on l’accuse et récuse des propos qu’il juge diffamatoires”et ajouté qu’il “’en remet(tait) à l’enquête interne”.

Actualisation du 5 octobre 2021 :

La description de Jade s’ajoute à la vingtaine de témoignages pointant les violences gynécologiques dont est accusé le Professeur Emile Daraï.

Une enquête pour viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans a été ouverte mardi dernier.

Son témoignage vient s’ajouter à la longue liste des accusations portées contre le gynécologue Emile Daraï.

Le regard fixe, Jade s’efforce de mettre les mots sur ses douloureuses réminiscences. Sa description fait écho avec celles des autres victimes présumées, faisant état des violences gynécologiques et autres actes “brutaux” perpétrés sur les patientes par ce professeur réputé de l’hôpital Tenon, à Paris, et spécialiste de l’endométriose.

Jade est encore mineure quand elle consulte le Professeur Emile Daraï. L’adolescente de 16 ans souhaite voir prendre en charge la tumeur qui s’étend à son ovaire gauche.

Jade soupire :

“D’un coup, il m’a rentré le spéculum sans mon accord. J’étais très mal et en larmes à cause de la douleur. Lors d’une autre visite, j’ai eu la chance de tomber sur un super médecin pour mon opération. Il m’a dit que cet examen gynécologique n’était pas du tout nécessaire. Je me suis rendu compte que ce que le médecin m’avait fait était bizarre”.

Les souvenirs de Jade se confondent avec les dires de la vingtaine de victimes qui accusent le Professeur Daraï. Sselon le collectif Stop aux Violences Obstétricales&Gynécologiques, ce dernier “sévit depuis des années”, alors qu’une enquête pour viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans a été ouverte mardi et confiée à la brigade des mineurs.

Alors, le mot d’ordre se faisait clair, ce samedi, à l’occasion du rassemblement organisé face à l’hôpital Tenon, situé dans le 20e arrondissement de la capitale: les associations rassemblées réclamaient le départ pur et simple du gynécologue incriminé.

Une militante du collectif Droits des femmes s’exaspère :

“Ce qu’on voudrait, c’est que cette personne soit suspendue. On ne peut pas accepter que les violences continuent”.

Pour Claire Charlès, porte-parole du collectif Les Effrontées, présent lors de cette réunion de soutien qui a regroupé une soixantaine de personnes, ce rassemblement doit encourager les victimes de violences obstétricales à prendre la parole.

Claire Charlès martèle :

“Les femmes sortent de là dans tous leurs états, mais elles ont toujours cette impression que cela est peut-être normal, après tout. Donc, elles vont intérioriser, enfouir, ne pas en parler. Ce qui est vraiment génial avec ce mouvement, c’est qu’on est en train de dire: ‘non, ce n’est pas normal’”.

Pour l’heure, Emile Daraï continue à démentir les faits qui lui sont reprochés.

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