Coulommiers | Pédocriminel en liberté ! Justice incohérente ! Sursis et 2 relaxes pour l’agresseur !

Un quadragénaire a été condamné pour agression sexuelle sur une jeune fille mineure, à Coulommiers. Il a écopé d’une peine avec sursis et de plusieurs interdictions.

Attention Danger Pédocriminel en liberté !

En février 2018, Elsa* et sa mère ont poussé la porte du commissariat de Coulommiers, venues dénoncer les agissements d’un homme travaillant pour une association locale d’entraide.

Un jour, Jean accepte de faire appel à la jeune Elsa pour réaliser la décoration d’un berceau en cours de fabrication pour un couple d’adhérents. Dès le premier soir, avec l’accord de la maman, il l’invite au restaurant pour la remercier. Son comportement commence alors à changer. L’homme ne parle plus que de sexualité, ses questions embarrassent la petite fille. Il devient très tactile – une main sur la cuisse ou sur la hanche, une bise sur la joue, une tape sur les fesses – et aussi très familier.

Mis en cause dans plusieurs affaires

Très vite, les policiers font le rapprochement avec trois affaires de violences sur mineures enregistrées un mois plus tôt. Deux jeunes filles ont signalé avoir été suivies voire poursuivies sur le chemin du collège, à Coulommiers, par un homme en voiture, sans toutefois pouvoir le décrire.

Marylène, elle, a déclaré avoir été abordée vers 7 h 30, alors qu’elle rejoignait son établissement scolaire. Un véhicule Peugeot de couleur noire s’est arrêté à sa hauteur et le conducteur a tenté de la faire monter de force à bord. Mais un coup de pied a surpris l’agresseur et a permis à Marylène de s’enfuir. Elle n’a reconnu Jean qu’après avoir vu une photo récupérée par sa mère sur Facebook, pourtant bien différente de la description donnée au moment de la plainte.

L’individu a été interpellé, placé en garde à vue puis incarcéré. Durant l’enquête, un ancien voisin est venu déposer spontanément l’unité centrale d’un ordinateur laissé en dépôt chez lui. Son exploitation a révélé le stockage de 47 images pédopornographiques et permis la récupération de 110 fichiers détruits.

Incapable d’identifier Jean comme l’auteur de certains faits dénoncés, faute d’éléments précis pour le prouver, le juge d’instruction en charge du dossier a prononcé deux non-lieux. À l’issue d’une détention provisoire de douze mois, Jean a été placé sous contrôle judiciaire puis renvoyé par ordonnance vers une juridiction correctionnelle pour agression sexuelle, violences sur mineures et détention d’images illicites.

« Heureusement que j’ai été arrêté… »

Mercredi 7 octobre, la présidente d’audience a choisi d’instruire séparément chaque infraction, permettant aux prévenu et parties civiles de s’exprimer.

Sans attendre la plaidoirie de son avocate et sans chercher à capter le regard d’Elsa, Jean a reconnu les paroles et gestes déplacés à son encontre.

Il a confirmé à la barre des déclarations faites aux policiers :

« Heureusement que j’ai été arrêté, je ne sais pas jusqu’où j’aurais été ! Je ne pensais pas faire mal. Je n’avais pas conscience de commettre une infraction. En prison, j’ai pu en parler et me libérer ».

Puis comme pour chercher à s’exonérer des accusations, selon l’appréciation du procureur de la République, il a livré successivement plusieurs informations personnelles » :

« Je n’ai pas eu d’enfance, madame le juge. J’ai été maltraité. Je n’ai jamais eu les codes. Alors, parler de sexe, c’était banal. Et puis je n’ai jamais été attiré sexuellement par les jeunes filles ».

Enfin, pour donner du crédit à ses affirmations, il a avoué avoir été « violé par son père » et a révélé son homosexualité.

« Un homme qui a le syndrome de Peter Pan »

Sans paraître trop impressionnée par la présence de Jean, Elsa a expliqué pourquoi elle était restée pendant trois jours et n’avait prévenu sa mère qu’à la fin :

« Je n’ai pas osé lui dire ma gêne, c’est un adulte ! Et je voulais finir les dessins car il devait venir chez ma mère faire des travaux ».

Ensuite Jean a laissé le soin à son avocate de contrer les deux autres accusations pour étayer une demande de relaxe. Pour introduire sa plaidoirie, elle a brossé un tableau de son client : « Un homme déroutant, parfois fuyant. Un homme qui a le syndrome de Peter Pan, un enfant coincé dans le corps d’un homme ». Sans nier l’agression subie par Marylène, elle s’est attachée à pointer les incohérences : plusieurs écarts dans les déclarations de la jeune fille, probable influence de la mère à l’aide de la photo récupérée, possession d’une camionnette blanche Peugeot Partner blanc par son client.

Abordant le délit des images détenues, elle a basé sa démonstration sur une succession de questions. Pourquoi l’ordinateur a-t-il été immédiatement considéré comme preuve sans autres investigations ? Pourquoi Jean se serait-il acheté un tel équipement alors qu’il « vivait chichement dans sa fourgonnette » sans accès à l’électricité ? Pourquoi l’aurait-il laissé avec des fichiers compromettants ? Pourquoi ne l’a-t-il pas récupéré une fois hébergé à Mouroux ?

Les arguments de la défense ont permis à Jean de bénéficier de deux relaxes au bénéfice du doute concernant les violences sur Marylène et la détention d’images et vidéos pédopornographiques.

Reconnu coupable pour l’agression sexuelle sur Elsa, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire de trois ans. Il devra se soumettre à des soins psychothérapeutiques, aux interdictions de contact avec la victime et de travail avec les mineurs. Il devra verser 1 200 euros de dommages et intérêts à Elsa. Son nom ira rejoindre la longue liste des délinquants sexuels dans le fichier national.

*Les prénoms ont été modifiés

Source : actu.fr

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