Ouveillan | Un père accusé du viol de ses deux filles

Son père lui bandait les yeux pour lui faire sucer son pénis

L’accusé n’a rien reconnu. Anne aurait subi les viols de son père de l’âge de 9 ans jusqu’à ses 14 ans soit de 2004 à 2012. Sa sœur Géraldine aurait subi le même sort sur une période d’un an entre ses 8 et 9 ans de 2009 à 2010.

Leur père avait été jugé en 2015 par le tribunal correctionnel de Narbonne comme l’a rappelé le président pour des agressions sexuelles sur des mineures. Après son incarcération, la parole des deux victimes s’est libérée. Elles appartiennent à une fratrie de sept enfants, une famille partie d’Auvergne pour rejoindre Ouveillan en 2009.

Je suis un père autoritaire, mais pas violent.

Alors que certains des enfants sont placés après la détention de leur père, Géraldine fait des confidences à un éducateur de la Maison de l’Enfant. Elle lui raconte les « attouchements » qu’elle a subis de son père alors qu’elle avait 8 ans. L’éducateur entendu hier par la cour d’Assises a rapporté les révélations :

« Elle m’a expliqué que son père lui bandait les yeux et lui faisait sucer son doigt. Puis, elle a compris plus tard que ce n’était pas son doigt ».

À la barre, l’enquêteur de la gendarmerie a expliqué à la cour que Géraldine avait décrit des pénétrations vaginales et des fellations :

« Quand je sors de la douche, il vient voir si je suis bien lavée, tous les soirs, tous les jours pendant un an ».

Anne a décrit le même procédé : le bandeau sur les yeux et la violence, une composante importante.

« Si je voulais pas, il me frappait et me jetait contre le mur ».

Le témoignage de l’aînée va dans le même sens :

« On recevait des gifles, il nous tirait les cheveux. En trois secondes, il entrait dans une extrême violence ».

Jeudi, l’accusé n’a pas fait beaucoup d’observations. Tout comme lors de son audition de garde à vue :

« C’est faux. Je n’ai pas violé mes filles ».

Il a répondu à Me Isabelle Fornairon, pour la partie civile :

« Je suis un père autoritaire qui a sept enfants, mais je ne suis pas violent ».

Il a également dit à la Cour que sa fille aînée s’était « associée contre lui pour avoir la garde des enfants ».

À l’issue de sa détention, pour les faits de 2012, l’accusé voulait partir en Guadeloupe avec les enfants mineurs. Pour la défense, Me Élodie Couturier a demandé des éclaircissements sur cette « étrangeté : ces révélations se font juste au moment où votre père va être libéré ».

« Je pense qu’il n’y a aucun rapport », a conclu la grande sœur.

Les deux victimes ont témoigné hier. Notamment Anne, qui a confirmé avoir voulu protéger ses autres sœurs :

« J’avais fait promettre à mon père qu’il ne touchait pas les autres contre mon silence ».

Source : lindependant

Source(s):