Orne | Un oncle incestueux écope de deux ans de prison

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« Il avait la confiance de toute la famille »
Un homme de 29 ans a été condamné, par le tribunal d’Alençon, pour des agressions sexuelles incestueuses. Pendant des années, il a imposé des sévices sexuels à ses deux nièces, dans le Perche ornais.

L’ homme de 29 ans a été condamné en son absence notamment à 2 ans de prison et l’obligation de quitter la commune par le tribunal d’Alençon le jeudi 4 juillet 2024, pour des agressions sexuelles incestueuses.

Entre 2016 et 2019, il a imposé des sévices sexuels à ses deux nièces dès leur 4 et 7 ans, dans le Perche ornais.

La projection de la vidéo est une épreuve trop difficile pour l’adolescente de 16 ans.

Elle quitte la salle d’audience, en pleurs, avec sa mère.

Impossible pour elle de revoir ces images, accablantes pour son oncle.

L’enregistrement est capté par l’une des filles.

En rigolant, elle semble vouloir surprendre sa soeur.

L’image est sombre, un flash permet de distinguer la scène.

Elle rentre dans une chambre, volet entrouvert.

L’autre petite fille, âgée d’à peine 4 ou 5 ans, est dans sa couette, sourit en voyant sa soeur.

Sur son ventre, un homme d’une vingtaine d’années est couché, les bras autour de l’enfant.

La fille enlève la couette.

Elle remonte son pantalon.

L’homme se lève également, paraît gêné.

Cette vidéo avait été transférée à la gendarmerie par la mère des deux petites, et soeur de l’homme poursuivi, après la révélation des faits.

Par hasard, en 2021, la maman était tombée sur une lettre de sa fille aînée, une conversation écrite avec l’une de ses camarades d’école, « comme des SMS par courrier », illustre le juge Éric Martin.

Le contenu est plus qu’alarmant :

« Je voulais te dire mon plus gros secret. Je projette de me suicider. Je me suis fait attoucher par mon oncle et mon frère. »

Si le frère est rapidement mis hors de cause, les charges pesant sur l’oncle gonflent aussi vite.

Entre 2016 et 2019, dans leur domicile du Perche, les petites filles ont été victimes d’attouchements réguliers.

Lors des premiers faits, elles ont environ 4 et 7 ans.

Il dormait dans leur lit, les embrassait sur la bouche et leur touchait le corps et les parties intimes.

« J’ai eu du mal car je ne l’imaginais pas comme ça, raconte la mère aux gendarmes. Je ne pensais pas qu’on pouvait faire ça à ses nièces. »

La grande soeur vit son audition comme « un soulagement ».

Tandis que son oncle réfute catégoriquement, traite ses nièces de « menteuses », de « méchantes ».

Il avoue cependant avoir pris des douches avec la petite soeur (absente à l’audience), et les avoir embrassées :

« C’était un jeu de mariage », glisse-t-il aux enquêteurs.

L’homme, aujourd’hui âgé de 29 ans, ne daigne même pas se présenter à son procès.

« Il brille par son absence, dénonce Me Aline Bougeard. Il avait la confiance de toute la famille. »

Elle rappelle qu’il habite toujours face à leur domicile.

Les deux soeurs présentent « des séquelles psychologiques ».

L’aînée a notamment « peur des hommes ».

Si les faits ont duré aussi longtemps, c’est notamment

« Parce qu’elles vivaient la même chose et ont donc mis du temps avant de se rendre compte que ce n’était pas normal ».

Après un rapide délibéré, le tribunal décide d’une peine « sévère mais juste ».

L’oncle est condamné à deux ans de prison, ainsi qu’à trois ans de suivi socio-judiciaire.

Il devra se soigner, ne plus entrer en contact avec les victimes, leur verser 3 000 € à chacune et 500 € à chaque parent.

Et quitter leur commune.

« Il déménage, il dégage ! » martèle le juge.

Il n’oublie pas d’avoir un mot pour la jeune femme :

« Tu as été très courageuse de venir. »

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