
Oise | Trois hommes mis en examen pour traite d’êtres humains
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 24/04/2025
- 19:01
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Confronté dans le passé à cet homme, la voix tremblante, il livre son témoignage au Figaro.
«J’étais content. Enfin ils vont être derrière les barreaux», s’est réjoui Fabrice*, dont le prénom a été changé pour conserver son anonymat.
Il a notamment rencontré Pierre Robert au début des années 2000 sur leur lieu commun de travail, la brasserie «Le Kiosque».
Selon ses dires, «vers 2006 ou 2007», Pierre Robert, était propriétaire du «Kiosque» situé juste en face de la gare de Beauvais.
À cette époque, le mis en cause était réputé pour organiser des soirées «LGBT», où l’alcool et la drogue coulaient à flots.
«Ça touchait autant les garçons que les filles», nous précise Fabrice qui explique que des jeunes filles – parfois mineures – étaient recrutées par Pierre Robert en tant que serveuses et certaines étaient alors «mises à disposition» pour ses amis : dans le lot, des élus et des membres des forces de l’ordre, révèle Fabrice, âgé aujourd’hui de 47 ans.
Une version que Julien* confirme ce mercredi.
Habitant de Beauvais depuis toujours, Julien a vu défiler tout le bal de Pierre Robert, et dans cette atmosphère festive et sans limite, c’est bien lui qui menait la danse.
«Pierre Robert ça fait des années qu’on sait qu’il est comme ça. À l’époque il avait des petits serveurs, des gamins, ils leur proposaient des fellations, des attouchements… mais il ne passait jamais devant le tribunal», affirme Julien auprès du Figaro.
La «chambre des sévices»
Considéré comme «un homme avec le bras long», Pierre Robert instaurait un climat de peur dans la ville.
Les Beauvaisiens refusaient de parler, tétanisés à l’idée de se retrouver dans sa ligne de mire.
Selon le témoignage des deux hommes, lors des soirées au «Kiosque», le suspect laissait entrer de nombreux jeunes mineurs et les «rinçait» en alcool (il leur offrait à boire NDLR), poursuit Fabrice.
Lorsque ces jeunes étaient trop ivres, il demandait à son «bras droit et videur» de les emmener à son hôtel, le Chenal, situé juste en face du «Kiosque» pour que les jeunes hommes soûls «se reposent».
Là, les jeunes clients pouvaient se retrouver dans une pièce connue pour être appelée «chambre des sévices» ou «chambre des plaisirs».
Certains d’entre eux seraient entrés volontairement dans cette pièce, mais d’autres auraient été violés, détaille encore Fabrice.
De son côté, Julien relate les mêmes faits : il se rappelle des jeunes mineurs ivres de leur soirée qui finissaient dans l’hôtel de Pierre Robert.
«C’est un porc !», s’emporte Julien.
Jeune homme séquestré
Lorsqu’il évoque ces souvenirs douloureux, Fabrice a la gorge serrée et peine parfois à trouver ses mots.
Il se remémore un jour en particulier, en 2006, lorsqu’il travaillait pour Pierre Robert.
L’homme d’affaires l’avait missionné pour livrer de la nourriture à un proche, qui se trouvait dans un de ses appartements, près de la place Saint Etienne.
«Il y avait un jeune mineur maghrébin enfermé et moi je devais lui apporter à manger», se souvient Fabrice qui a alors interrogé son patron sur l’identité du jeune homme.
«Pierre Robert a dit qu’il le protégeait parce qu’il était recherché par sa famille à cause de son homosexualité», raconte-t-il.
Ce n’est que bien plus tard, en regroupant les témoignages, que Fabrice a appris que le jeune garçon était enfermé dans l’appartement et n’avait aucune clé pour sortir.
Un signalement à l’OFMIN
Le 1er avril, Pierre Robert et deux autres hommes âgés de 49 et 42 ans, ont été interpellés, suspectés d’être en lien avec un réseau pédocriminel.
Ils ont été déférés et présentés aux juges d’instruction, indique le parquet de Paris.
C’est par un signalement reçu à l’Office Mineurs (OFMIN) le 20 août 2024, mettant en cause un Français séjournant régulièrement au Sénégal, que les trois hommes ont pu être arrêtés.
Une information judiciaire avait été ouverte le 4 novembre dernier, détaille encore le parquet.
Pierre Robert est notamment poursuivi pour proxénétisme aggravé commis en bande organisée, viol commis sur un mineur de 15 ans et agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans.
Le deuxième suspect, dont l’identité n’a pas été dévoilée, est un homme âgé de 49 ans, poursuivi pour des faits de proxénétisme aggravé commis en bande organisée et traite d’être humain en bande organisée.
Il a été placé sous contrôle judiciaire strict, bien que le parquet ait requis son placement en détention provisoire.
Enfin, le troisième, Adrien Bastard, est un homme âgé de 42 ans mis en examen pour proxénétisme aggravé commis en bande organisée et traite d’être humain en bande organisée.
Pierre Robert et Adrien Bastard, figures de l’agglomération beauvaisienne, ont été placés en détention provisoire.
D’après Fabrice, Adrien Bastard, aurait aussi trempé dans les activités illégales de Pierre Robert, bien qu’il montre un tout autre profil sur ses réseaux.
Celui qui faisait partie des organisateurs de Mister Picardie, s’affiche avec de nombreuses célébrités comme l’humoriste Kev Adams ou le chroniqueur Cyril Hanouna.
D’après les propos de Fabrice et Julien, Adrien Bastard était régulièrement aperçu aux côtés de jeunes hommes.
Fabrice se rappelle également l’avoir rencontré lors d’un casting : Adrien Bastard souhaitait des participants de plus en plus jeunes, voire mineurs, et il leur demandait régulièrement de se mettre en sous-vêtements, «alors qu’il n’y en avait pas la nécessité», se rappelle Fabrice.
Aujourd’hui, Fabrice et Julien se sentent libres de pouvoir parler en toute tranquillité et espèrent tous deux que la justice «fasse son travail».
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