Oise  | Alice 11 ans violée par Michaël M. son parrain

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Son parrain a déjà été condamné à 10 ans de prison en 2022 pour des faits similaires
La mère d’Alice avait rencontré Michaël sur internet et était devenu son meilleur ami. Michael M. est jugé jusqu’à ce jeudi 23 janvier par la cour criminelle de l’Oise pour un viol et des agressions sexuelles sur la fille de sa meilleure amie, âgée de 11 ans au moment des faits.

« Pour Alice* (le prénom a été changé), c’est une destruction totale. J’ai l’impression que ce n’est pas réparable. »

À la barre, Céline évoque les multiples traumatismes vécus par sa fille, aujourd’hui âgée de 16 ans, notamment ceux causés par Michael M., « son frère de cœur ».

Ce mercredi, cet homme d’une quarantaine d’années comparait pour deux jours devant la cour criminelle de l’Oise de Beauvais pour « viol sur mineur de moins de 15 ans », « agressions sexuelles » et « corruption de mineur ».

Plusieurs faits qui auraient été commis durant l’année 2019 alors qu’Alice n’avait que 11 ans.

L’homme, originaire d’un petit village de l’ouest du département n’est pas un inconnu pour la justice. En 2022, il a été condamné à dix ans de prison par la cour d’assises de l’Oise pour des faits similaires commis sur la fille de sa compagne.

À la demande de la famille, le procès ne se tient pas à huis clos, ce qui est habituellement le cas pour les audiences concernant des mineurs. « J’ai vu avec mes clientes, elles voulaient que la justice soit rendue au grand jour », souligne Me Abdou Djae, avocat des parties civiles. Michael M. encourt jusqu’à 20 ans de prison.

« Il aurait dû garder ses mains dans les poches »

La vie d’Alice ressemble à un long parcours infernal. À l’âge de 4 mois, on lui diagnostique le syndrome du bébé secoué, entraînant chez elle un léger handicap. Dans son enfance, elle est violée par son père, lui aussi condamné par la cour d’Assises de l’Oise, puis par un cousin âgé de 13 ans.

Si les faits seront détaillés et examinés ce jeudi 23 janvier, le témoignage d’Alice a été lu dans le rapport d’un expert médical.

« Il m’a touché dans sa maison dans l’Eure et aussi dans l’Oise », rapporte la jeune fille dans ce document. On allait dans sa chambre, je lui ai dit que je ne voulais pas. »

Traumatisée par les violences sexuelles subies durant son enfance, Alice reproduirait, selon sa mère, certains sévices infligés par son père, qui lui faisait notamment regarder des films pornos.

Alors qu’une partie des faits reprochés auraient eu lieu lors du visionnage d’un film du genre, la victime a reconnu que c’est elle qui avait demandé à le regarder. « Même si je lui demandais ça, il aurait dû garder ses mains dans les poches, accuse-t-elle. Il a profité de mon innocence.

« C’était mon confident »

Céline n’a « jamais imaginé Michael M. capable de faire ça, surtout qu’il était au courant de tout ce qu’avait subi Alice ».

Elle l’a connu sur Internet sur un site de rencontre après la séparation d’avec son mari. « La vie a fait qu’on est devenu amis, raconte-t-elle. C’était quelqu’un d’important, mon confident. On allait en week-end chez lui, je lui laissais même ma fille de temps en temps parce qu’ils s’adoraient. C’est Alice qui m’a demandé de le choisir comme parrain. »

Michael M. a reconnu partiellement les faits.

« Il a avoué mais il déclare que tout s’est déroulé sur une seule journée, précise Me Benoît Varin, avocat de la défense. Il nie toute forme de violence ainsi que d’autres épisodes. »

Michael M. a été reconnu coupable de viol et d’agressions sexuelles sur mineur, ce jeudi 23 janvier, par la cour criminelle de l’Oise, à Beauvais.

Des faits survenus en 2019. L’homme de 46 ans avait écopé d’une peine identique en 2022, déjà pour un viol sur mineur commis la même année.

C’est par le témoignage très fort de la victime, Alice (le prénom a été changé), que s’est ouvert le deuxième et dernier jour du procès pour viol, agressions sexuelles et corruption de mineur de Michael M., 46 ans, devant la cour criminelle de l’Oise. Reconnu coupable, ce dernier a été condamné à dix ans de réclusion et à un suivi socio judiciaire de cinq ans.

Depuis le box des accusés, il a fait face à sa victime, sa filleule, aujourd’hui âgée de 16 ans, mais qui en avait 11 à l’époque des faits, en 2019.

À la barre, Alice ne tremble pas et commence son récit par une terrible question.

« Je ne comprends pas comment tu as pu me faire ça, me faire vivre ça ? », assène-t-elle en le regardant dans les yeux. « Je voulais te voir comme un père, rappelle-t-elle. Ce n’était pas à moi de t’arrêter.

« Maintenant, je vais m’en sortir »

Elle raconte ensuite les faits, le viol et les agressions sexuelles.

L’adolescente indique qu’elle voyait souvent son parrain « le week-end » et que, parfois, elle passait une semaine chez lui.

Elle précise également que si « le viol ne s’est produit qu’une seule fois », elle a visionné à plusieurs reprises des films pornos avec lui tout en se masturbant : « Mon père l’avait déjà fait et m’avait dit que c’était normal entre un père et une fille. » 

Elle termine son terrible récit en rappelant avoir voulu mourir plusieurs fois. « J’espère que tu prendras autant d’années que moi j’ai souffert, lance-t-elle. Maintenant, je vais m’en sortir. »

Lorsqu’il témoigne à son tour, Michael M. s’excuse en sanglotant.

« Aucun mot ne sera assez puissant pour réparer tout ça, confesse-t-il. Je ne veux plus que tu te fasses de mal à cause de moi et de ce que je t’ai fait. Je sais que ce n’est pas grand-chose, mais je te demande pardon. J’aurais dû dire non, je suis adulte. » Michael M. reconnaît les faits mais assure qu’ils ne se sont produits que pendant une journée. « On a regardé deux ou trois films pornos le jour des faits », lâche-t-il.

Une victime au parcours semé d’horreurs

Déjà condamné en 2022 par la cour d’assises de l’Oise à dix ans de prison pour avoir violé en 2019 la fille mineure de sa compagne, Michael M. assure pourtant ne pas ressentir d’attirance pour les filles prépubères.

« J’étais frustré sexuellement, tente-t-il de justifier. Je ne peux pas l’expliquer, je travaille sur moi pour comprendre. »

Interrogé par le président, l’accusé a avoué qu’il savait qu’Alice était vulnérable.

En effet, la vie d’Alice ressemble à un long parcours infernal.

À l’âge de 4 mois, on lui diagnostique le syndrome du bébé secoué, entraînant chez elle un léger handicap. Dans son enfance, elle est violée par son père, lui aussi condamné par la cour d’Assises de l’Oise, puis par un cousin âgé de 13 ans…

« J’ai trahi sa confiance et celle de sa mère. Je n’ai pas percuté, la pulsion sexuelle a pris le dessus. Mais, j’ai respecté ce qu’elle me disait, il n’y a pas eu de violence, pas de pénétration. »

Après de nouvelles excuses, Michael M. conclut : « Je veux payer pour ce que j’ai fait. »

 

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