Octeville-sur-Mer | Un ex-directeur de garderie prend 1 an ferme pour des agressions sexuelles

En parallèle à des messages téléphoniques sans équivoque, l’homme de 30 ans a agressé sexuellement à deux reprises la fille d’une de ses subordonnées, près du Havre, l’année dernière.

Illustration.

Les juges tapent fort en direction de Charles, 30 ans. L’interdiction d’approcher la victime lui est faite. L’interdiction de côtoyer des mineurs durant trois ans. L’interdiction de fréquenter des lieux où se trouvent habituellement des mineurs. L’interdiction d’exercer une activité en lien avec les mineurs.

En août 2017, le Havrais était directeur par intérim d’une garderie à Octeville-sur-Mer dans la région havraise lors des agressions sexuelles dont il est reconnu coupable.

Lorsque le président du tribunal correctionnel du Havre pose la question au prévenu, chacun autour de lui tend l’oreille pour savoir s’il avoue de sa voix sourde.

Il admet « un comportement ».

Rien de plus.

Son avocate plaidera la relaxe.

De l’autre côté de la barre, assistant la partie civile, Me Anne Tugaut le martèle :

« L’enfant, c’est son métier.

Il sait parler aux adolescents.

Il en a les expressions.

Et, il est bien placé pour connaître les distances qu’il doit garder ».

Il lui a caressé les cheveux et le ventre

Tout commence pour Charles au moment où la police municipale intervient à Octeville-sur-Mer pour un différend entre lui et sa compagne, l’année dernière.

Il nie des difficultés dans son couple.

Sa concubine offre des précisions.

Et, les ennuis judiciaires se mettent en place pour le directeur par intérim.

De nombreuses jeunes femmes et adolescentes sont auditionnées.

Parmi elles, il y a la victime assise sur le banc de la partie civile.

Il s’agit de la fille d’une subordonnée de Charles à l’époque des faits au sein de la garderie.

Elle a 15 ans quand elle reçoit un flot de SMS de la part du chef de sa mère.

Il fait état de ses expériences sexuelles, de ses ébats amoureux filmés, de ses rêves et fantasmes avec l’adolescente.

« Pourquoi faites-vous ça à une gamine de 15 ans ? », veut savoir le président.

« Je ne sais pas, marmonne le prévenu de petite taille, immobile dans son long manteau.

On s’entendait bien. »

Même son avocate présente à ses côtés lui demande d’élever la voix.

« Deux faits vont être encore plus marquants », prévient le juge.

En août 2017, Charles prétexte une surcharge de travail pour solliciter l’aide de l’adolescente à la garderie.

Un jour, il essaye de l’embrasser, lui impose une balayette qui la met au sol, tente de la prendre dans ses bras.

« Il a reconnu en garde à vue s’être inventé du travail », pointe Me Tugaut.

Le prévenu répond que ses aveux ponctuels au commissariat lui ont été arrachés.

Second épisode contesté, il s’invente, également en août, une sortie entre amis pour faire venir sa victime chez lui.

Afin qu’elle garde sa fille.

Mais la prétendue soirée avec les copains est annulée.

Charles reste à la maison.

Il avance avoir pour habitude de regarder un dessin animé avec son enfant, dans son lit.

Il y invite l’adolescente et en profite pour lui caresser les cheveux et le ventre.

Charles n’admet que des chatouilles, en présence de sa propre fille.

Il ne lâche que ce qui ne lui est pas pénalement reprochable.

Dans ses SMS, il écrit « tu me manques », « je suis vide sans toi »…

Reconnu coupable pour les deux épisodes d’agression sexuelle, Charles est condamné à dix-huit mois de prison, dont douze ferme dépourvus de mandat de dépôt.

Il aura à indemniser la jeune fille et ses parents.

Son identité figure désormais au fichier des délinquants sexuels.

Source : Paris-Normandie

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