Occitanie | Laxisme judiciaire pour le papy qui s’est livré à d’abominables actes

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“Mon grand-père m’a touchée pendant des années, cela a été progressif”
Le septuagénaire a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement sa petite-fille alors mineure entre 2014 et 2017. Placé sous contrôle judiciaire, il comparaissait libre. Il a été conduit à la maison d’arrêt de Nîmes dès la fin de l’audience.

Je reconnais l’agression sexuelle mais sans intention de sexualité.”

Alambiquées, les explications de cet homme de 75 ans devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Lors d’un huis clos partiel, il examinait, ce mardi, les faits commis par cet habitant du Gard Rhodanien qui comparaissait pour agression sexuelle incestueuse sur un mineur de 15 ans et corruption de mineur, en l’occurrence sa petite-fille aujourd’hui âgée de 18 ans.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 15 octobre 2020, il comparaissait libre. Il a été conduit par la police à la maison d’arrêt de Nîmes dès la fin de l’audience, sous les yeux de son épouse réconfortée par son gendre, le papa de la victime qui, elle, n’était pas présente.

Les faits ont été révélés dans le cercle familial en mai 2017. Sur la pression des parents de la victime, ils ont été dénoncés par le grand-père lui-même en octobre 2020 dans une lettre de quatre pages donnée en main propre à la police.

L’agresseur présumé reconnaissait s’être livré à des actes incestueux à une seule reprise seulement. Mais lors de l’instruction, au fil des entretiens, le témoignage de sa petite-fille a contredit la version du grand-père :

“Mon grand-père m’a touchée pendant des années, cela a été progressif.”

De 2014 à 2017, durant les vacances scolaires que la jeune fille, alors âgée de 10 à 13 ans, et sa sœur cadette, qui résident dans le Nord, venaient passer dans le Gard, le grand-père visionnait avec l’aînée des films pornographiques qu’il disait avoir trouvés dans le train ou sur la plage et lui faisait toucher son sexe en érection.

Au milieu de la nuit, lorsque tout le monde dormait, il venait la rejoindre pour des caresses s’achevant sur les parties les plus intimes.

“Avec mon regard d’aujourd’hui, je me rends compte qu’il me masturbait” a dit aux enquêteurs la victime qui déclarera aussi que son grand-père lui léchait le sexe.

“Je ne m’en souviens pas”, dira l’homme au président ajoutant : “je suis prêt à admettre que c’est vrai.”

“Il existe les deux caractères de la pédophilie”, a estimé l’expert psychiatre dans son rapport.

“C’est un pédophile qui ne se reconnaît pas comme tel. Il ne se rend pas compte des conséquences que ses actes vont avoir sur sa petite-fille qui va avoir du mal à se projeter dans une vie d’adulte et de couple”, a dit, pour sa part, Me Chatelain, l’avocate de la partie civile

Plus sévère encore, Stéphane Bertand, au nom du ministère public, a dénoncé “la culpabilité de façade d’un homme qui se cherche des excuses”, demandant une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis.

Le tribunal est allé au-delà de ses réquisitions en condamnant le septuagénaire à cinq ans de prison dont deux avec sursis avec inscription au fichier des délinquants sexuels, obligation de soins et interdiction de rentrer en contact avec ses deux petites-filles.

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