Nord | Dix ans de prison pour avoir violé la nièce de son ex-femme

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L’homme a fini par reconnaître les faits
La cour criminelle du Nord a condamné hier C.M., un homme de 47 ans, à dix ans de réclusion criminelle pour des viols sur mineure commis à Comines et Wervicq-Sud. Dans la matinée, l’accusé avait fini par reconnaître les faits.

Avouer les faits, reconnaître sa culpabilité, prendre ses responsabilités, c’est parfois long. Et nécessite peut-être un déclic.

Pour C. M. (1), il aura fallu attendre que Louane(2) raconte à la barre sa version. Non sans larmes.

« La voir comme ça, ça m’a fait mal. J’ai réfléchi, je ne veux pas mentir », lâche-t-il.

Surtout, au deuxième jour de son procès, la cour a diffusé des conversations téléphoniques entre lui et son ex-femme qu’elle avait enregistrées quelques jours après le dépôt de plainte.

Plus d’une heure d’échanges où C. M. répète qu’il n’a pas violé Louane, mais lâche des phrases qui posent question.

« Elle est formée comme une femme. Elle a beaucoup de pratique dans le domaine. »

« Je dis pas, quand elle aura 18 ans… »

La bande audio se termine par des propos qui sonnent comme des aveux.

« Ce qu’elle dit c’est un viol. Même une relation consentie, avec la notion de menace c’est un viol. »

C. M. se prend la tête dans les mains.

« Je ne me reconnais pas… J’ai honte. Je suis désolé .

Première révélation. Mais le chemin de la vérité est encore long.

L’homme de 47 ans continue de dire qu’il n’a pas demandé à Louane de lui faire une fellation à l’occasion d’un « Cap ou pas cap ».

La présidente de la cour, l’avocate générale, l’avocat de la défense. Tous l’auront poussé à parler. Il est 12 h 32, Me Xavier Raes, avocat de la défense, regarde l’accusé dans les yeux.

« Pas de géant »

« Allez, on y va. Faut être courageux. Est-ce que vous avez mis votre sexe dans sa bouche ou pas ? »

Un « oui » inaudible est enfin lâché. On y est.

« On a fait un pas de géant » commente l’avocate générale.

Un vent de soulagement souffle sur le banc des parties civiles.

« Louane m’a dit que le plus important pour elle, c’est qu’on la considère et qu’on ne lui dise pas qu’elle était une menteuse », confie Me Frédéric Dartigeas, avocat des parties civiles.

Le matin, la psychologue qui avait réalisé l’expertise de l’adolescente aujourd’hui âgée de 18 ans, avait souligné l’importance des aveux de l’accusé pour sa reconstruction

« C’est la reconnaissance de soi. Ça voudra dire qu’elle n’a pas menti et augmentera son estime. »

« Avouer, c’est accepter, au risque de l’effondrement de se voir tel qu’on est, explique Me Xavier Raes. C’est se rendre compte qu’on reproduit celui qu’on déteste. »

À l’évocation de son père, qui l’accuse d’inceste, C. M. craque.

« Il s’est construit lui-même dans la violence et l’inceste », rappelle l’avocate générale.

Pour elle, le quadragénaire n’est pas un « prédateur sexuel » et parle d’une « opportunité ».

« Je pense qu’il avait une attirance pour Louane. »

Elle requiert douze ans de réclusion criminelle, un suivi sociojudiciaire et une injonction de soins.

La cour criminelle condamne C. M. à dix ans de réclusion criminelle, un suivi sociojudiciaire de cinq ans et une injonction de soins.

Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels et ne devra plus entrer en contact avec Louane.

 

1. Nous ne donnons pas l’identité de l’accusé pour préserver celle de la victime.

2. Prénom d’emprunt.

 

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