Gramat | 4 ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement sa nièce de 13 ans

non

Des agressions au mode opératoire et aux allures de prédateur
Un homme de 46 ans condamné à 4 ans de prison ferme par le Tribunal Correctionnel de Cahors pour les agressions sexuelles infligées à sa nièce de 13 ans entre le 1.9.2020 et le 31.01.2021

Justice laxiste avec celui qui considère les femmes, dont sa nièce de 13 ans, comme “des putes”

Ce qui vous frappe, d’abord, c’est son sourire, tantôt contrit comme s’il ne comprenait pas ce qu’on lui reproche, tantôt gêné comme si tout ça n’était, au fond, qu’une odieuse machination pour l’abattre.

Mais la première fois qu’il apparaît, son sourire est franc, presque détendu :

« Non merci », refuse poliment Emilio* avec un large sourire quand la magistrate auditrice chargée de mener l’audience lui propose de s’asseoir ce mardi 19 mars.

Cet homme, d’origine portugaise, nie d’un bout à l’autre de l’audience dans des justifications qui peinent à convaincre. Encore plus en n’étant pas assisté d’un avocat.

Ayant des revenus trop importants pour obtenir une robe noire commise d’office, mais pas assez pour s’en offrir un – selon lui, c’est seul qu’il comparaît.

« J’ai toujours vécu avec des femmes. Je n’ai jamais fait ça, et ce n’est pas maintenant que je vais commencer », se défend-il invariablement.

La première agression relatée par Louise*, sa nièce, ressemble à toutes celles qui suivent, des agressions au même mode opératoire et aux allures de prédateur : elle est seule à la maison, occupée à une activité, et Emilio en profite pour arriver par-derrière.

C’est ce qui se passe quand, ce soir, la famille quitte la maison pour aller chez des amis. Louise reste dans la cuisine et s’occupe de la vaisselle.

« Je ne sais pas pourquoi, il s’est approché et a mis sa main dans mon vagin », raconte la jeune fille aux enquêteurs. « Je ne voulais pas. Il s’est mis à serrer mes seins ».

Tétanisée, complètement sidérée, la jeune fille parle de va-et-vient digitaux durant 15 minutes. Finalement, son oncle s’arrête grâce au bruit de la voiture de ses parents qui annoncent leur retour. Entre-temps, il lui aura lâché le fond de sa pensée pendant l’agression :

« Je sais que ça te fait plaisir. Ça te détend ».

Cette agression, ce n’est que le début d’une longue suite. La salle de bains, le salon, le grenier ou la cuisine deviennent les terrains de chasse du prédateur. Progressivement, au fil de cinq mois d’agressions estimées entre 20 et 30, la petite fille joyeuse se renferme sur elle-même, s’enferme dans sa chambre, s’isole des activités de la famille.

« Elle est la proie qui est là, et on en profite », résume Me Faugères.

« Nous avons le portrait-robot de l’agresseur sexuel », abonde un peu plus tard le procureur de la République, Alexandre Rossi.

À ces commentaires, Emilio dit n’avoir rien remarqué. Ni son changement de comportement, ni qu’elle aurait peur de lui :

« Pourquoi elle n’a pas porté plainte contre moi alors ? », tente-t-il avec, toujours, ce sourire gêné.

Alcoolique, décrit comme mythomane et obsédé par les femmes, Emilio peine à convaincre.

Ses proches décrivent un homme méprisant le genre féminin, et les réduisant à des « objets sexuels ».

«Vous avez une vision assez dépréciée des femmes », euphémise la magistrate auditrice.

« Je ne comprends pas », répond-t-il en fronçant les sourcils.

« Je veux dire qu’il ressort de l’instruction que vous considérez que toutes les femmes sont des putes », clarifie-t-elle.

De mensonge en mensonge, d’incohérence en incohérence, Emilio s’enfonce. Il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement dont 12 mois assortis du sursis probatoire pendant trois ans.

Il a pour interdiction de voir Louise et ses parents, d’exercer une activité en lien avec les mineurs et est inscrit au casier des délinquants sexuels.

Quand le jugement est prononcé, Emilio ne sourit plus.

*Les noms ont été modifiés

Source

Source(s):