Caen | Pas de prison pour le voyeur de la piscine aux multiples victimes

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Il détenait également des photos pédopornographiques
Pris en flagrant délit de voyeurisme dans les vestiaires de la piscine de Caen (Calvados), Dominique*, 56 ans, était jugé devant le tribunal correctionnel ce vendredi 5 mai 2023 pour voyeurisme donc, ainsi que pour détention d’images à caractère pédopornographique.

Le mercredi 8 février 2023, à la fin de son cours de piscine, un jeune garçon de 12 ans se change avec deux copains dans un vestiaire du stade nautique Eugène-Maës. Il aperçoit alors la main d’un homme sous la paroi puis un œil qui l’observe à travers un trou de la cloison.

Il empoigne son téléphone et filme quelques secondes l’individu qui l’observe. Puis il signale ce fait au responsable du club. Sur les images, l’homme serait en train de finir de se masturber.

Pris en charge par des personnels de la piscine, le quinquagénaire est appréhendé sur place par la police municipale puis transféré vers la police nationale. L’homme de 56 ans n’en serait pas à son coup d’essai.

Quatre jours plus tôt, le 4 février, une main courante a été déposée par la maman d’une adolescente de 12 ans, observée et filmée à son insu selon elle dans les vestiaires du stade nautique, même si elle n’a pas vu la personne qui le faisait. En revanche, Dominique était au stade nautique à ce moment-là.

Un autre jeune adolescent relate des faits de janvier 2023 et reconnaît formellement le quinquagénaire qui le regardait sous la douche.

“Plusieurs usagers avaient déjà été alertés par votre comportement « étrange », de quelqu’un qui vient dans les vestiaires et les douches de la piscine, mais rarement pour se baigner. Les surveillants vous avaient à l’œil depuis qu’ils vous avaient sorti d’un bassin alors que vous étiez en érection à côté de jeunes”. Bénédicte Delgove, présidente du tribunal

« Je reconnais les faits et j’en suis désolé », avoue à la barre le quinquagénaire, après avoir nié au début de la procédure.

Une perquisition chez lui a également permis aux enquêteurs de mettre la main sur 173 images pédopornographiques et trois vidéos.

Quant on lui demande s’il a un penchant pédophile, il répond :

” un peu “. “Ces agissements ne sont pas normaux, il faut que je fasse quelque chose.” Le prévenu à la barre

Le prévenu fréquente le stade nautique avec ce dessein depuis 2018.

Les parties civiles réclament 5 800€ pour le jeune garçon de 12 ans et ses parents, et 6 600€ pour la jeune ado de 12 ans et ses parents.

« Ce voyeurisme touche à l’innocence des enfants dans leur intimité », ajoute la représentante du parquet Farouz Benharkat.

« Avec effroi, ils se sont aperçus qu’ils n’étaient pas en sécurité à la piscine ».

Elle requiert 12 mois de prison avec sursis pour ce prévenu au casier vierge.

Le tribunal le relaxe pour les faits du 4 février, mais le condamne pour les faits du 8 février à 12 mois de prison avec sursis, avec obligation de soins, interdiction de fréquenter des piscines/centres aquatiques durant deux ans et interdiction d’activité professionnelle en contact avec des mineurs pendant 10 ans. Il devra en outre verser 900€ de préjudice moral au garçon de 12 ans et à ses parents.

*Prénom d’emprunt

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