Nœux | Un père condamné à 7 ans de prison pour des agressions sexuelles pendant 25 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 19/01/2022
- 17:30
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Il aura fallu vingt-cinq ans pour que les langues se délient…
Pour dénoncer les gestes honteux d’un père sur ses filles qui n’ont jamais osé parler.
Jusqu’à ce jour de septembre 2021 où l’une de ses filles – qui avait, elle, échappé aux attouchements sexuels – a surpris son père retirer la main de la culotte de sa fille de huit ans et demi.
C’est elle qui a brisé le silence, quand sa fille lui a avoué qu’il avait fait ça la première fois en novembre 2020 et que ça se reproduisait à chaque fois qu’elle allait chez lui.
Suite à ses révélations, trois des filles du quinquagénaire ont dénoncé avoir subi la même chose, quand elles avaient 5-6 ans ou 8-9 ans.
Des faits qui remontent à 1996 pour les plus anciens, à Béthune puis à Nœux, et qui se sont répétés sur plusieurs périodes.
Soudées au tribunal, vendredi, les jeunes femmes ont affronté un père qu’elles décrivent comme « violent, insultant, dégradant » ce que confirme le psychiatre qui parle d’un homme « agressif, avec un comportement pédophile et incestueux favorisé par une consommation d’alcool ».
L’une raconte qu’elle devait toucher son père dans la salle de bain.
Quand elle parle de plusieurs épisodes il répond:
« Une seule fois »
Il minimise, admettant juste quelques gestes supplémentaires quand son avocat le pousse à vider son sac.
Il admet aussi avoir frotté son sexe sur les fesses de sa petite-fille.
Mais il nie les accusations de la plus jeune de ses filles qui raconte qu’il a glissé sa main dans son pyjama quand elle dormait.
En pleurs elle lui lance:
« Menteur ! »
Et ce n’est pas le « Je suis désolé », difficilement lâché qui atténue la colère de ses filles:
« C’est trop tard, répond l’une d’elle. Je t’en veux énormément ! Pourquoi tu m’as fait ça. À mes sœurs, à la nièce… »
« Une petite voix qui me dit de faire ça »
D’autant que leur père justifie ses gestes par:
« Une petite voix qui me dit de faire ça. Mais moi je ne veux pas le faire… »
Me Dubout s’emporte:
« Vous n’avez rien de mieux à dire à vos filles en pleurs que c’est la voix ? »
L’avocat estime qu’on « ne leur a rien épargné », rappelant les placements, après le départ de leur mère, parce que la justice les pensait en danger, puis les agressions sexuelles.
Convaincue qu’elles ont oublié la moitié de ce qu’elles ont subi , la procureure insiste sur la durée des faits :
« Du 1er janvier 1996 au 8 septembre 2021, vingt-cinq ans… »
Elle ne croit pas à cette petite voix et invite celui qui a installé un climat d’inceste et de non-dits à assumer ses actes avant de requérir une peine de sept ans de prison.
Condamné à sept ans de prison
Pendant tout le procès, Me Waterlot a poussé son client à vider son sac, à reconnaître les faits dénoncés.
Ce qu’il a un peu admis, admettant « plusieurs fois quand, au début, il ne disait qu’une fois ».
L’avocat ne peut, par contre, que constater qu’il a toujours nié les faits sur l’une de ses filles.
« Il n’y a pas négation farouche des faits », sauf pour elle.
Il estime que la petite voix que son client évoque, c’est « un moyen de se protéger », estimant qu’il est certainement « compliqué d’admettre qu’il a pu commettre de tels faits sur ses enfants ».
Avant le délibéré, le quinquagénaire a pris la parole une dernière fois :
« Je voudrais dire à mes enfants et à ma petite-fille que je regrette tellement les faits. Je suis désolé ».
Mais sans obtenir le pardon de ses filles…
Les juges ont suivi les réquisitions de la procureure en condamnant le Nœuxois à sept ans de prison, avec un maintien en détention.
Une peine à laquelle s’ajoutent quatre de suivi sociojudiciaire assortis de 2 ans de prison supplémentaires s’il ne respecte pas l’obligation de soins et l’interdiction de contacts avec des mineurs.
Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Il devra verser 5 000 € de dommages et intérêts à l’une de ses filles et à sa petite-fille, les autres victimes ayant juste demandé « qu’il soit puni ».
Le prévenu a dix jours pour faire appel.
Nous n’indiquons pas l’identité du prévenu, malgré la lourde peine, pour préserver l’anonymat de ses filles et de sa petite-fille, toutes mineures au moment des faits.
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