Saint-Mixent-sur-Vie | 12 ans de réclusion criminelle pour viols sur mineure handicapée

MAJ 13/05/17

Un sexagénaire comparaissait pour viols sur mineure. Un long procès durant lequel les conséquences d’une déviance et ses motifs ont été mis au jour.

 

Hier c’était la seconde et dernière journée d’assises pour juger le sexagénaire du Saint-Maixentais âgé de 66 ans au moment des faits (en 2014). Il devait répondre d’au moins trois viols (fellation, avec le doigt et avec son sexe) sur la petite-fille handicapée (à 80 %), alors âgée de 17 ans, de sa nouvelle compagne (NR d’hier) mais aussi d’attouchements sexuels deux années plus tôt sur une petite-nièce par alliance, tout juste âgée de 12 ans au moment des faits.

“ A l’approche du procès la victime s’est remise cette fois à s’arracher les cheveux ”

La matinée avait d’entrée de jeu mal débuté pour l’accusé avec notamment le témoignage à la barre de celle qui fut 36 années durant son épouse et la mère de ses deux enfants. 

« J’ai beaucoup de choses à vous dire mais cela va être dur », avait-elle démarré devant le jury présidé par Katell Couhé. 

« J’ai été très malheureuse avec lui. Quand je revenais du boulot je me faisais disputer. Mais mon fils, celui qui a survécu, était malentendant. Les spécialistes m’avaient dit qu’il ne fallait surtout pas que je divorce. Pour sa santé. C’est ce que j’ai fait. Je couchais par terre pour ne pas utiliser trop de chauffage. Il comptait son argent sans arrêt. Même pour soigner mon fils, la nuit, j’étais obligée d’utiliser une petite lampe torche, pour économiser. »

S’en suivait une litanie d’exemples décrivant un personnage que la pingrerie apparemment avait conduit à faire souffrir sa famille.

« On peut dire qu’il était avare ? », interrogeait alors l’un des intervenants du tribunal. « Non, pas avare ! Il achetait pour lui des trucs de professionnels. Comme pour la photographie. Non, ce qu’on peut dire c’est qu’il ne pensait qu’à lui. »
Sur le plan sexuel, est-il vrai qu’il voulait vous forcer à l’échangisme ? « Oui je l’ai très mal vécu. Mais je voudrais oublier tout cela. Je m’excuse. »

Son fils venait à son tour témoigner, cette fois de son amour toujours présent pour son père tout en avouant son incapacité actuelle à pardonner les actes.

« Pour moi c’est comme s’il était deux personnes : mon père et puis un autre. »

Pour les parties civiles, Me Blouin qualifiait d’ « infâme » ce qu’avait commis l’ancien compagnon de sa cliente.

« Toutes les victimes ne sont pas présentes aujourd’hui à l’audience. Cet homme a passé son temps, durant tout ce procès, à se ménager. Il a essayé de se faire passer pour une victime. Sans arrêt il a reconnu les faits à demi-mots. “ C’est une erreur de jeunesse ”, vous a-t-il dit. Comme si toutes les personnes qui ont souffert durant leur enfance agissent finalement comme ce monsieur. Les experts vous l’ont dit : il a les capacités intellectuelles suffisantes pour faire un travail sur lui-même. Il n’est pas malade. Il n’y a aucune raison qui puisse expliquer qu’il ne veuille pas se remettre en question. C’est un dominateur frustré. »

Me Kerjan, pour la défense de la jeune handicapée, revenait une dernière fois sur les conséquences des viols.

« Elle s’est d’abord culpabilisée puis elle a retourné la violence qu’on lui a faite contre elle-même. Juste après elle s’est arraché les cils. A l’approche du procès elle a recommencé. Cette fois avec ses cheveux. Je suis convaincue que la reconstruction de ma cliente et de sa famille passera par la condamnation de l’accusé », a conclu l’avocate.

L’avocate générale a alors requis 12 ans de réclusion criminelle avec des contraintes en matière de soins. Ce que le jury a suivi. Le grand-père a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle. A sa sortie de prison il est également condamné à un suivi sociojudiciaire (avec obligation de soins) durant 5 ans.

S’il ne respecte pas son suivi il risque alors une peine maximale supplémentaire de 4 années de prison. Il est inscrit au fichier des agresseurs et criminels sexuels.

Le condamné dispose par ailleurs de 10 jours pour faire appel.

Source: La Nouvelle République


Article du 12/05/17

Saint-Maixent-sur-Vie | Un sexagénaire accusé de viols sur une jeune handicapée

Hier, aux assises à Niort, comparaissait un sexagénaire, actuellement en détention provisoire, accusé de viols sur la petite-fille de sa concubine.

Journée pénible hier pour les parties prenantes de la session d’assises démarrée en début de semaine.

L’accusé, 66 ans au moment des viols et des attouchements sexuels dont il doit répondre, tente de minimiser ce qu’il lui est reproché.

En présence des victimes et de leur famille, il avoue certains actes mais en récuse d’autres.

La principale victime est une jeune fille handicapée à 80 %. Elle accepte de venir témoigner à la barre.

Elle explique des faits précis qui se sont déroulés courant 2014 dans le Saint-Maixentais.

Au moins à deux reprises, ce qui est relaté dans les rapports de gendarmerie témoigne à chaque fois d’un viol :

Une pénétration soit avec un doigt, soit avec son sexe, dans les toilettes publiques de sa commune ou encore dans une voiture, avant d’aller à la fête de la Musique.

La jeune victime commence à déculpabiliser.

Moment de « libération » en cours de journée, quand la psychologue explique en visioconférence la souffrance de celle qui n’avait que 17 ans au moment des faits.

La thérapeute souligne le dilemme de la jeune handicapée qu’elle a entendue durant l’instruction.

« Si elle dénonce ce qu’elle vient de subir, le risque est de faire du mal à sa grand-mère qui pourrait se retrouver à vivre seule.

Elle sait aussi que tout cela n’est pas bien.

Finalement, quand sa mamie déclare qu’elle ne veut plus voir son concubin, qu’elle préfère le savoir le plus longtemps possible en prison, la jeune fille peut enfin déculpabiliser. »

L’accusé ne cesse de se confondre en excuses et parle de sa propre souffrance.

Le summum de son égoïsme est atteint quand il parle de son visiteur de prison, en détention, qui l’appelle par son prénom pour lui dire que, finalement « il vaut mieux dire la vérité, s’il ne veut pas porter ce fardeau toute sa vie ».

Ce genre d’interventions indispose particulièrement l’avocate générale Laurence Lepez et les deux avocates des parties civiles, Me Kerjan et Me Blouin.

Ces dernières repoussent l’accusé dans ses derniers retranchements.

Entre-temps, l’avocat de la défense, Me Martinez, démontre que son client n’est pas tout noir.

Il s’agit aussi d’une personne victime de traumatismes multiples.

Cela a commencé quand il était bébé non désiré et que sa mère l’habillait en fille.

Cela aurait duré jusqu’à l’âge de 7 ans.

Il devient ensuite un citoyen très ordinaire, marié, travaillant chez France Telecom.

Aujourd’hui vendredi, seconde et dernière journée de ce procès, la confrontation avec son ancienne épouse pourrait être révélatrice de sa vraie personnalité.

La peine encourue est de 20 ans de réclusion criminelle.

Son avocat espère que les jurés (ils sont six) avec les trois magistrats professionnels ramèneront cette peine à beaucoup moins.

Source : lanouvellerepublique.fr

 

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