
Nevers | Elle viole et torture ses trois fils et repart avec un bracelet
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 25/04/2025
- 11:49

Jugée pour des violences habituelles et des atteintes sexuelles sur ses trois fils, elle semble indifférente. Jusqu’à ce que le couvercle de sa propre histoire se soulève.
Celui « du milieu », le cadet qui fait des bêtises pour attirer l’attention.
Il triture un mouton en peluche au moment d’évoquer ce qu’il a subi en retour. Petit doudou pour grand adolescent.
Le temps du procès, il redevient le gamin de 6 ans terrorisé par sa mère.
« Elle nie tout », lui rappelle Lydie Samour, qui préside l’audience correctionnelle de mardi à Nevers.
« Je sais ce qui s’est passé », répond Mathieu [prénom d’emprunt]. « J’ai des souvenirs, j’ai été traumatisé… »
« À quel point elle vous a abîmés »
Un sanglot l’empêche d’enclencher son récit. Il malaxe un peu plus le mouton. Ce n’est pas la peine de renouveler ses déclarations. Elles ont déjà été lues.
Le rapport de son martyre et de celui de ses frères de 3 ans et 7 ans, en 2014, à Marseille, après le départ de leur père et l’attribution de la garde à leur mère.
Les punitions. Pour tout et pour rien. 1.500 lignes à copier quand ça allait encore.
Des coups de ceinture quand ça dérapait. Et les doigts écartés sur la table, avec une cuillère en bois s’abattant sur chacun d’eux.
Et le fromage vomi dans la poubelle que Mathieu a dû ravaler.
Et les enfermements interminables.
« Je devais faire mes besoins dans ma chambre. Je le revis encore. Aujourd’hui, je ne peux pas rester dans une pièce si la porte est fermée. »
Il en parle en 2019, quand son père récupère la fratrie. Il lâche tout, un soir, au dîner. Il se roule par terre, perd ses mots, veut absolument qu’on le pardonne.
Il n’y a pas eu que les violences, il y a eu les abus sexuels, qui le bouleversent à l’entame de la puberté : fellations sous la douche, « jeu du zizi », Maman qui se promène nue et se masturbe devant eux.
L’affaire met une éternité à venir devant la justice.
Elle aboutit dans la Nièvre, où a déménagé la prévenue de 48 ans.
« Nous manquons d’éléments factuels, en raison de la jeunesse des victimes et de la longue période d’instruction. Mais regardez bien ces enfants et vous comprendrez »,
Plaide leur avocat, maître Romain Soglo.
« [Mathieu], tout à l’heure, avant de rentrer dans la salle, j’ai dû le serrer dans mes bras. Il a paniqué en la voyant. Il m’a demandé : “À quoi ça va servir ?”. “À vous reconnaître en tant que victimes”, je lui ai dit, “y compris auprès d’elle, à lui faire comprendre à quel point elle vous a abîmés”. »
« Je ne comprends pas… je ne sais pas pourquoi ils disent ça », dépose la mère, sans parvenir à garder le contact visuel avec le tribunal, en faisant un arc de cercle sur le carrelage avec un pied.
Pendant l’expertise psychiatrique, elle soupirait, regardait son téléphone, fouillait son sac… même lorsque la souffrance de ses enfants était évoquée.
Cette absence d’empathie pourrait être « un mécanisme de défense », estime le spécialiste.
« Vous n’êtes plus avec nous, là »
« Pourquoi je ferais subir ça à mes enfants, moi qui ai été violée à 9 ans ? », répète-t-elle.
Elle cherche longuement la suite.
Son regard part dans le vague. « Vous n’êtes plus avec nous, là », prévient Valentin Mesbah, juge assesseur.
Elle se reprend :
« Je n’arrive pas à comprendre que l’on m’accuse de ça. Moi, quand ça m’est arrivé, je n’en ai pas parlé. Je pensais que personne ne me croirait. Ça m’a détruite… Je pourrais jamais faire ça à quelqu’un. »
Fille « non désirée », elle est placée à 3 ans. D’abord en foyer, puis en famille d’accueil, où deux garçons abusent d’elle.
Quand elle revient auprès de sa mère, son père est incarcéré pour des agressions sexuelles sur l’un de ses frères et son nouveau beau-père essaie de la violer.
Son défenseur renverse les usages habituels en regrettant de ne pas être devant les assises… afin de prendre le temps de l’approfondissement.
« Quand on a une femme qui prend la main de son avocat en garde à vue pour y dessiner au stylo la façon dont elle a été violée enfant, je pense qu’il faut engager un plus gros travail sur la personnalité », indique Me Thibault de Saulce Latour. « Deux mots manquent dans l’expertise : déni et immaturité. Elle est comme un enfant qui essaie de cacher une bêtise. “Si je dis pas, c’est pas moi” : voilà comment elle se protège de l’effondrement. »
Six mois de bracelet
Narimane Bennani, substitut de la procureure, reconnaît :
« Elle a été exposée à une sexualisation anormale à un jeune âge. Son parcours n’excuse en rien ses agissements, mais il permet d’apporter un éclairage ».
Elle poursuit :
« Dans l’imaginaire collectif, la mère donne la vie et prend soin. Elle a eu huit enfants [avec différents compagnons] et n’a jamais collé à cette image. Elle n’en a élevé aucun jusqu’au bout ».
Elle requiert dix-huit mois de prison, dont six mois ferme, avec aménagement automatique.
Le tribunal monte à trois ans et demi, avec la même partie ferme sous forme de bracelet.
Le passé peut expliquer, mais pas justifier, reprend le délibéré.
Il contient une interdiction de contact. Finies les lettres qu’elle écrivait à ses trois fils et qu’ils déchiraient à réception.
« Ils veulent se reconstruire sans elle », explique leur père.
Elle est déchue à jamais de son autorité parentale.
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