Neubourg | Un directeur d’école condamné pour plusieurs agressions sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 14/09/2018
- 00:00
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Pédophilie : « Big Bisou », instituteur pendant plus de 20 ans au Neubourg, condamné
Durant l’enquête, les gendarmes ont entendu 87 fillettes (photo illustration)Gilles Guibert, instituteur et directeur d’école au Neubourg pendant plus de 20 ans, a été reconnu coupable par la cour d’appel de Rouen d’agressions sexuelles sur plusieurs de ses élèves entre 1989 et 2008.
Celui qui se faisait appeler « Big Bisou » écope de cinq ans de prison, dont deux avec sursis.
Les magistrats de la cour d’appel de Rouen ont eu la même appréciation du dossier que leurs collègues du tribunal correctionnel d’Evreux : Gilles Guibert, instituteur et directeur d’école au Neubourg entre 1969 et 1993, vient d’être condamné à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis ; la même peine que celle prononcée en première instance.
L’octogénaire, surnommé par ses élèves « Big Bisou » pour les baisers sur la joue qu’il faisait aux fillettes pour les récompenser de leurs bonnes notes, a été reconnu coupable d’agressions sexuelles commises entre 1989 et 2008 sur plusieurs enfants. Six fillettes précisément, devenues aujourd’hui des femmes.
« C’est une victoire et un soulagement pour les personnes que je représente, commente Me Marc François, l’un des avocats des parties civiles. Dans cette affaire, une vingtaine d’anciennes élèves ont déposé plainte. Malheureusement, pour la plupart d’entre elles les faits étaient prescrits, mais la justice reconnaît aujourd’hui six des plaignantes comme victimes. C’était important que justice soit rendue, après une si longue instruction et les nombreux recours engagés par la défense. »
L’affaire a éclaté en 2007, à la faveur d’une plainte déposée par une ancienne élève. Elle explique aux gendarmes qu’elle a subi des attouchements sexuels de la part de « Big Bisou », alors qu’âgée de 10 ans, elle était en CM2 au Neubourg. Lors d’une classe de neige, l’enseignant l’aurait attirée dans une chambre et en aurait alors profité pour frotter son sexe sur son dos.
C’est ainsi que les gendarmes ont enclenché les investigations et entendu près de 87 élèves avec qui l’enseignant a pu être en contact en tant qu’instituteur, directeur d’école, chargé de cours particuliers, responsable de centre aéré…
D’après les témoignages recueillis, Gilles Guibert n’aurait pas hésité à tripoter des écolières lorsqu’elles récitaient leur leçon, à les contraindre à le caresser pendant la récréation, à remonter leur jupe lors de cours de rattrapage…
« En classe, on travaillait dans une ambiance familiale »
Pendant l’enquête et lors des deux procès, l’ancien instituteur – qui a par ailleurs été adjoint au maire du Neubourg – a toujours nié les faits. Au mois de juillet, à Rouen, le retraité a évoqué des « médisances » et des propos « malveillants » de la part des victimes.
« Je me permettais seulement les gestes que peut faire un papa et je me consacrais à la réussite de mes élèves. En classe, on travaillait dans une ambiance familiale. »
Se décrivant comme un instit’ à l’ancienne, le vieil homme a soutenu être « victime d’un complot » par « jalousie » et parce qu’il est « juif » et « pied noir ». Visiblement, les magistrats du siège n’ont pas cru en ses déclarations.
Contactée par mail et par téléphone, Me Florence Rault, l’avocate de Gilles Guibert, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Source : paris-normandie
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