Nanterre | Trois femmes jugées pour avoir torturé, séquestré et prostitué une mineure de 15 ans

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Trois hommes, « clients », sont aussi jugés pour viol
Lundi 5 juin 2023, s’est ouvert à Nanterre le procès de trois femmes accusées d’avoir torturé, séquestré et prostitué une jeune fille mineure à Meudon (Hauts-de-Seine) en 2014.

Une affaire sordide tant par les faits que par l’âge des protagonistes.

Le lundi 5 juin 2023 s’est ouvert le procès de trois femmes. Ces dernières auraient prostitué de force une jeune fille de 15 ans à Meudon.

Pendant plusieurs jours, la victime a été frappée, violée et séquestrée. Les trois accusées, dont le casier était vierge avant les faits, encourent la perpétuité.

Trois hommes, « clients », sont aussi jugés pour viol. 

Une fugue chez des amies

Les faits sont anciens et remontent à 2014. La victime, Clarisse*, âgée de 15 ans, a fui le domicile familial situé à Rouen (Seine-Maritime).

Elle décide de se rendre en région parisienne voir deux anciennes amies, toutes deux âgées d’une vingtaine d’années.

Elles vivent à Meudon, chez une voisine et amie d’un peu plus de 40 ans.

Le premier soir, le groupe d’ami se rend dans un bar à chicha près de la porte de Clignancourt à Paris.

Les choses commencent à dégénérer. Dans son récit livré aux policiers, la jeune fille explique avoir été obligée par ses amies d’embrasser un homme dans le bar.

Ce dernier lui aurait ensuite fait subir des attouchements.

Du côté des accusées, on explique que c’est Clarisse qui a flirté.

Un premier viol la première nuit

Toujours est-il que le quatuor rentre à Meudon accompagné de l’homme du bar à chicha.

Ce dernier a un rapport sexuel avec la jeune fille de 15 ans. Là aussi deux versions divergent, même si le viol est présent dans les deux cas.

Les accusées expliquent que Clarisse leur aurait dit qu’elle a été violée.

La victime explique quant à elle que ses deux amies l’ont contrainte à avoir un rapport sexuel, tout en étant présentes dans la chambre.

En partant, le violeur présumé donne 60 euros aux accusées.

Une porte fermée de l’intérieur

La suite va basculer encore plus loin dans le sordide. Réveillée par ses amies, Clarisse est contrainte de faire le ménage dans l’appartement, sous peine de recevoir des coups.

En fin de journée, le groupe décide de sortir. En partant, Clarisse va malencontreusement fermer la porte avec la clé encore à l’intérieur.

Appelés, les serruriers interviennent. La facture est salée : 2090 euros.

Les accusées se déchaînent sur Clarisse. Des coups lui sont portés et l’une des jeunes femmes la menace de se faire violer dans une cave à Sevran (Seine-Saint-Denis).

Témoins de la scène, les deux serruriers ne font rien, pensant à un « différent familial ».

Deux rapports sexuels imposés

Une journée d’horreur va alors commencer pour Clarisse.

Ses amies, désormais ses geôlières, vendent le corps de l’adolescente via des messages envoyés à des connaissances, afin qu’elle « rembourse les frais de serrurier ».

Un premier homme se rend à l’appartement. Clarisse est contrainte de lui faire des fellations puis d’avoir un rapport sexuel.

Clarisse sera aussi contrainte de faire des attouchements à un deuxième homme.

Dans son récit, elle explique avoir dû se présenter uniquement vêtue d’un tablier aux « clients ».

Deux d’entre eux ne feront rien, estimant que la jeune fille n’avait pas l’air consentante.

Une violence extrême

En parallèle de cette prostitution forcée, les accusées vont faire vivre un calvaire à leur prisonnière.

Clarisse est frappée, attachée à une chaise avec un collant dans la bouche. Un talon lui est enfoncé dans le sein. Elle est plusieurs fois fouettée avec un tuyau à chicha.

Ses geôlières iront jusqu’à tenter de la violer avec un manche à balai.

L’horreur prendra fin le lendemain. À Rouen, une amie de la victime reçoit un appel des accusées.

Ces dernières expliquent avoir séquestré Clarisse. Interloquée, la jeune fille se rend au commissariat, où elle rappelle les jeunes

femmes avec le haut-parleur, sous l’oreille attentive des policiers.

« Faire tourner la victime avant de la tuer »

À l’autre bout du fil, les accusées se vantent d’avoir tellement violenté Clarisse, « qu’elle ressemble au bonhomme Michelin ».

Elles annoncent partir pour Rouen pour « faire tourner la victime dans les caves avant de la tuer ».

Les policiers vont alors faire très vite. Le téléphone des accusées est géolocalisé à Meudon.

Arrivés sur place, ils découvrent Clarisse, le visage tuméfié. Cette dernière est mise à l’abri et ses tortionnaires sont interpellées.

D’interrogatoires en interrogatoires, ces dernières vont se rejeter la faute, sans nier les violences infligées.

Les violeurs présumés de la jeune fille sont quant à eux arrêtés au fil des investigations. Tous ont déclaré ne pas s’être rendus compte que Clarisse n’était ni consentante, ni majeure.

L’audience doit durer cinq  jours.

*Le prénom a été modifié

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