France | Gérald Marie, ex-patron de l’agence Elite, à nouveau accusé de violences sexuelle

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Shawna Lee, raconte qu’elle n’avait que 15 ans lorsque Gérald Marie l’aurait violée, en 1992
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L’ex-mannequin Carré Otis a lancé mardi, à Paris, un appel aux victimes de l’ancien patron d’Elite Europe, Gérald Marie, qu’elle et une quinzaine d’autres femmes accusent de viol. Des faits susceptibles d’être prescrits.

Actualisation du 9 Septembre 2021:

Ce mardi, à Paris, l’ex-mannequin Carré Otis a lancé un appel aux victimes de l’ancien patron de l’agence de mannequins Elite Europe, Gérald Marie.

Avec une quinzaine d’autres femmes, elle l’accuse de «viols».

Carré Otis a été entendue mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs (BPM) dans l’enquête préliminaire ouverte en septembre 2020.

Celle-ci avait été lancée après une plainte d’une ex-journaliste de la BBC, Lisa Brinkworth, accusant Gérald Marie de «viols» et «d’agressions sexuelles» sur mineur.

Visiblement émue, elle s’est exprimée dans l’après-midi lors d’une conférence de presse aux côtés de cinq autres mannequins qui portent les mêmes accusations et se rencontraient pour la première fois : Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott.

Deux autres mannequins (EJ Moran et Laurie Marsden) suivaient en ligne, de l’étranger, la conférence de presse.

Carré Otis déclare:

«Etre ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi. Il est temps que cet homme rende des comptes pour ses crimes»

Faits prescrits

Dans un signalement à la justice française, l’ex-mannequin avait dénoncé «d’innombrables viols» perpétrés par Gérald Marie à partir d’avril 1986, alors qu’elle était mannequin pour l’agence Elite et âgée de 17 ans.

Elle confie en larmes:

«J’étais jeune, seule et dans un pays étranger, sans famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail. Je savais que j’avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J’ai été profondément traumatisée»

A ce stade, une quinzaine de femmes ont pris la parole publiquement ou se sont signalées aux enquêteurs de la BPM.

Toutes ces accusations reposent sur des faits susceptibles d’être prescrits aux yeux de la justice française, rendant peu probable un éventuel procès.

Me Anne Claire Le Jeune, l’avocate de plusieurs d’entre elles a indiqué:

 «On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu’une seule pour pouvoir déclencher des poursuites»

D’après elle:

«Plusieurs témoins, et notamment d’anciens dirigeants d’Elite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes».

Sollicitée par l’AFP, Me Céline Bekerman, l’avocate de Gérald Marie, a indiqué que son client «dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires».

Article du 4 décembre 2020:

La pile de dossiers accusant Gérald Marie, ancien patron de l’agence de mannequinat Elite, de violences sexuelles, ne fait que s’épaissir. Ce lundi 30 novembre, quatre mannequins supplémentaires ont donné leur témoignage à la justice française, accusant Gérald Marie de viol, tentative de viol, ou pressions sexuelles, révèle Le Parisien.

Remontant aux années 80 et 90, ces faits sont prescrits, mais ils vont nourrir l’enquête pour viols et agressions sexuelles, notamment sur mineure, lancée fin septembre par le parquet de Paris à l’encontre du magnat de la mode. À ce jour, il est à la tête de l’agence Oui Management.

 Une enquête lancée depuis fin septembre par le parquet de Paris

Cette enquête a été ouverte lorsqu’une journaliste britannique, Lisa Brinkworth, a porté plainte contre Gérald Marie, le 21 septembre dernier, pour agression sexuelle. Sa plainte a été accompagnée de trois signalements, pour des faits de viols et viol sur mineur, remontant, là aussi, aux années 80 et 90. En octobre, quatre autres signalements ont été apportés à la justice.

Bien d’autres encore pourraient arriver :

“Depuis l’ouverture de l’enquête préliminaire, une vingtaine de victimes s’est manifestée auprès de moi. Certaines hésitent encore, mais c’est déjà beaucoup, en très peu de temps. Cela laisse à penser qu’elles pourraient être encore plus nombreuses”,

indique Maître Anne-Claire Le Jeune auprès du Parisien.

Accusé de viols sur mineures

L’une des accusatrices, le mannequin canadien Shawna Lee, raconte qu’elle n’avait que 15 ans lorsque Gérald Marie l’aurait violée, en 1992. Après une soirée aux Bains-Douches, il l’aurait ramenée chez lui, après lui avoir initialement proposé de la raccompagner à son hôtel.

“J’avais dormi dans la chambre de sa fille quelques mois plus tôt lors d’un premier séjour… Il était marié à l’une des plus belles femmes du monde. Je n’ai absolument rien vu venir”,

confie-t-elle au Parisien.

L’autre accusatrice, la Suédoise Ebba Karlsson, fait état de chantage sexuel, à l’été 1990.

“Il a baissé les stores, il m’a montré les books de mannequins célèbres et m’a dit : A ton avis, qu’ont-elles fait pour en arriver là ? Avant même que je réponde, il a passé la main sous ma jupe et m’a pénétrée avec ses doigts”,

avait-elle raconté au Parisien.

 Tout-puissant dans les années 80 et 90

La première à avoir porté plainte contre Gérald Marie, Lisa Brinkworth, dit qu’il l’a agressée sexuellement lors d’un dîner, le 5 octobre 1998, à Milan, en Italie. Ce soir-là, elle filme en caméra cachée. Elle se fait passer pour mannequin, enquêtant justement sur les violences sexuelles dans le milieu de la mode.

Le reportage de Lisa Brinkworth, diffusé sur la BBC en 1999, montre notamment Gérald Marie lui proposer 600 euros en échange d’un rapport sexuel. Si la séquence fait scandale, Gérald Marie n’est pas poursuivi, seulement suspendu de ses fonctions un temps. Il va même jusqu’à se défendre sur le plateau de Tout le monde en parle, rappelle Le Parisien.

À cette époque-là, Gérald Marie est l’une des figures les plus importantes de la mode : à la tête de la section Europe de l’agence Elite, il crée le concours Elite Model Look. C’est lui qui lance les carrières de Naomi Campbell et Linda Evangelista, qu’il épouse en 1987. Le couple se sépare en 1993.

Linda Evangelista a d’ailleurs apporté son soutien aux victimes présumées de son ancien époux, louant “leur courage et leur force de prendre la parole” dans un entretien accordé au Guardian à la mi-octobre.

Source : marieclair.fr

Gérald Marie, connu pour avoir popularisé le concours de mannequins Elite Model Look, est accusé d’agressions sexuelles et de viols par quatre femmes

Nice, le 3 septembre 2001. Gérald Marie pose au milieu de jeunes femmes qui participent au concours Elite Model Look. — PASCAL GUYOT / AFP

Selon nos informations, quatre femmes accusent Gérald Marie, l’ancien patron d’Elite Model Management Europe, d’agressions sexuelles et de viols.
Les faits remontent aux années 1980 et 1990 et semblent prescrits. Mais les plaignantes comptent sur l’ouverture d’une enquête pour libérer la parole d’autres jeunes femmes.
A près de 70 ans, Gérald Marie travaille toujours dans une agence de mannequins parisienne aujourd’hui.
Sans oublier le dossier spécial du Harper’s Bazaar en Espagne, le 25 août.
Sur son site Internet, l’agence Oui Management affiche fièrement les couvertures des magazines sur lesquelles posent ses mannequins.
Créée au début des années 2010, l’agence située dans le 6e arrondissement de Paris s’est fait un petit nom grâce notamment à l’entregent de son propriétaire, Gérald Marie.

L’ancien patron de l’agence de mannequins Elite Europe, Gérald Marie, en janvier 2019. – Photo fournie à «20 Minutes»

A près de 70 ans, l’ancien bras droit de John Casablancas est encore aujourd’hui considéré comme une sommité du monde du mannequinat.
C’est lui qui a popularisé le concours Elite Model Look à la fin des années 1980. Lui qui a fait éclore des supermodels telles que Naomi Campbell et Linda Evangelista, aussi.
Mais aujourd’hui, c’est pour d’autres raisons qu’il risque de faire parler de lui alors que la Fashion Week s’ouvre ce lundi à Paris.
Selon nos informations, l’ancien patron d’Elite Europe est visé par une série d’accusations d’abus sexuels remontant aux années 1980 et 1990.
Une plainte pour « agression sexuelle » et trois signalements pour des faits de « viols » et de « viol sur mineur » le visant nommément ont été déposées au parquet de Paris, lundi 21 septembre.
Samedi Gérald Marie a « catégoriquement démenti » auprès du Sunday Times les accusations le visant.

Le fondateur de l’agence Elite John Casablancas (gauche), le photographe Patrick Demarchelier (centre) et le président d’Elite Europe Gérald Marie en 1996.

« Tu commences par lui ! Il a la plus grosse… »

Avocate des quatre femmes à l’origine de la procédure, Anne-Claire Le Jeune sait bien que les faits dénoncés remontent à plus de vingt ans et ne peuvent, pour l’essentiel, plus entraîner de poursuites aujourd’hui. Mais elle assume sa démarche.

« Dans de nombreux dossiers similaires, les témoignages de victimes de viols, même prescrits, ont permis d’encourager d’autres victimes à prendre la parole et à déposer plainte à leur tour »

confie-t-elle. Comme dans l’affaire Epstein-Brunel, il y a un an, elle espère donc que le parquet ouvrira une enquête préliminaire.
Si tel est le cas, le témoignage de Lisa Brinkworth, auquel 20 Minutes a eu accès, y figurera en bonne place.
Cette journaliste britannique est parvenue, à la fin des années 1990, à infiltrer le monde des agences de mannequins afin d’enquêter pour la BBC sur les soupçons d’abus sexuels, justement.
C’est dans ce cadre-là qu’elle se retrouve à Milan (Italie), le 5 octobre 1998. Au dîner, il y a des cadres de l’agence Elite, dont Gérald Marie et plusieurs mannequins, certaines âgées d’à peine 16 ans. Elle filme la scène avec une caméra cachée dans son sac à main (lire l’encadré).

La journaliste britannique Lisa Brinkworth en 1998 et aujourd’hui. – Lisa Brinkworth

Après lui avoir demandé de payer l’addition en faisant des fellations à tous les convives

– « Tu commences par lui ! Il a la plus grosse… » –,

Gérald Marie propose à Lisa Brinkworth de poursuivre la soirée dans « un bar à putes ».
Dans cet établissement aux banquettes en velours rouge, l’agent de mannequin insiste, lourdement.

« Je te donne 1 million de lires [l’équivalent de 600 euros] si je te baise ! »

Dans une ambiance très « boys club », l’un des associés de Gérald Marie tente même de la convaincre :

« C’est le patron d’Elite, tu ne connais pas ta chance… »

La suite n’a pas été filmée, semble-t-il à cause d’un problème technique.
La journaliste résiste. Mais elle reste sur place pour les besoins de son enquête. Et puis tout bascule.
Selon son récit :

« tout d’un coup, Gérald Marie s’est assis à califourchon sur moi et a simulé un acte sexuel, raconte-t-elle à 20 Minutes. Je pouvais sentir son érection. J’ai essayé de le repousser. J’étais terrifiée. J’ai cru qu’il allait me violer. Tous les agents d’Elite riaient. »

Portfolio suédois et viol digital

Avec le recul, Lisa Brinkworth se dit qu’elle doit sans doute son salut au fait qu’elle ne s’est pas retrouvée seule avec Gérald Marie.
Ce n’est pas le cas des trois autres plaignantes qui ont signalé des faits de « viols » et de « viol sur mineur » au parquet de Paris.
Dans des témoignages que 20 Minutes a pu consulter, Jill Dodd, Carré Otis-Sutton et Ebba Karlsson décrivent, toutes les trois, la façon avec laquelle l’ancien patron d’Elite Europe a réclamé des faveurs sexuelles alors qu’elles avaient 19, 17 et 21 ans.
Jill Dodd et Carre Sutton racontent ainsi avoir été violées dans l’appartement même de Gérald Marie, dans lequel elles résidaient à une époque où elles espéraient percer dans le milieu du mannequinat.
Quant à Ebba Karlssson, elle explique avoir subi un viol digital dans le bureau de l’agent alors qu’il lui montrait le portfolio d’une de ses compatriotes suédoises. « Si vous voulez être comme elle et mieux, avoir des contrats à six chiffres, vous devez donner quelque chose en retour », lui aurait-il précisé, selon son témoignage.
Ebba Karlsson:

«Gérald Marie m’a dit : ”Tu sais ce qu’elles ont toutes fait pour devenir célèbres ?”»
Avant qu’elle ne puisse répondre, l’agent, «glisse sa main sous (sa) jupe» et la pénètre, selon son récit corroboré par son ex-copain
#TimesUp pic.twitter.com/Wq5txgt82C
— Philippe Berry (@ptiberry) January 19, 2020

Un passage surréaliste dans « Tout le monde en parle »

Dans leurs plaintes respectives, les quatre femmes insistent sur leur difficulté à prendre conscience d’avoir été agressées.
Et, surtout, sur la difficulté d’en parler aujourd’hui. Elles indiquent qu’elles le font pour éviter que Gérald Marie ne fasse d’autres victimes, alors qu’il est toujours dans le milieu du mannequinat aujourd’hui.

Des propos qui ne devraient pas surprendre l’intéressé. S’il n’a jamais été inquiété par la justice, l’agent de mannequins se débat avec une réputation sulfureuse depuis la fin des années 1990.
A l’époque, il avait tenu à se défendre dans l’émission de Thierry Ardisson Tout le monde en parle.
Dans une séquence assez surréaliste, il était arrivé sur le plateau flanqué de deux mannequins et avait pris à la légère et en souriant les accusations le visant.
Contacté à de nombreuses reprises depuis janvier par 20 Minutes, il n’a jamais souhaité répondre à nos questions.
Si vous avez été témoins ou victimes d’abus dans le monde de la mode ou du mannequinat et souhaitez témoigner, vous pouvez contacter les journalistes à pberry@20minutes.fr et vvantighem@20minutes.fr

Un accord entre la BBC et Elite au cœur de l’affaire

L’agression présumée de Lisa Brinkworth n’a pas été filmée, mais un témoin était présent :
son collègue Donal MacIntyre, qui se faisait passer pour un photographe. Joint par 20 minutes, il renvoie à sa déclaration sous serment de 2001 :

« Quand je me suis retourné, j’ai vu que Mr Marie était assis sur Lisa et je l’ai entendue dire avec insistance ”non”.Le temps que je réalise ce qu’il se passait, l’incident était terminé. Lisa était clairement secouée, et quand on est retourné à l’hôtel, elle était en larmes ».

De retour à l’hôtel, la jeune journaliste raconte à chaud ce qu’elle vient de vivre face caméra, à 4h du matin, en compagnie de deux producteurs exécutifs de la BBC.
Une source qui a vu l’enregistrement se souvient

« qu’elle avait l’air sous le choc, visiblement après un incident de nature sexuelle ».

Lisa Brinkworth, elle, dit avoir subi des pressions pour passer l’incident présumé sous silence :

« On m’a privé de la possibilité de signaler cette agression aux autorités françaises à l’époque. Des collègues de la BBC m’ont ordonné de ne pas porter plainte car cela aurait mis en péril notre enquête undercover. »

La vidéo de son témoignage se trouve aujourd’hui dans les archives de la BBC, qui a refusé de laisser la journaliste y accéder, à cause d’un accord à l’amiable conclu avec Elite, qui avait attaqué la chaîne en diffamation.
Contactée par 20 Minutes, la BBC a refusé de fournir des détails sur les éléments en sa possession, renvoyant à sa déclaration du début des années 2000 :

« La BBC reconnaît que son enquête n’a pas révélé d’exploitation sexuelle des jeunes mannequins par les dirigeants d’Elite »

Cette vidéo pourrait se révéler cruciale dans le cadre de sa plainte déposée en France.

« Madame Brinkworth a été mise dans l’impossibilité d’avoir accès à ces éléments de preuves. Nous considérons qu’il s’agit là d’un obstacle insurmontable de nature à suspendre le délai de prescription »

dénonce son avocate.
source : 20minutes

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