Mexique | Réseaux pédocriminels dans 18 écoles sur plus de 30 enfants.

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Pédocriminel En liberté

Enfants entre 3 et 7 ans, victimes de violences sexuelles dans leurs écoles maternelles et primaires
Illustration. Pixnio
Il s’agit de violences avec des éléments rituels et des mises en scène, ainsi que de la présence de caméras (vidéo) qui semblent plutôt être la production de matériel d’exploitation sexuelle. Plus jeunes sont les victimes d’exploitation sexuelle, plus extrême est la violence.

Exploitation sexuelle des enfants : cas d’abus sexuels identifiés dans les écoles mexicaines.

L’Office mexicain de défense de droits de l’enfant (ODI) a identifié, à partir de témoignages de mineurs, des cas d’abus sexuels dans les écoles. Les victimes ont entre 3 et 7 ans. 

En 2011, le Bureau du Procureur général de la République a contacté le l’ODI pour leur demander de les aider à s’occuper de 30 enfants âgés de 3 à 5 ans qui avaient été victimes d’abus sexuels dans une école maternelle publique de Mexico.

À partir de la plainte et des dénonciations faites par les parents et les mineurs, des témoignages recueillis par l’ODI depuis 2008 et qui s’avéraient confus, ont eu confirmation: des filles et des garçons sont victimes de violences sexuelles organisées dans leurs écoles.

Ce que nous voyons, c’est que les cas ne sont pas seulement frappants par le nombre d’enfants et le nombre d’agresseurs, mais que le type de violence est très inhabituel. Il s’agit de violences avec des éléments rituels et des mises en scène, ainsi que de la présence de caméras (vidéo) qui semblent plutôt être la production de matériel d’exploitation sexuelle (…) plus jeunes sont les victimes d’exploitation sexuelle, plus extrême est la violence“,

dit Margarita Griesbach, directrice générale de l’ODI dans une interview avec Animal Politico.

Un rapport a révélé l’organisation d’abus sexuels sur mineurs dans 18 écoles au Mexique.

Les témoignages faisant état d’abus sur des mineurs commis par des enseignants et des adultes externes (ne faisant pas partie du groupe scolaire) dans les écoles maternelles et primaires suscitent l’inquiétude quant à la présence de réseaux d’agresseurs sexuels.

Depuis 2001, l’Office mexicain de défense de droits de l’enfant (ODI) a identifié 18 écoles où ont été commis des abus sexuels sur mineurs de manière organisée dans 7 états du Mexique.

Les mineurs ont indiqué que les crimes étaient commis de manière visible et massive dans les centres impliquant parfois les enseignants, la directrice de l’établissement, le personnel de l’intendance et même le fils adolescent de l’un des professeurs.

Les témoignages font état d’une série de comportements criminels marqués par des “actions organisées entre plusieurs adultes et perpétrées massivement au sein d’un établissement scolaire“.

Selon le rapport :  “Es un Secreto” https://dispensariodi.com/?ks=393939#wpcf7-f2941-o1 sur l’exploitation sexuelle infantile dans les écoles du pays.

L’organisation dénonce le manque de surveillance

Le manque d’information pour pouvoir identifier les abus et l’impunité qui règne dans le pays comme principales causes du problème et avertit que les cas documentés ne sont pas les seuls.

L’ODI a identifié dans 37 écoles du Mexique des “correspondances possibles dans des cas” d’exploitation sexuelle. Seules 18 d’entre elles ont pu obtenir plus de détails grâce aux témoignages d’enfants des États de San Luis Potosí, Oaxaca, Morelos, Jalisco, État de Mexico, Basse-Californie et Mexico, où se concentrent la plupart des cas.

Des séquelles psychologiques

Des séquelles psychologiques ont pu être observées chez les victimes, comme les comportements violents, les cauchemars, les épisodes de panique face à des situations quotidiennes ou encore les agressions sexuelles sur les autres membres de la famille (petits frères, petites sœurs).

Le rapport indique que, dans certaines écoles, les enfants ont désigné un groupe de 10 personnes comme agresseurs directs, comme ce fut le cas à l’école maternelle publique Andrés Oscoy, à Iztapalapa. Dans ce cas, 30 enfants ont été victimes de sévices. Un groupe de mineurs a décrit comment ils avaient été agressés simultanément par plusieurs adultes.

“Ce que vivent les garçons et les filles ne sont pas plusieurs agresseurs qui se rencontrent dans une même école, mais un groupe de personnes qui, de manière coordonnée et conjointe, agressent les élèves”,

détaille le document.

Le cas le plus récent est celui du jardin d’enfants Idolina Gaona de Ruiz, à Jalisco.

En 2018, 4 enfants d’âge préscolaire ont raconté comment l’intendant les vêtait de princesses, les touchait et les photographiait avec son téléphone. Les autorités ont identifié la directrice de l’école comme complice.

La même année, l’ONU a signalé une augmentation de 32 % des pages Internet contenant des images d’abus sexuels sur des enfants. Au total, 103000 portails détenant ce contenu ont été ajoutés en une seule année.

“L’élucidation de ce qui se passe dépasse la capacité de l’ODI. L’enquête sur la criminalité complexe exige l’intervention de l’État”,

dénonce l’organisation.

Les cas criminels au sein des écoles indiquent “la possibilité” que de nombreux enfants de maternelle et primaire ont été “capturés et utilisés pour commettre des délits d’exploitation sexuelle des enfants en ligne”.

L’association civile Infancia en Común a estimé que cette activité génère jusqu’à 24 milliards de dollars par an, au-dessus de la vente d’armes et juste en dessous du trafic de drogue. Au cours des premiers mois de la pandémie, le titulaire de la Cellule de renseignement financier, Santiago Nieto, a signalé une augmentation de 107 % de la pédopornographie disponible au Mexique.

En l’absence de mécanisme de surveillance au sein des écoles

L’organisation dénonce le fait que les autorités scolaires omettent de signaler immédiatement les abus éventuels. Lorsque les faits sont connus, le Ministère de l’éducation publique procède à une enquête interne sur les allégations de crimes graves, ce qui rend difficile la “distinction entre omission et dissimulation”.

En outre, ni les parents ni les mineurs ne sont informés et préparés à identifier les abus sexuels à la maison lorsque les enfants ont été menacés pour ne pas parler de ce qu’ils ont vécu.

L’ODI note que les mécanismes d’impunité souffrent d’un manque de coordination des autorités, de la police au parquet. Ils soulignent en outre que la fragmentation de l’enquête rend impossible l’établissement des faits. Malgré la multiplicité des parquets locaux, les enquêtes “traitent chaque cas isolément et ignorent dans le cadre de l’enquête l’action conjointe et organisée des adultes agresseurs”.

Les enquêteurs dénoncent également le manque de spécialisation et d’adéquation dans les procédures afin que les victimes ne subissent pas à nouveau l’impact du traumatisme. Dans d’autres cas, les mineurs sont exclus de l’enquête.

Dans le cas d’Iztapalapa, les suspects n’ont pas été interrogés et le matériel électronique n’a pas été saisi pour déterminer s’il contenait du matériel pornographique mettant en scène des enfants.

Il a fallu cinq ans pour que l’affaire soit définitivement jugée après avoir été jugée par quatre juges différents.

Le responsable de l’intendance a été condamné à 467 ans de prison, la directrice de l’école à 88 ans de prison, l’assistante de direction à 81 ans, l’assistante de service et d’entretien 36 ans et les deux personnes de service social à 68 ans chacune.

Cependant, dix ans après les faits, les mineurs du collège Andrés Oscoy n’ont pas reçu de réparation “juste et intégrale” pour les “graves dommages causés par six fonctionnaires chargés de les protéger et de les éduquer”.

Les irrégularités se répètent, et dans le cas de l’école Laura Elena Arce Cavazos, dans l’État de Mexico, une seule des six personnes identifiées par la victime a été condamnée. Au collège Tlatelli, à Morelos, les abus ont été commis de 2007 à 2018, mais les victimes n’ont pas obtenu justice. Les enquêtes n’ont pas avancé, selon l’ODI.

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