Pays de Caux | Un père de famille viole sa nièce à 3 reprises

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Il y a un tabou, l’inceste dans cette famille est une normalité
Sans haine et avec pudeur, la jeune femme d’aujourd’hui, victime d’abus sexuels par son oncle, a longuement décrit mardi 8 juin devant la Cour criminelle de Seine-Maritime son supplice qu’elle porte toujours au fond d’elle.

Ce mardi 8 juin cette jeune femme de 25 ans, pour la première fois victime d’inceste de la part de son oncle quand elle avait environ 5 ans peine à confier:

« Jusque là, j’avais eu une vie normale »

Grande, blonde, les mains dans le dos devant les magistrats de la Cour criminelle de Seine-Maritime, elle revit, sans haine et avec pudeur, cette scène de viol, en 2002 :

 « C’était pendant la fête des pères, nous étions tous ensemble en famille. Puis nous sommes allés nous coucher, j’étais à côté de mon oncle. J’ai senti quelque chose de dur entrer dans mes fesses. Je n’ai pas compris. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter, que ce n’était rien. J’en ai parlé à ma tante qui m’a répondu : “Mais non, ce n’est pas vrai, tu inventes.” Alors j’ai cru que c’était un cauchemar. Je fais toujours le même, encore maintenant. »

 « J’espère un jour me sentir soulagée »

Depuis lundi 7 juin, à Rouen, et jusqu’à jeudi 10 juin, la Cour professionnelle juge un père de famille de trois enfants – bientôt quatre – qui a reconnu avoir violé et touché à trois reprises cette jeune femme, à Flamanville, Yerville et Sotteville-sur-Mer.

L’une de ses cousines est assise à ses côtés mais l’accusé nie l’avoir abusée.

La Cauchoise se remémore:

« C’était chez lui ou chez mes grands-parents, parfois dans la caravane, le week-end et pendant les vacances. Mon père et mon oncle buvaient, ils chantaient, parlaient fort »

Elle ne se souvient pas avec précision de tous les faits.

Mais suffisamment pour comprendre son calvaire…

La maman d’un enfant de sept mois et demi poursuit:

« J’espère un jour me sentir soulagée, moins coupable.

J’ai toujours peur qu’il arrive la même chose à mon petit garçon. »

Les yeux fixés sur sa nièce qui lui tourne le dos, l’accusé, aux dimensions XXL, assis devant son avocat – il comparaît libre –, ne montre aucune émotion.

 « Moi, si un enfant me disait ça, je le croirais »

Nathalie Gavarino demande à la victime:

« Votre père a-t-il vu quelque chose ? »

Sur quoi elle répond:

 « Non, il dormait »

Malgré la douleur et le traumatisme, elle n’a rien dit par crainte des conséquences.

La jeune femme conclura:

«J’ai eu peur de ne plus voir mon père. Ma mère a eu du mal à me croire, elle ne pouvait imaginer que mon oncle fasse ça à des enfants. Oui, je me suis sentie punie d’avoir révélé ça. Il y a un tabou, l’inceste dans cette famille est une normalité. Mon père ne m’a pas crue. Si un enfant me disait ça, je le croirais… Je veux que mon oncle soit puni »

Son compagnon fend l’armure pour dire leur souffrance :

« Sa vie, notre vie est pourrie à cause ce qu’elle a subi. Elle n’a pas d’amis. »

L’accusé finira par lâcher, 19 ans après les premiers viols:

« Je me rends compte que j’ai gâché toute sa vie. J’espère qu’elle va retrouver sa famille. Moi, je suis exclu, c’est normal, j’ai fait une erreur, mais pas elle »

Appelé à témoigner, son frère rustre, mince et nerveux, à qui il manque plusieurs doigts à chaque main depuis la naissance, s’ancre dans son déni :

 « Je crois que ce que je vois, j’accuse personne, je défends personne, suis au courant de rien ! »

Et d’enfoncer un peu plus sa propre fille.

Sa mère fera presque amende honorable, mais estime quand même:

 « Elle aurait dû m’en parler plus tôt »

Cette écoute salvatrice, la jeune femme traumatisée la trouvera des années plus tard, auprès d’un éducateur…

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