Melun | Un homme de 35 ans condamné pour avoir consulté des sites pédocriminels

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Pédocriminel En liberté

Il a écopé tout comme son père d’une peine de prison avec sursis et suivi socio judiciaire
ll n’est pas rare de voir certains individus se faire piéger au jeu très risqué de la fréquentation des sites pédocriminels. Ils s’adonnent prétendument clandestinement à leurs sales petites manies et puis un matin, la foudre leur tombe dessus lorsqu’ils voient débarquer les policiers.

C’est ce qui est encore arrivé à un homme de 35 ans, domicilié à Melun, en Seine-et-Marne.

Dans son huis clos régulier et solitaire avec son ordinateur, il ignorait que des trackers installés en Virginie, aux États-Unis (et regroupés sous le sigle anglo-saxon de l’association NCMEC – National center for missing and exploited children), l’observaient de près jusqu’à détecter ses errances sur la toile, avant de le dénoncer à la police

Au tribunal correctionne

L’homme comparaît à la barre du tribunal correctionnel de Melun, le mercredi 18 septembre 2024.

Toute l’apparence physique et vestimentaire d’un geek trentenaire qui sait absolument tout des subtilités du net et prétend contredire l’évidence des preuves qui l’accablent.

Face aux juges, il se lance dans des explications complexes pour prouver qu’il est innocent, et même totalement étranger à toute perversion pédocriminelle.

Le prévenu reconnaît avoir recherché sur la toile des sites contaminés, mais sans les consulter :

« juste pour le plaisir de les débusquer ».

De même qu’il a stocké quantité de documents interdits, sans les télécharger :

« Ce ne sont pas de consultations, mais des recherches… », prétend-il

Des centaines d’image

L’homme, avec l’autorité de l’expert maintient sa version : son jeu était innocent, ce que démentent bien sûr les 943 fichiers, 869 images et 5 vidéos retrouvés sur les ordinateurs, clés USB et téléphones portables perquisitionnés chez lui.

Des pratiques anciennes puisqu’il avait fait l’objet d’un signalement judiciaire pour diffusion d’image délictueuses lorsqu’il était collégien.

Une filiation toxique

Le procès prend une tournure beaucoup plus introspective et tragique lorsque le prévenu évoque à la barre le rôle de son père dans cette affaire. Un père désormais décédé et lui-même confondu dans des affaires semblables.

Une partie du matériel informatique saisi aurait été infectée par son père qui lui aurait légué ses propres fichiers…

Le trentenaire, sous très forte tension lorsqu’il répond aux questions des magistrats, s’effondre en larmes lorsqu’il doit aborder ces questions très intimes. Une filiation toxique qui fournira une argumentation légitime à son avocate, à l’heure de sa plaidoirie :

« Comment se construire avec un père lui-même pédocriminel ?

Fichier des délinquants sexuel

La procureure, dans ses réquisitions, ira pour sa part à l’essentiel avec cette hypothèse résumée en substance :

« Sans consultation, ni téléchargement, il n’y aurait pas de sites criminels, ni donc d’enfants martyrs, victimes de tous les sévices pour satisfaire aux perversions et aux vices des internautes ».

Argument imparable qui l’amènera à requérir contre lui deux ans de suivi sociojudiciaire.

Une réquisition alourdie par le tribunal qui a condamné le prévenu à 18 mois de prison avec sursis, un suivi sociojudiciaire de 5 ans, une interdiction d’activités en lien avec des mineurs et une inscription au fichier des délinquants sexuels.

 

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