Mayotte | Un enseignant reconnu coupable d’atteinte sexuelle sur mineure de 13 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 17/11/2022
- 20:46
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Il a été reconnu coupable d’atteinte sexuelle sur une élève âgée de 13 ans au cours de l’année scolaire 2019-2020.
Les faits ont eu lieu en région parisienne, mais celui-ci était à Mayotte quand la jeune fille a déposé plainte.
Professeur de français dans un établissement de Courcouronnes (Essonne), en région parisienne, l’homme décrit « une relation privilégiée » avec une de ses élèves alors qu’elle est en quatrième et âgée de 13 ans.
Pendant l’année scolaire 2019-2020, cette confiance mutuelle se traduisait sous forme de moments privés entre deux heures de classe, « des câlins », et plus grave, des attouchements sur les seins et des tentatives de baisers, selon la jeune fille.
Lui, proche de la cinquantaine, nie les derniers.
Ce mardi 15 novembre 2022 au tribunal correctionnel de Mamoudzou, il dément :
« Non, je n’ai pas fait ça, je n’ai pas fait ça »
Domicilié en Essonne, où il vit dans l’appartement de sa tante, il est revenu spécialement à Mayotte pour être jugé.
En effet, en décembre 2020, quand la jeune fille a décidé de déposer plainte, il avait été muté sur le territoire qu’il connaissait déjà et avait été interrogé par les gendarmes mahorais.
Suspendu en attente du jugement, il attendait en métropole le passage au tribunal, ce mardi.
« Un peu borderline »
Quelques éléments historiques et de sa personnalité ont été ressortis à cette occasion.
L’enquête a été faite notamment parmi les élèves du lycée de Sada ou le collège de Kani-Kéli où il a exercé précédemment.
La présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard explique :
« Plusieurs jeunes filles relatent des attouchements »
avant de préciser qu’il est poursuivi uniquement pour les faits de métropole.
Maître Aurore Baudry, l’avocate de la jeune fille et de sa mère, va plus loin en le qualifiant de « prédateur sexuel » et évoque « un schéma bien rodé ».
Dans quelques cas, les jeunes filles plaçaient leur confiance en cet homme intelligent jusqu’à ce qu’il devienne « leur confident ».
Cette référence à des faits antérieurs provoque la colère de maître Maximilien Steinkrauss, l’avocat du professeur de français.
Celui qui intervient en tant que collaborateur de maître Matthieu Hy fait remarquer :
« Vous ne devez juger que les faits de 2019 et 2020 »
Dans ce cas-là, la jeune fille s’était rapprochée de l’enseignant avec qui elle partageait des choix musicaux et de lectures.
L’avocate de la jeune fille raconte :
Après les faits, celle qui a vécu « un stress post-traumatique » se rendait au collège « avec la boule au ventre »
Le représentant du ministère public, Anthony Chaussy, ajoute que « le confinement de mars 2020 a été vu comme un soulagement ».
Le prof suspendu préfère mettre en avant :
« On me décrit comme Monsieur Keating (N.D.L.R. le professeur fantasque et apprécié du film Le cercle des poètes disparus), un peu borderline »
Strict, il était aussi aimé de ses élèves et reconnu par ses collègues.
Cependant, les rumeurs dans les établissements fréquentés et les lectures recommandées à la jeune victime ne plaident pas en sa faveur.
Dans « Lolita » de Vladimir Nabokov, le personnage principal, un professeur de littérature, vit un périple à travers les États-Unis et entretient surtout une relation amoureuse avec sa fille adoptive âgée de 12 ans.
Il se défend :
« Je vois où vous voulez en venir. Mais je n’ai pas préparé le terrain »
Après plusieurs questions morales d’Anthony Chaussy sur ses relations ambigües avec ses élèves, il finit par reconnaître :
« Ce n’est pas le rôle d’un professeur de faire ça, c’est scandaleux »
Le tribunal correctionnel, par décision contradictoire, a suivi les réquisitions du Parquet et prononce une peine de dix mois de prison avec sursis.
Il ne pourra plus exercer de profession en lien avec les mineurs.
Son nom sera répertorié dorénavant dans le Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
En outre, il devra verser 325 euros de frais matériels et 1.000 euros à la mère de la victime au titre de préjudice moral.
Pour le même motif, il doit s’acquitter d’un versement de 3.000 euros à la jeune lycéenne, mais également de 800 euros de frais d’avocat.
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