Martinique | Cour d’Assises, sept victimes font face à leur agresseur sexuel de 77 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 21/03/2022
- 01:45
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La Cour d’Assises de Fort-de-France se penche, depuis ce lundi, sur une délicate affaire d’inceste.
Un grand-père de soixante dix-sept ans est accusé d’attouchements sexuels sur des fillettes, il y a plus d’une vingtaine d’années.
C’est d’abord sa petite fille qui a brisé le silence, permettant ainsi à six autres victimes de dénoncer les faits.
En Martinique, une quinzaine de dossiers d’inceste est portée chaque année devant la justice.
Mais dans de nombreux cas, les situations ne sont jamais révélées et le tabou prend le dessus.
L’enfant grandit alors en essayant d’oublier.
Des tentatives en vain puisque ce traumatisme continue, bien souvent, à se manifester de différentes façons.
A l’âge adulte, les victimes peuvent, par exemple, se perdre dans des addictions tentant d’enfouir ces horribles souvenirs.
Depuis lundi, les victimes de cet homme âgé lui font face, soutenues, notamment, par l’association Culture Egalité, qui se mobilise durant toute cette semaine de procès.
Une banderole contre l’inceste est d’ailleurs érigée sur les grilles du Tribunal de Fort-de-France.
#metooinceste
En janvier 2021, le hashtag #metooinceste est apparu sur les réseaux sociaux et depuis le mouvement prend de l’ampleur dans les Outre-mer.
Si le phénomène n’est pas rare, le tabou est encore bien pesant dans notre société.
Diverses raisons peuvent expliquer cette crainte de libérer la parole.
L’insularité et la promiscuité du territoire sont régulièrement avancés par ces victimes qui craignent de s’exposer mais aussi d’exposer leur famille toute entière.
L’association Culture Egalité qui accompagne les femmes à se libérer, défend aussi les droits de ces enfants victimes.
La présence des militantes, à ce procès, en soutien à celles qui ont pris la parole, était une évidence.
Maguy Linise, membre de l’association explique :
En Martinique, la parole n’est pas suffisamment libérée. C’est vrai qu’on est sur une petite île et que tout le monde se connaît, plus ou moins bien, ce qui n’aide pas puisque les victimes ont toujours l’impression que ça va se savoir.
Mais ce crime injuste contre les petites filles doit être puni.
C’est dans ce sens que la loi a évolué.
Le délai de prescription des crimes sexuels sur mineur, instauré par la loi dite “Schiappa”, datant du 3 août 2018, est désormais de trente ans, à compter de la majorité de la victime.
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