Mareuil-le-Port | Incarcéré pour avoir agressé sexuellement l’ado qu’il a vue grandir

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L’homme aurait d’ailleurs ajouté de l’eau-de-vie dans la bière de ses invitées à leur insu
Un homme de 49 ans a été condamné ce jeudi à six mois de prison pour l’agression sexuelle d’une adolescente de 16 ans qu’il considérait comme sa nièce. Le prévenu se trouvait en récidive légale, il avait déjà été condamné à quatre reprises pour des faits similaires.

Assis sur son fauteuil roulant, le prévenu de bientôt 49 ans parle d’une « voix fluette », comme le décrira la procureure, pendant les réquisitions.

L’homme est jugé pour agression sexuelle sur une adolescente âgée de 16 ans au moment des faits et pour harcèlement à son encontre.

Interrogé par la présidente, il n’est d’abord pas enclin à répondre puis finit par apporter des éléments d’explications à ce qu’il s’est passé ce soir de mai 2020 et à ses liens avec la jeune victime.

Ces derniers remontent à de nombreuses années en arrière.

L’homme est un ami de la famille et a souvent été sollicité pour s’occuper de la victime.

La procureure souligne que la famille savait que l’homme avait été condamné à quatre reprises pour des faits d’agression sexuelle sur des mineurs.

Celui qui se considère comme l’oncle de l’adolescente lui offrait des cadeaux onéreux, comme deux téléphones portables ou 600 euros pour l’achat d’une trottinette électrique.

Le ministère public lui demande à plusieurs reprises:

« Vous étiez amoureux d’elle ? »

L’intéressé répond:

Non

Sa jambe droite ne fait que trembler tandis qu’il est interrogé.

Il lui envoyait par ailleurs des messages à caractère sexuel, des blagues selon lui.

Il lui avait également fait parvenir une photo pornographique.

Au tribunal, il explique s’être trompé de destinataire.

Des versions divergentes

S’agissant du soir de l’agression, le quadragénaire avait passé la soirée chez sa mère avec l’adolescente et une amie à elle à Mareuil-le-Port, près d’Épernay.

Le prévenu et les adolescentes avaient bu.

L’homme aurait d’ailleurs ajouté de l’eau-de-vie dans la bière de ses invitées à leur insu.

Fatiguées, elles ont fini par monter se coucher. L’amie dort sur un matelas gonflable tandis que la victime est installée dans le lit du prévenu.

Elles boivent à nouveau et s’endorment.

Plus tard dans la soirée, l’amie se rend compte que la victime n’a plus ni culotte ni pantalon.

Cette dernière venait de tomber du lit et n’avait aucun souvenir.

Paniquée, elle appelle sa mère qui, ne pouvant pas se déplacer, demande au prévenu de ramener les jeunes filles.

La version des faits du prévenu diverge ; lui explique qu’il a aidé la victime à enlever son pantalon qui était très serré.

Plus tard, elle aurait été dans la salle de bain avant d’en ressortir sans culotte, ce que son amie lui aurait fait remarquer.

Le psychologue a souligné sa solitude tant sur le plan affectif que sexuel

L’expertise psychologique révèle que l’homme n’a ni vie amoureuse ni sexuelle.

Victime d’un accident de la route dans le cadre de son travail de maçon à l’âge de 23 ans, il est depuis paraplégique.

Il a des difficultés à s’insérer socialement.

Le psychologue souligne un contexte de « solitude sexuelle » et fait état d’une « dangerosité ».

Le quadragénaire aurait reconnu que la relation qu’il entretenait avec la victime n’était « pas adaptée ».

Le tribunal est du même avis.

Il l’a condamné à six mois de prison et à un suivi sociojudiciaire de dix ans.

Il ne peut entrer en contact avec la victime, ou sa mère, et a interdiction de paraître à proximité du lycée, il devra la dédommager à hauteur de 1 000 euros.

Il a interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

L’homme qui n’avait jusqu’ici jamais fait de prison y a été conduit dans la foulée.

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