Loir-et-Cher | 12 ans de prison pour celui qui a violé sa belle-fille depuis ses 8 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 23/02/2024
- 04:32
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Matinée éprouvante ce lundi 19 février 2024 pour la jeune fille, qui a dû sortir à plusieurs reprises.
Âgée désormais de 22 ans, elle a, voilà 10 ans déjà, confié au personnel de son collège, à la faveur d’un cours sur le harcèlement, avoir subi des viols, agressions sexuelles incestueuses et visionnages d’images pornographiques de la part de son beau-père depuis ses 8 ans.
L’homme accusé de ces faits nie en bloc depuis 2014.
La matinée a débuté par les experts psychologiques qui ont relevé tous les deux à l’époque avoir vu dans cette petite fille de 12 ans une détermination à vouloir rejoindre son père, après une séparation brutale, lors de laquelle sa mère l’a emmenée vivre avec ce beau-père, « qu’elle déteste, inévitablement ».
Tous deux parlent du « manque de sa mère qu’elle aime », qui ne la croit pas et reste auprès de son mari.
Aucun des deux n’a eu « le sentiment que cette petite fille ait pu mentir ».
La médecin gynécologue qui l’avait examinée quelques jours après les révélations de la petite fille a relevé la présence d’incisures à l’hymen, pouvant être dues à plusieurs facteurs, mais :
« Qui peuvent être compatibles avec ses dires ».
Elle se souvient aussi des angoisses et douleurs abdominales dont la fillette lui avait parlé :
« C’est fréquent chez les jeunes qui ont subi » cela.
À elle aussi, la petite fille avait dit qu’elle était :
« Prête à tout pour aller vivre chez son père ».
Et puis, est venue à la barre, la mère de la jeune fille. Femme de l’accusé.
Qui se dit :
« Un peu dégoûtée par les déchirements de la famille… Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça… pour aller chez son père ».
Lorsque le président Lionel Da Costa Roma lui demande de quel côté est la vérité, si sa fille ment, elle répond :
« La vérité est du côté de mon mari, oui, elle ment, je maintiens. »
Aux punitions et vexations, elle répond éducation mais nie les brimades.
Sur les faits ? Impossible selon elle, « il n’était jamais seul avec ma fille », lorsqu’elle-même n’était pas là, le couple était à l’oreillette.
Aux exemples concrets que lui oppose Me Grenouilloux, qui défend les intérêts de la jeune fille, elle maintient.
L’avocate se demandera :
« Est-ce que vous n’auriez pas besoin de vous convaincre ? »
Selon la mère, sa fille avait déjà des petits copains.
Ses rapports avec son mari :
« Il m’a sauvé la vie, c’est l’amour de ma vie. »
Des images pédopornographiques
Quant aux revues et objets pornographiques retrouvés après la perquisition, pourquoi les avoir cachés aux enquêteurs s’enquiert Me Bouteillan, pour la défense :
« On n’étale pas sa vie sexuelle devant les gens. »
En revanche, les explications concernant les 17.855 photos et autres vidéos pornographiques, zoophiles, et dont on apprendra que 118 étaient pédopornographiques, ont évolué.
Face aux questions précises du président sur les recherches internet révélées par les investigations, l’homme admettra avoir ouvert « certains pop-up par curiosité ».
Dans sa plaidoirie, Laurence Grenouilloux retiendra deux mots qui ont résonné tout au long des débats : Lolita et mensonges.
Mais elle relève que :
« Seules deux personnes ont utilisé Lolita pour décrire la fillette : lui et sa femme ! Comme si ça venait expliquer l’accusation dont il a à répondre ».
Elle détaillera même :
« Ça veut dire que quoi qu’il lui soit arrivé, elle l’a cherché ? Qu’elle avait envie de sexualité ? Il n’y a pas de Lolita : poser ses mains, pénétrer le corps d’une fillette de 8 ans, c’est un crime. »
Selon elle, il lui a :
« Appris la peur de l’autorité, la peur de lui ».
Quant aux mensonges, elle les retourne :
« Elle n’a pas bougé de version en 10 ans… alors que ça l’a rendu orpheline. Lui a le droit de mentir au nom de la présomption d’innocence », s’interroge-t-elle.
Elle demande à la justice de rendre sa culpabilité à cet homme, et sa liberté – en la reconnaissant victime – à la jeune femme :
« Qui peut être fière et dire merci à la petite fille qui a affronté ce mensonge à deux têtes ».
Lucie Pascault, avocate générale, s’est attachée à démontrer les éléments « à charge ».
Le contexte, les images, les termes, les lésions… et l’objectif de la jeune fille :
« Quel serait l’enjeu désormais alors qu’elle est majeure depuis 5 ans ? »
Elle requiert quinze ans de réclusion criminelle, cinq ans de suivi sociojudiciaires, et l’inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.
Quant au conseil de la défense, Me Bouteillan, il plaide l’acquittement, sur la constance de son client :
« Qui clame son innocence depuis 10 ans… La recherche de l’innocence est une quête abominable. »
Détaillant le mensonge sur les images :
« Pourquoi il ment, car on touche à l’intimité d’un homme accusé de viols sur sa belle-fille ! »
Selon lui, « l’hypothèse n’est pas la bonne ».
Revenant sur chacun des points, il estime :
« Qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments. Il appartient à la justice de rétablir l’honneur d’un homme et d’éviter le fiasco judiciaire vers lequel on vous invite. »
Le verdict est tombé peu avant minuit. L’accusé a été déclaré coupable de tous les faits qui lui sont reprochés, il est condamné à 12 ans de réclusion criminelle, ainsi que d’un suivi sociojudiciaire pendant 3 ans avec 2 ans de prison en cas de non respect des obligations.
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