Lisieux | Une maman de 45 ans condamnée pour viols incestueux sur son fils
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 12/12/2023
- 13:27
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Jugée mardi 5 décembre 2023 au tribunal de Lisieux (Calvados), la femme de 45 ans, mère de trois enfants nés entre 2004 et 2009, a martelé:
« Je représentais l’autorité et la gentillesse. Je suis incapable de faire ça »,
Vengeance et lavage de cerveau
Soupçonnée d’agression sexuelle sur son fils aîné et placée sous contrôle judiciaire depuis le 6 octobre 2017, la quadragénaire parle de manipulation, de vengeance et de lavage de cerveau.
Finalement, elle dira ne pas nier les faits, « mais les contester ».
Les faits dont elle avait à répondre se sont déroulés près de Lisieux entre 1er janvier 2010 et le 28 octobre 2013, le jour où l’ensemble de la fratrie a été placé en familles d’accueil.
« Comme par hasard »
« Ça arrive après l’inceste de monsieur, comme par hasard… »
a claironné la mise en cause, faisant observer aux magistrats que son procès intervient après celui de son mari.
L’homme a été jugé coupable du viol de leur petite dernière, et condamné à 13 ans de prison en septembre 2022 par la cour criminelle du Calvados.
L’affaire commence par un signalement adressé au parquet de Caen en avril 2017 par la famille qui accueille le cadet du couple.
Le garçon leur a dit avoir appris par sa mère que son papa a fait du mal à sa petite sœur.
Présentant des troubles de comportement, la fillette qui a été hospitalisée dira aux enquêteurs avoir été touchée « à des endroits interdits » par son père, ainsi que par d’autres hommes en sa présence.
Son mari en prison
Le mis en cause, placé en détention provisoire en septembre 2017, puis sous contrôle judiciaire en février 2020, a été condamné à 13 ans de réclusion en septembre 2022.
C’est alors que va s’engager une nouvelle procédure visant cette fois-ci la mère de famille.
Celle qui avait déposé plainte contre son conjoint est accusée du délit d’agression sexuelle incestueuse sur son fils aîné dès l’âge de 6 ans.
« Je voudrais la voir en prison elle aussi »
Lors de son audition à l’hôpital, la fillette qui a subi des attouchements de son père avait tenu des propos n’ayant pas échappé aux enquêteurs.
« Papa m’a touchée à des endroits où il ne fallait pas, mais ma mère a fait la même chose pour mon frère.
Je voudrais la voir en prison elle aussi. »
leur avait-elle confié.
Elle avait relaté aux policiers une scène qu’elle n’arrive pas à situer dans le temps.
Compte tenu de la période de prévention des faits, elle n’avait guère plus de 4 ans lorsqu’elle a surpris sa mère et son frère aîné allongés dans son lit.
« Elle voulait qu’il lui touche les seins et les fesses.
Elle mettait son zizi dans sa nénette. »
Sa mère, qui l’avait surprise, lui avait demandé de filer dans sa chambre car « ça ne la regardait pas ».
« Confusion mentale »
« Elle n’avait que 5 ans.
Elle aura été victime d’une confusion mentale entre son père et sa mère »
suggère la prévenue, debout à la barre.
Une supposition qui ne tient pas face aux déclarations du frère.
Au cours de l’une de ses auditions, il a reconnu du bout des lèvres avoir été touché « par quelqu’un, où il ne fallait pas ».
Puis, finalement, il a fini par lâcher que sa mère l’a « obligé à faire l’amour ».
Il évoque des caresses qu’il devait lui faire sur le corps, des baisers sur la bouche et des pénétrations sexuelles.
Des scènes qu’il ne devait pas raconter car c’était « personnel ».
Les déclarations de la victime réitérées
La procureure souligne que les déclarations de l’adolescent – « méritant d’être prises en considération », selon le pédopsychiatre qui l’a examiné – ont été réitérées « d’une façon spontanée » devant les enquêteurs et le magistrat instructeur.
La magistrate requiert 4 ans de prison dont 16 mois assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans.
Elle va faire appel
Ces réquisitions font bondir l’avocat de la mère de famille.
« Je n’ai pas entendu une seule fois les mots altération du discernement »
s’emporte Me Gabriel Sibout, pointant du doigt les questions des enquêteurs « fermées, auxquelles on finit par donner des réponses fermées », des déclarations « sujettes à caution » et les propos « lunaires » de la petite sœur, à l’origine de cette procédure.
Après l’annonce du délibéré condamnant sa cliente à 4 ans de prison avec mandat de dépôt à l’audience, l’avocat a annoncé qu’il allait faire appel.
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