Lille | Un Loossois a profité d’un jeu en ligne pour faire des propositions sexuelles

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Ce n’est pas la première fois qu’un réseau de jeu en ligne a servi de terrain de chasse pédophile
Christophe M. vient d’être condamné par la 5e chambre correctionnelle de Lille, à douze mois de prison dont six ferme sous bracelet électronique pour corruption et propositions sexuelles à un mineur.

Après quatre semaines de délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions de la procureure Mélanie Mazingarbe.

Un Loossois de 48 ans vient d’être condamné à Lille pour avoir fait des propositions sexuelles à deux adolescents de la région, dont un était quasiment son voisin.

Deux adolescents de 14 ans

Christophe M., Loossois de 48 ans, s’est finalement très peu caché.

Il commence en 2019 en envoyant à Thomas(*) des photos de ses caleçons, des vidéos de lui en train de se masturber et des invitations sexuelles très explicites par message. Comme terrain de chasse, Christophe M. utilise un réseau de jeux en ligne.

Il a aussi ciblé Robin (*) à qui il envoie aussi régulièrement des propositions salaces.

Christophe M. dira plus tard aux enquêteurs :

« J’ai dit ça pour rire. Je suis un amuseur, j’aime bien prendre la vie du bon côté ».

Robin et Thomas sont alors âgés de 14 ans. Ils ont déjà échangé par internet sur ce « vieux qui propose des trucs dégueu », après s’être rendu compte que tous deux avaient droit aux fantasmes de Christophe M.

Thomas voudrait porter plainte. Mais Robin se sent coincé. Il connaît Christophe M. qu’il rencontre souvent. Ils habitent dans la même ville. L’homme et la mère de Robin sont bénévoles dans la même association de loisirs à Loos.

« Chiche, ce soir on dort dans la même chambre »

Robin a peur de parler, il craint le scandale. Mais en mars 2021, il se résoudra à porter plainte.

Le déclic est un voyage organisé par l’association loossoise. Christophe M. y participait aussi. Tous dormaient dans le même hôtel. Via l’application de jeux, Christophe M. a envoyé un message à Robin :

« Chiche, ce soir, on dort dans la même chambre ».

Robin, a répondu qu’il refusait.

L’homme a insisté :

« J’ai des gâteaux qui t’attendent. On jouera aux jeux vidéo ».

Robin alerte sa mère qui l’amènera au commissariat.

Aux policiers, Robin parlera de Thomas qui porte plainte à son tour. Il habite Carvin. Christophe M. lui a proposé une rencontre « en vrai, à l’hôtel ».

Au tribunal, à l’audience de jugement le 5 septembre, la présidente Aurelia Devos avait questionné le prévenu sur le sens d’une telle proposition. Christophe M. affirmera plusieurs fois qu’il n’avait aucune intention sexuelle.

« Lille Carvin, ce n’est pas si loin… Pourquoi proposer un hôtel ?»

, insiste la juge.

La réponse n’est pas forcément crédible :

« Je comptais faire du tourisme en même temps ».

En partie civile, Me Régine Calzia du barreau de Béthune dira son « inquiétude face à la légèreté des réponses du prévenu ».

En défense, Me Baptiste Buissart a une autre lecture :

« Quel est l’âge de cet homme dans sa tête ? Son immaturité crève les yeux. Les arguments qu’il donne pour se défendre, sont du même niveau que ceux qu’on entend au tribunal pour enfants ».

L’avocat brosse le portrait d’un « vieux garçon qui n’a jamais eu de relations affectives ni sexuelles » et l’absence d’expertise psychiatrique dans le dossier.

Christophe M. sera suivi par la justice pendant deux ans.

Il a une obligation de soins psychologiques, devra indemniser ses victimes. Il a l’interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou de loisirs en lien avec les mineurs pendant cinq ans. Il a été inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.

(*) Les prénoms ont été changés pour préserver l’anonymat des mineurs.

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